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Cet article a été publié le 24/12/2022.

En 2022, à la veille de Noël, une vingtaine de sénateurs Les Républicains (LR) déposérent une proposition de loi visant à préserver les crèches de Noël, « tradition immémoriale de la nation française ». Un moyen pour eux de rappeler que Noël, en plus d’être une fête chrétienne, constitue un fondement essentiel de notre identité.

Combat contre un mouvement wokiste

« On est en droit de se demander s’il y aurait encore longtemps des nuits de Noël, avec leurs anges et leurs bergers, pour ce monde féroce, si éloigné de l’enfance. […] Que viendra faire dans un monde tel que celui-ci un jour consacré depuis deux millénaires ? » Les mots de Georges Bernanos sont d’une étonnante actualité, 75 ans après leur écriture. Partout Noël, tradition séculaire qui forge le patrimoine français, est menacé. À Beaucaire (Gard), Béziers (Hérault) ou Perpignan (Pyrénées-Orientales), la Justice a ordonné le retrait des crèches de Noël. Saisie par la Ligue des droits de l’homme (LDH), le tribunal administratif s’est rangé, comme chaque année, du côté des laïcards qui voient dans les santons de la crèche une violation de la Constitution, voire une « instrumentalisation de la religion par l’extrême droite ».

Face à ces déconstructeurs, des sénateurs LR ont décidé de sauver Noël, ou du moins ses traditions. Dans une proposition de loi déposée le 19 décembre 2022, ces élus veulent modifier la loi du 9 décembre 1905. À l’heure actuelle, la loi de séparation des Églises et de l’État prohibe l’apposition de tout signe ou emblème religieux sur les monuments publics, à l’exception des monuments funéraires et des musées. Stéphane Rudelier, sénateur des Bouches-du-Rhône (LR), soutenu par une vingtaine de parlementaires, espère ajouter une nouvelle exception, à savoir « les dispositifs nécessaires à la présence temporaire de crèches et arbres de Noël, de santons, de galettes des rois et d’œufs de Pâques ». Pour l’élu, ce texte doit permettre de « défendre cet héritage [chrétien] qui appartient à l’histoire et au patrimoine de France ». Loin d’être un simple coup politique, le sénateur fait de sa proposition de loi une arme contre « un mouvement extrémiste et wokiste qui vise à déconstruire ce que nous sommes ».

Les crèches, une tradition française 

Cette proposition de loi, si elle est adoptée, permettrait de protéger de la menace juridique qui, chaque année, plane au-dessus de leur installation. Car les crèches, en plus de faire rêver les enfants, sont une tradition française. La légende veut que saint François d’Assise, au XIIIe siècle, soit l’un des premiers à avoir mis en scène la Nativité du Christ en Italie. Rapidement, la coutume se propage en France où des crèches mécaniques et à taille humaine voient le jour. Mais à la Révolution française, les églises deviennent propriétés de l’État et les crèches sont vouées à la disparition. C’était sans compter sur l’ingéniosité des Français, attachés à cette tradition chrétienne, qui se mettent à créer des crèches miniatures qu’ils installent chez eux. Depuis, chaque année, des Français ressortent leurs santons et reconstituent, en famille, la Nativité.

Les crèches sont également un savoir-faire français. En Provence, le ministère de la Culture lui-même le reconnaît au titre du patrimoine culturel immatériel. « L’artisanat du santon est fondé sur une somme de savoir-faire (sculpture, moulage, cuisson, peinture) transmise de génération en génération au sein de petites entreprises familiales », explique l’inventaire national. Les crèches sont enfin le reflet de la société française. Devant l’étable, le rémouleur côtoie le berger, le boulanger rencontre le notable du village et l’abbé discute avec le maire.

Avec leur proposition de loi, c’est donc tout un pan de notre patrimoine que les sénateurs LR tentent de préserver contre les attaques des adeptes de la déconstruction. Peut-être pouvons-nous espérer encore de belles nuits de Noël...

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28 décembre 2023 à 14:53

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36 commentaires

  1. Il faut surtout preserver la FRANCE
    Nous allons vers sa disparition au profit de territoirs un peu comme au moyen age mais en plus violents
    La charia sera supplantée par la loi du plus fort ….Mad-max,ou Connan le barbare (trouvez la contrepéterie )

  2. j’aurais aimé que les maires concernés payent les 100€. Respecter la loi disent-ils, quelle loi? la loi du tribunal administratif? Ces maires sont dans le système et ne veulent pas en sortir.

  3. L’islam gagne chaque jours des territoires dans nos espaces, dans nos coutumes, dans nos vies, notre culture… et l’Europe n’y est pas étrangère.

  4. Nous avons notre rôle à jouer. Faire goûter les plaisirs de Noêl . Nous avons gardé de merveilleux souvenirs des Noël de notre enfance, avant, pendant, après la messe qui se tenait à minuit, dans une église glaciale, sans chauffage, mais combien envoûtante. Tout commençait par les préparatifs. Nous vêtir chaudement , endosser les habits « du dimanche ». Le déplacement vers l’église se faisait à pieds, la voiture ignorée, le pas parfois effacé sur un terrain glissant recouvert de neige glacée. Une fraîche bise pénétrait nos capuches. On les serrait au cou pour mieux en fermer l’ouverture, le vent ainsi privé de son désagrément. L’église se présentait alors dans toute sa majesté, le clocher perdu dans les ténèbres. On y pénétrait silencieusement, déjà recueillis, et là, un éblouissement. Tous les feux de ses éclairages l’embellissaient exceptionnellement de toute leur luminosité. Un bonheur. Nous prenions place là où une plaque nominative désignait l’endroit de notre présence. Et la messe débutait dans l’accompagnement du grand orgue et des chants. Mais pas que… Un parfum subtil circulait dans les rangs, la combinaison de toutes ces effluves dégagées par les humains embellis pour ce moment. Prières communes, joies du chant, instants de recueillement à la pensée des démunis, communion. La messe prenait fin sur une satisfaction bienheureuse. Et c’était l’après, le retour vers le domicile, ponctué d’échanges qui commentaient à la fois la cérémonie et la présence d’untel. Les souliers au pied du sapin puis le contact des draps froids en lutte avec la brique chaude enveloppée d’un chiffon, posée à nos pieds. La sauvegarde de notre endormissement dans un relatif confort. C’était un hiver, un Noël en ruralité.

  5. Comme le souligne sans ambiguïté Guillaume Bigot ce matin sur Europe1 et CNEWS, la France n’a pas à s’adapter à ceux qui ont fait le choix de vivre sur son territoire, c’est impérativement l’inverse.

  6. Non seulement les crèches mais toutes les traditions françaises qui sont mises en péril un peu plus tous les jours par la faute d’une minorité d’abrutis qui ne savent plus quoi faire pour se rendre intéressant. Nous devons nous battre pour préserver notre culture, nos cultes , notre patrimoine vendu petit à petit, nos industries à refaire démarrer, bref tout ce qui fait la valeur, la fierté et la force de notre nation France.

  7. Les wokistes ne veulent pas déconstruire mais détruire, et ne proposent rien.
    Je suis athée et je tiens à l’étoile en haut de mon sapin, et à ma petite crèche à son pied. Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté, et joyeux Noël à tous !

  8. … « la Ligue des droits de l’homme » qui veut interdire à des hommes (des femmes) leur « droit » à fêter Noël dans cette France fille aînée de l’Église…
    Y’a comme une contradiction, non ?
    Bon, en même temps, comme dirait l’autre, la France est devenue synonyme de contradictions en tous genres.
    Aller, JOYEUX NOËL quand même !

  9. Si on interdit quelque chose aux français ils le feront de plus belle, notre esprit frondeur aime clandestinité la révolte la résistance . Nous retournerons dans les catacombes et feront de nos crêches l’emblème de nos révoltes.
    Noë c’est la fête de l’espoir et celle de la naissance . «  lorsque l’enfant paraît «  disait Victor Hugo «  la famille applaudit à grand crus » …si ce n’est pas toujours vrai c’est du moins la raison de cette fête indépendamment du fait que cet enfant est un Dieu.

  10. Je suggère que tous les maires installant une crèche apposent bien en vue une affiche du genre :
     »  Crèche laïque s’inscrivant dans la seule tradition du patrimoine culturel français. Toute ressemblance avec des personnages religieux serait purement fortuite et indépendante de notre volonté « 

  11. Surtout ne touchez pas à la Loi de 1905. Ce serait un signe de renoncement à l’appartenance Chrétienne de la France.
    il suffirait que les juges renoncent à recevoir les plaintes au fait que c’est un élément du Patrmione Français.

  12. Se mettre sous la protection des petites entreprises familiales est une bien mauvaise idée, la famille étant l’un des tous premiers motifs à détruire pour le monde woke . Du reste, la Nativité, est-ce une cause défendable dans ce monde où nos femmes de progrès se refusent ou sont incapables d’avoir des enfants ? Les bréhaignes ont le vent en poupe et le vent, même sur les éoliennes, produit fort peu .

  13. Ce qui est surprenant c’est que l’on ne remette jamais en question les journées de vacances payées, occasionnées par ces fêtes chrétiennes. Bizarre…

  14. Oui ces crèches font partie de notre culture séculaire, au delà de l’aspect religieux . Tous ceux qui viennent la voir ne sont pas des catholiques pratiquants. Donc , merci à ces maires qui défendent nos traditions , et à ce projet de loi .

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