Qui vous savez à l’Élysée ? La fin des temps est proche !

Dernière intervention avant ce possible "Sombre Dimanche" si bien chanté par Damia. Pas de consignes de vote, donc. Et lignes à suivre écrites sans penser à nuire, il va sans dire. Voilà qui tombe bien, Jean-François Rial étant sûrement moins neutre que mézigue.

Qui est Jean-François Rial ? Juste le PDG de Voyageurs du monde, agence permettant à certains voyageurs ayant les moyens de voyager à des tarifs que d’autres voyageurs ne peuvent se permettre de voyager dans les meilleures conditions qui soient. Jean-François Rial est un fervent soutien d’Emmanuel Macron, on s’en doutait un peu. Il fait la leçon aux gueux que nous sommes, comment en aurait-il pu être autrement ?

Ainsi, dans une tribune publiée par Les Échos, sorte de Financial Times du pauvre ou de Paris Boum Boum du riche, Jean-François Rial affirme : "Pour la première fois de son histoire, le pays des Lumières, de Montaigne, de Voltaire, de Zola, de Rousseau, pourrait élire un président issu de Front national…" Eh oui, comme en amour, il y a toujours une première fois…

Jean-François Rial, hormis que d’avoir des lettres, donne également des leçons de politique : "Je ne vais pas insister ici sur tout ce que je pense des valeurs portées par le FN, sur son rapport avec les étrangers, qui sont à mes yeux inacceptables."

Car Jean-François Rial porte en lui une certaine idée de la France, et pas n’importe laquelle : "Toutes les entreprises les plus puissantes au monde de la Silicon Valley ont été montées par des migrants."

Vision toute macronesque n’ayant rien à envier à celle d’un Fillon, parti faire la danse du ventre à Las Vegas en compagnie d’une dinde en tutu plus connue sous l’acronyme de NKM, pour qui la culture française se résume trop souvent à celle de nos développeurs de jeux vidéo.

Après, à une poignée d’heures de l’élection suprême, chacun défend sa boutique ou son bout de gras. Pour Jean-François Rial, en cas de victoire de la bête immonde, ce serait donc un cataclysme touristique, quelque part entre Tchernobyl humaniste, divorce de Sheila et Ringo et Fukushima touristique. Imaginez… un nouveau franc dévalué et nos touristes ne pourraient plus aller à l’étranger. Mais ce franc dévalué, ce serait aussi des hordes de visiteurs qui s’en viendraient visiter nos contrées. "C’est vrai…", admet-il. Monsieur est trop bon.

Jean-François Rial, encore : "Le choc sera terrible. Nous pourrions perdre 15 % des entreprises et 25 % des emplois dans l'“outgoing” [Ce qui veut dire, une fois transcrit dans la langue de Molière ? NDLR] Et surtout empêcher des millions de Français de pouvoir voyager à l’étranger faute de pouvoir d’achat." Il est un fait que, vu les tarifs pratiqués par Voyageurs du monde, les Français feraient bien et mieux de voyager en France, fort joli pays gagnant à être connu, n’en déplaise à Jean-François Rial.

Mais n’allons pas contrarier les augustes augures du visionnaire en question. Car Jean-François Rial n’a pas tort quand il joue les oiseaux de mauvais augure : "La conséquence sera un écroulement des réservations des étrangers vers la destination France [déjà, rien que ce vocable, comme si la France n’était qu’un hub d’aéroport, NDLR], qui sera peut-être plus violent que ce qui a été vécu suite aux attentats." Aimable garçon… Nos touristes putatifs auraient donc plus peur d’une Marine Le Pen que d’un Mohammed Merah ? Et le pire, c’est que le bougre persiste : "En résumé, avec l’élection de madame Le Pen, nous sommes sûrs d’une choses : toute l’industrie du voyage sera perdante !"

Pour perdre du poids, il paraît que le régime Dukan serait imparable. Pour se rafraîchir le cervelet, il y a toujours le régime Ducon, meilleur remède contre la peur de l’autre et de l’inconnu.

PS : au fait, on allait oublier. En cas d’arrivée au pouvoir de qui vous savez à l’Élysée, le Soleil arrêtera de briller, la mer de descendre et de monter, les fleurs de pousser, les touristes d’envahir nos terrasses avec leurs shorts à fleurs et leurs sandales à chaussettes, les crétins de se répandre en selfies, les vaches de brouter et les cons auxquels personne n’avait pourtant rien demandé de donner leur avis.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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