Royaume-Uni : Boris Johnson n’est pas fini et deux Brexiters convaincus sont prêts à prendre la relève
« La meilleure boîte de nuit secrète d’Angleterre ». À en croire les derniers avis laissés par des Anglais plaisantins sur la plateforme TripAdvisor, le 10 Downing Street, la célèbre adresse du Premier ministre britannique, a changé de fonction. Pas sûr que le canular soit du goût de Boris Johnson, empêtré jusqu’aux oreilles dans le scandale du « Partygate ». La révélation, par la presse, des fêtes organisées en plein confinement a fait scandale en Angleterre. Et la thèse du Premier ministre selon laquelle il s’agissait de réunions de travail est de moins en moins crédible. Le 10 janvier, la publication d’un mail de son secrétaire particulier invitant une centaine de convives à apporter leur propre bouteille a été désastreuse. Boris Johnson avait affirmé devant le Parlement, en décembre, qu’il s’agissait de réunions de travail... Désormais, les députés britanniques sont vent debout : l’opposition et certains membres de sa propre majorité s’insurgent et réclament sa démission. Une enquête est en cours. Son verdict pourrait porter le coup fatal à un Premier ministre déjà bien affaibli.
En France comme au Royaume-Uni, les malheurs de Johnson laissent espérer la fin de la politique frondeuse qu’il mène face à Bruxelles. Mais le changement de gouvernement entraînerait-il une modification profonde de la politique britannique ? Pas si sûr…
Les élections législatives de mai 2019 ont été remportées haut la main par les conservateurs, qui disposent d’une large majorité à la Chambre des communes. Il leur reviendrait donc de nommer la prochaine tête du parti. Si quatorze candidats sont en lice, deux noms font, pour le moment, figure de favoris. Le choix le plus probable pourrait se porter sur l’actuel chancelier de l’Échiquier (équivalent au ministre des Finances) Rishi Sunak. Fortement engagé en faveur du Brexit, cet ancien de Goldman Sachs a pris quelques distances, ces derniers mois, vis-à-vis de la politique menée par Boris Johnson. D’un point de vue budgétaire, il milite pour une réduction des dépenses publiques. D’un point de vue sanitaire, il s’oppose à un interventionnisme étatique. En décembre, le Premier ministre anglais avait dû batailler contre une centaine de députés conservateurs opposés à l’application du passe sanitaire. Ceux-ci devraient se ranger derrière l’actuel numéro deux du gouvernement anglais.
Deuxième candidate en lice, Elisabeth Truss, alternative beaucoup moins probable, occupe la place de secrétaire d’État au commerce international. Elle a été nommée en décembre dernier pour négocier les accords du Brexit avec l’Union européenne et, bien qu’elle n’ait pas fait campagne pour le Brexit, elle en est aujourd’hui une fervente supportrice. Souvent comparée à Margaret Thatcher pour sa poigne et son dynamisme, elle rêve de s’inscrire dans le sillage de la Dame de fer. Pas vraiment progressiste, donc.
Les solutions de rechange se préparent, donc. Mais faut-il déjà enterrer Boris Johnson ? Pas si sûr. Il vient de lancer une audacieuse opération coup de poing visant à reconquérir l’électorat populaire. Comme le remarquait l’ancien Premier ministre britannique David Cameron, il y a tout juste quelques semaines, « Boris Johnson a toujours réussi à se tirer de mauvaises passes où les simples mortels auraient sombré ». En France, Alain Juppé avait décroché le prix de l’humour politique en 2014 avec ce mot : « En politique, on n’est jamais fini. Regardez-moi ! » Cameron n’a pas dit son dernier mot.
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3 commentaires
En Grande Bretagne aussi on peut observer le « grand remplacement » ou la « grande substitution » …. les colonisés d’hier ont colonisé leurs anciens colonisateurs.
Pas de comparaison entre Johnson et le piètre Juppé s’il vous plaît.
« L état profond » du royaume uni est stable depuis des siècles quelque soit les régimes qui se succèdent ….
Depuis Jeanne d’Arc ils n’ont pas changé .
C’est le grand mérite de Zemmour de rappeler sans cesse ces réalités qui nous permettraient de conduire une politique vraiment française en Europe et dans le monde