[Satire à vue] Le petit panier anti-inflation deviendra grand
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Suggérer une loi qui favoriserait la montée des prix et réfléchir parallèlement au moyen de les faire baisser. La mise au point du « en même temps » en matière d'inflation requiert virtuosité et ubiquité.
Explication : dans un bureau de l'Élysée, Emmanuel Macron examine avec bienveillance la proposition de son député Renaissance Frédéric Descrozaille. Un joli texte qui ferait la part belle aux industriels dans les négociations avec les distributeurs. Une montée des prix s'ensuivrait, selon les principaux acteurs du secteur. La proposition « vise à empêcher la négociation commerciale au profit des très grands industriels et va dramatiquement et durablement alimenter l'inflation ». Le texte « sera inévitablement préjudiciable aux PME françaises », clament à l'unisson Carrefour, Leclerc, Auchan, Lidl... Le Président peut-il encourager l'adoption de cette loi ?
Certes, non. Emmanuel Macron court alors ventre à terre jusqu'au ministère de l'Économie pour entretenir Bruno Le Maire de son projet de riposte. Feu, contre-feu, le b.a.-ba du pompier pyromane. En accord avec la grande distribution, le gouvernement doit étudier de toute urgence la création d'un panier anti-inflation constitué de produits de première nécessité vendus à prix coûtants. L'opération viendra contrer les effets du texte qu'il pourrait promouvoir. Il s'est bien eu ! Vraoum... Emmanuel Macron repart à tombeau ouvert vers le Palais pour conclure son entretien avec Frédéric Descrozaille. Il peut parvenir à faire passer sa loi. Oui. On y croit !
Après le départ de son protégé, une idée lumineuse vient à l'esprit du Président. « Allô Bruno ? Et si on obligeait les grandes surfaces à ne vendre que des nouilles ? Des pâtes alphabet avec lesquelles les Français écriraient leur admiration pour mon "en même temps" ? »
Sur le chemin qui le mène chez mère-grand, Bruno Le Maire tient serré tout contre lui son petit panier anti-inflation. À tout instant, le méchant loup aux deux visages peut venir lui dévorer son en-cas de première nécessité. Arrivé à bon port, il en détaille le contenu : un petit pot de beurre, un savon, des pâtes alphabet, du shampooing, un peu de charcuterie.... de quoi tenir jusqu'à la fin du quinquennat. Ah oui... et des fusées de détresse à utiliser lors du passage de la loi Descrozaille, un canot de sauvetage gonflable, quelques cartons pour se prémunir des intempéries... La base de survie en période d'errance macronienne. Cerise sur la galette : un billet aller pour la Grèce où un « panier ménage » établi sur le même principe propose 51 produits à prix cassés. Bruno Le Maire évoque une vingtaine pour la France... Aucune hésitation. Grèce, terre d'abondance. Un modèle qu'Emmanuel Macron ambitionne d'égaler. Chez Renaissance, l'espoir renaît. Encore quelques « en même temps » et nous y serons.
25 commentaires
Nous entrons là dans le royaume de UBU où on apprend à marcher sur la tête avant de réfléchir. Mais que veut « Emmanuel Toutes celles et zeux » ( ainsi baptisé à juste titre par un excellent humoriste)?
Conforter les marges de l’industrie malade de la hausse des prix de l’énergie , limiter les marges de la Grande Distribution et ne pas trop pénaliser les consommateurs assommés d’impôts et d’inflation .
N’aurait il pas compris , comme monsieur Bruno , son voisin de palier , que la TVA est un formidable contributeur à l’inflation ? Toute hausse du circuit économique profite à Bercy , les taxes s’exprimant en pourcentage . Voilà pourquoi , le chèque carburant ,entre autre , est une mascarade puisque l’Etat ne reverse que toute petite partie du gain inattendu dont il profite . De là à ce que « Emmanuel Toutes celles et zeux » téléphone à M.B.S. pour le remercier , il n’y a qu’un pas.
Bref , revenons à notre sujet . Pour résoudre cette équation à priori insoluble , proposons donc à nos grands experts en tout de se pencher sur les reflexions de Raymond Barre en Aout 1976 . Baisse momentanée du taux de tva ( tiens c’est curieux les espagnols viennent ils pas de le décider ?) et maîtrise des marges actuelles pour la Grande Distribution .
On parie que ça marche ?