Scandale sur France 5 : un philosophe propose un référendum sur l’immigration !

Pierre-Henri Tavoillot

C’était ce 17 avril, sur France 5, lors de l’émission « C l’hebdo ». Nous sommes là entre humanistes de haute volée. Ce qui explique la présence en ces lieux de Pierre-Henri Tavoillot, philosophe et maître de conférences à la Sorbonne. Il y est question de la crise, à la fois politique et démocratique, que la France est en train de traverser. Jusque-là, rien que de très balisé, et inutile de compter sur ces gens trop bien élevés pour gâcher cette fête de l’esprit.

Mais, c’est précisément ce moment que choisit le même Tavoillot pour boire l’eau des rince-doigts, avant de tirer la nappe et de renverser la table. Ainsi, et à l’en croire, pour qu’Emmanuel Macron puisse retrouver une forme de légitimité, il n’y aurait plus que « le référendum, instrument extrêmement intéressant ». Là, on l’écoute. Puis, parti sur sa lancée, cet ancien conseiller de Jack Lang précise : « À condition qu'on réponde à la question et non pas à celui qui la pose. » Tiens, tiens, ne serions-nous pas en train de sortir des sentiers mille fois battus et rebattus ? Oui.

Et notre professeur en philosophie de jeter un très gros froid sur le plateau : « Je pense que la question migratoire est une question qui est typiquement de référendum. » Du coup, tout le monde semble se réveiller. Et les objections d’aussitôt fuser en un invraisemblable brouhaha où le mot de « démagogie » revient en chœur antique. Et le pire, ou le mieux (c’est au choix), c’est que Pierre-Henri Tavoillot insiste : « La question migratoire est un sujet qui fait aujourd’hui l’objet d’un débat purement moral, entre ceux qui considèrent que l’immigration est une chance pour la France et les autres qui la tiennent pour un boulet. » Et le coup de grâce pour la fin : « Le référendum me paraît être un moyen de trancher les choses en sortant du débat idéologique. »

Au lieu de répondre à la question, tout le monde s’esclaffe, avec ce petit rire méprisant de « ceux qui savent » vis-à-vis de « ceux qui ne savent pas ». Salauds de pauvres ! Et notre diable d’homme d’en remettre une ultime couche : « On voudrait consulter le peuple sur les retraites, mais on ne pourrait pas le consulter sur l’immigration… »

Pour la petite histoire, on notera que dans le studio de France 5, rares sont les représentants de la « diversité ». Celle des beaux quartiers, non « racisée », pour reprendre la vulgate à la mode, y étant manifestement plus que majoritaire ; un peu comme dans les réunions d’autres CSP+, celles d’EELV, soit dit en passant.

Pour anecdotique qu’elle soit, cette affaire pose au moins deux questions.

La première consiste à rappeler que cette France d’en haut bienveillante et inclusive est justement à l’abri des « bienfaits » de cette immigration incontrôlée réservée à celle d’en bas. Ce qui ne l’empêche évidemment de sûrement bien traiter son personnel de maison et ses livreurs à domicile, taillables et corvéables à toute heure du jour et de la nuit.

La seconde oblige à rappeler que la déferlante migratoire n’est pas que le fait d’intellectuels de gauche fortunés et trop souvent déconnectés du quotidien de leurs compatriotes désargentés, mais qu’elle obéit à une logique libérale autrement plus ancienne. Bref, celle de ce grand patronat qui, depuis les années 60 du siècle dernier, importe des immigrés par wagons entiers pour ensuite mieux les sous-payer ; ce, au détriment des ouvriers français. Georges Marchais, historique secrétaire général du PCF, ne disait pas autre chose à l’époque.

Il est vrai que lui avait lu Karl Marx, qui prophétisait déjà que l’immigration serait « l’armée de réserve du grand capital ».

Le pire est que dans cette affaire, il n’y a plus que des malheureux. Ici coupé de ses racines, l’immigré n’est pas forcément le plus heureux des hommes. En permanence stigmatisé parce qu’il vote Le Pen, l’ouvrier français ne souffre pas non plus d’un trop-plein de bonheur. Les trafiquants de chair humaine, eux, en revanche, peuvent se frotter les mains. Des dizaines de milliers d'étrangers se pressent à nos portes pour mieux se faire exploiter, ignominie bénie par des nigauds de gauche, au nom des grands principes, et par des andouilles de droite, en celui du libre-échange des biens et des personnes.

Alors, oui, un référendum, pourquoi pas ? Même et surtout si c’est Pierre-Henri Tavoillot qui le demande.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 22/04/2023 à 7:52.
Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

64 commentaires

  1. Si on doit attendre que Reconquête ! soit au pouvoir pour mettre un terme à l’immigration, l’affaire est pliée. Par contre le RN peut parvenir au pouvoir et il faudra alors qu’il introduise immédiatement le référendum d’initiative populaire dans la Constitution pour permettre l’organisation d’un référendum sur ce sujet essentiel. Un groupe de citoyens sans étiquette politique pourra alors passer à l’acte. Le référendum d’initiative populaire est la seule solution qui permettrait de mettre un terme à l’immigration parce que lors d’un scrutin référendaire les préférences politiques sont mises de côté, comme nous l’avons vu en 2005, et que nous savons que 70% des Français sont opposés à la politique migratoire voulue par les libéraux et par les différents partis de gauche.

  2. Excellent article Nicolas
    Et excellente proposition de Tavoillot
    J’irais même plus loin ; face aux Français qui ont un penchant pour la paresse, l’incivisme (fraudes de toute sorte), le masochisme et la collaboration avec l’ennemi, je verrais bien un ticket Macron/Zemmour.
    Quitte à revoir 90 % de ceux qui manifestaient contre la réforme des retraites de nouveau dans la rue.

  3. Il y en a qui croient encore au référendum !! Après la gifle assénée au peuple français en 2005 contre l’UE !!!
    Rien ne leur sert de leçon !!!

  4. Encore une arnaque, le résultat du référendum sera adapté à leur volonté de résultat. Ne pas se faire d’illusion, tout est faussé, hélas, pareil pour le reste

  5. Si, par extraordinaire, Macron organisait un referendum sur l’immigration, la question serait posée ainsi :
    « Voulez-vous qu’on instaure des quotas d’immigrés votés par le Parlement ? »
    Les gens ne sauraient pas quoi répondre. En répondant OUI, ils croiraient limiter l’invasion. En répondant NON, ils autoriseraient le gouvernement à l’interpréter comme une volonté des Français de continuer l’invasion telle qu’elle est.
    La seule question qui vaille est : « Voulez-vous arrêter l’immigration légale et illégale ? ». Seuls le RN ou/et Reconquête! seraient capables de la poser. Il faut qu’ils soient au pouvoir.

  6. La pure logique en matière d’immigration c’est effectivement le référendum, le peuple tranche la question. Un référendum coûte cher si le résultat n’est pas validé par l’exécutif c’est encore un coup d’épée dans l’eau. Nous sommes donc condamné à subir et au grand remplacement.

  7. « ce grand patronat qui, depuis les années 60 du siècle dernier, importe des immigrés par wagons entiers pour ensuite mieux les sous-payer […] Les trafiquants de chair humaine, eux, en revanche, peuvent se frotter les mains.  »
    Eh, oui! Je me demande quand les européens vont ouvrir les yeux et voir que le problème de l’immigration est le retour à l’esclavage et la traite des humains que la caste considère comme inférieure, tout en disant le contraire, bien sûr.
    Parce que lors d’un éventuel référendum, les votants vont être manipulés dans le sens : « vous n’êtes pas gentils et bons, car vous laissez ces pauvres gens mourir de faim, de manque de soins. » tandis qu’en réalité, c’est : « nous avons besoin d’esclaves, donc votez pour que nous en ayons encore davantage. »

  8. Tous les grands sujets qui engagent l’avenir de la nation doivent faire l’objet d’un referendum et ceci devra être ou écrit dans la constitution ou rendu possible par un RIP rendu accessible par abaissement des quorum. Peine de mort, avortement, mariage homosexuel, immigration, retraites, 35 h, nucléaire, OMC, OTAN, service militaire, guerre en Afghanistan ou en Libye, devinez quelle aurait été la réponse à autant de referendum ? La même que pour la soi-disant  »constitution européenne » en 2005 . Aussi depuis 18 ans il n’y a plus eu de referendum. Nous ne sommes plus en démocratie. Pour Maastricht Simone Veil – alors que le dépouillement inachevé rendait encore possible la victoire du Non – avait osé dire, en direct à la télé : »on aurait jamais dû faire ce referendum ». Voilà la caste qui nous dirige.

  9. Le problème existe depuis des décennies. Il est évoqué presque journellement sur les plateaux télé. Les solutions existent mais sont toujours considérées comme provenant de l extrême droite.la bien pensance gauchiste et le wokisme font blocage. La France est un pays romantique et bordélique. Les Anglos saxons sont pragmatiques et soucieux de l ordre.

    • Heu……oui mais ils auront mis le temps pour se réveiller d’un laxisme exacerbé sur la question!

  10. A quoi servirait référendum puisque son résultat n’est pas respecté si le Prince n’est pas d’accord.
    Le dernier sur l’aéroport de Nantes en est l’exemple.

  11. Tout est un rapport de force. Les riches peuvent profiter des travailleurs en situation irrégulière et les exploiter. Les pauvres perdront leur emploi, car ayant besoin d’une protection sociale (assurances maladies, accident du travail) + déclaratif aux impôts (même s’ils ne sont pas imposables). D’où l’employeur paiera des charges, même si, elles sont en partie déductible. Les uns seront exploités, les autres seront des fainéants. Toujours deux poids deux mesures.

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