Roland Castro, riche « militant de gauche visionnaire », ne voulait pas d’une ville pour Blancs !
Roland Castro est mort. Paix à son âme. Avec lui s’en va l’un des derniers éléphants de l’extrême gauche révolutionnaire. Pas un petit Boyard qui ânonne son catéchisme entre deux grossièretés, non, un vrai maoïste du temps de Mao, architecte du Grand Soir dans l’univers concentrationnaire des banlieues.
Il est plaisant de lire l’oraison funèbre de ses derniers amis, Emmanuel Macron en tête. Il faut dire que Castro, gauchiste vaincu par l’âge et les rhumatismes, l’avait soutenu dans ses dernières campagnes. En remerciement, le Président lui avait confié, en 2018, la rédaction d’un rapport sur le projet du Grand Paris, ce qui lui vaut cette épitaphe dégoulinante : « Légende de l’architecture et de l’urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland. » Signé Macron.
Voilà qui mérite une petite analyse. Laissons de côté la gauche visionnaire, on y reviendra plus loin, et penchons-nous sur le paysage urbain. Dieu merci, l’empreinte est assez modeste et les grandes réalisations de Castro ont plus souvent consisté à rhabiller des tours HLM qu’à planter un « geste » architectural. C’est que « sa vision de l’habitat [était] associée à sa vision politique », nous dit Ouest-France. Allons donc faire un tour du côté de cette gauche visionnaire.
Roland Castro a exploré toutes les mouvances de l’extrême gauche depuis les années 60 : PSU, puis Union des étudiants communistes, puis PCF, puis Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes, puis il fut maoïste au sein de Vive le communisme, puis fondateur de Vive la révolution… et le voilà chez Mitterrand en 1981, et donc au PS qu’il quittera dix ans plus tard pour protester contre l’entrée de Bernard Tapie au gouvernement. Il se serait bien vu ministre, lui aussi… alors, retour au PCF dont il devient membre du Comité national sous la barbe de Robert Hue.
Visionnaire, Roland Castro n’a qu’une vision latérale : à gauche, toute ! Dans ses années mitterrandolâtres, il devient Monsieur « Banlieues 89 ». C’est le temps où tout tourne autour du bicentenaire de la Révolution, alors il va « faire une révolution en banlieue ». En vérité beaucoup de bla-bla, des projets fumeux et des voitures avec chauffeur. Ainsi le ripolinage des tours ô combien symboliques des Minguettes, à Vénissieux, qu’il fera dynamiter quelques années plus tard, dans une grande cérémonie expiatoire. La peinture fraîche n’ayant pas empêché le terroriste Khaled Kelkal et quelques autres de rejoindre l’islamisme pur et dur, les tours des Minguettes étaient devenues le symbole de la « dés-intégration ».
Toujours partisan de la guerre contre « l’urbanisme bourgeois », cet homme de gauche extrême habitait, comme Bernard Tapie à l’époque, un hôtel particulier de Saint-Germain des Prés. Comme dit Karmitz, mieux vaut être riche de gauche que pauvre d’extrême droite. D’ailleurs, Castro a toujours voulu l’architecture nouvelle pour l’homme nouveau, mais pas n’importe laquelle et pas pour n’importe qui : « Une cité monde égalitaire avec des populations venues de partout » (Libération, 29/10/1990), c’est-à-dire « pas la ville pour Blancs, encore moins la ville pour pétainistes ! » (L’Est républicain, 18/10/1990).
À l’annonce de son décès, Anne Hidalgo a tweeté : « Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. […] Paris lui rendra hommage. » Il y a du baptême de rues et de gymnases dans l’air...
NB. Marie Delarue a publié Le Pharaon républicain – Les Grands Travaux de Mitterrand, aux Éditions Jacques Grancher en 1998.
Thématiques :
Roland CastroPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
21 commentaires
Michel Audiard disait : » Les conneries c’est comme les impôts on finit toujours par les payer «
Ces individus ne sont que des criminels. Ils ont fait au minimum 100.000.000 de morts lorsqu’ils étaient au pouvoir. Macron joue un double jeux car visiblementins soutiens detels individus qui auraient dû être jugés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Bravo le double jeux macronesque.
CASTRO…. ça ne s’nvente pas !
Merci Marie de remettre toujours les pendules à l’heure …