Savigny-le-Temple : des dealers affichent un tableau de primes pour tuer ou violer des policiers

C'est Le Parisien qui révèle l'affaire, ce dimanche matin : un tableau de primes pour des attaques contre la police émanant de dealers de Seine-et-Marne.

Un tableau de primes contre les policiers dans un point de deal

Dans le hall d'un immeuble situé dans un point de deal bien connu du centre-ville de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), une patrouille de police a découvert un « tableau de primes ». Il aligne une série de primes pour des sévices à faire endurer aux policiers. « Couper la tête d’un policier » : 500 000 euros. « Jet de boule de pétanque sur la police » : 200 euros. D'autres incitations à la violence anti-policière apparaissent : « Violer une policière » ou « rafaler à coup de kalachnikov la police ».

Des menaces prises au sérieux

Selon le journal, « qu’il s’agisse de provocations de mauvais goût ou d’une vraie mise à prix, l’affaire est prise aux sérieux par les fonctionnaires qui travaillent dans cette ville classée en ZSP (zone de sécurité prioritaire). Une enquête devrait être prochainement ouverte pour découvrir qui est à l’origine de ces tags. »

Un phénomène qui n'est pas nouveau et qui inquiète

Le phénomène n'est pas nouveau, comme le souligne Julien Constant, délégué départemental du syndicat Unité SGP Police de Seine-et-Marne, cité par Le Parisien : « C’est quelque chose qui se généralise. Nous constatons une recrudescence de ce genre de tags avec, parfois, les noms ou les photos Facebook des collègues qui apparaissent. C’est pour cette raison que nous continuons à demander l’anonymisation des procédures dès le premier acte d’enquête. Les noms doivent être remplacés par le numéro RIO [NDLR : matricule]. En face, nous avons des gens qui ont un sentiment d’impunité. En deux ans, nous avons perdu 200 policiers, en Seine-et-Marne, les dealers le voient bien. »

Gérald Darmanin condamne

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui s'est rendu sur place, a condamné l'acte et l'a attribué à l'intensification de la lutte contre les trafics : "On peut penser que c'est à cause, ou grâce, aux nombreuses interventions (de la police) et à ce harcèlement des points de deal (...) qu'il y a ces réactions inacceptables. Ici à Savigny cette semaine, (il y a eu) six interpellations, dont une très importante», liées au trafic de stupéfiants."