« Vive l’amitié entre l’Italie et la France ! Viva l'amicizia tra l'Italia e la Francia ! », écrivait Macron, le 26 novembre 2021, sur son compte Twitter officiel. Oui, mais c'était avant que cette diablesse de Giorgia Meloni ne devînt présidente du Conseil des ministres ; avant que son gouvernement refusât d'accueillir l'Ocean Viking. Maintenant c'est différent : Gérald Darmanin n'a-t-il pas qualifié l'Italie de pays « ennemi » de la France sans être désavoué ? Détrompez-vous. Macron vient de tweeter, ce 26 novembre 2022 : « Il y a tout juste un an, nous scellions dans un traité l’union entre nos deux pays. En ce jour, j’adresse un message de profonde amitié au peuple italien. » Comment s'y retrouver ?

La contradiction n'est qu'apparente. Macron s'est montré discret après le refus de l'Italie. Il a laissé son entourage indiquer que « c'est un vilain geste », mais que « l'important, c'est de continuer la coopération et ne pas en rester là ». Il n'est pas homme à prendre personnellement des risques, il se donne l'air d'un sage au-dessus de la mêlée, laissant à son subalterne le rôle du cabot chargé d'aboyer. Il est vrai que Darmanin excelle en la matière. C'est à la demande de Paris que les ministres de l’Intérieur européens se sont réunis à Bruxelles. Une réunion de crise pour accoucher d'une souris : ils ont approuvé un plan d’action afin de ne « pas reproduire ce genre de situation ». Jusqu'à la prochaine fois.

Passons sur cette distribution des rôles qui est, somme toute, naturelle pour un chef d'État qui n'a le courage de ses opinions que lorsqu'il pense gagner quelque avantage à les exprimer publiquement. Mais cette nouvelle déclaration d'amitié au peuple italien appelle une autre remarque d'importance. Macron fait la distinction entre le peuple italien et son gouvernement, tout comme il fait une distinction entre les électeurs du Rassemblement national et ses dirigeants. Comme si les premiers n'avaient pas élu les seconds. Ce qui révèle une étrange conception de la démocratie.

La majorité présidentielle, qui est minoritaire face à l'opposition réunie, ne se comporte pas autrement. On a vu récemment comment elle a manœuvré pour empêcher la tenue d'un vote sur la réintégration des soignants non vaccinés, où elle aurait été vertement battue. On peut penser que c'est de bonne guerre, mais il faut reconnaître que c'est surtout de mauvaise démocratie. Macron, tout comme les députés qui le soutiennent, est persuadé de détenir la vérité, n'admettant pas un débat qui pourrait la contredire. C'est ainsi qu'ils ont procédé durant le premier mandat, avec leur majorité de béni-oui-oui, mais le second pourrait bien leur apporter quelques surprises.

De la même façon, Macron pense probablement que la coalition réunie autour de Giorgia Meloni est fragile, qu'elle ne tiendra pas longtemps et que l'Italie retrouvera bientôt un gouvernement à son goût. Il pourra alors célébrer, une troisième fois, l'amitié entre la France et l'Italie, en y incluant cette fois ses dirigeants. À ce jeu qu'il croit subtil, il risque de perdre, car partout en Europe, les peuples se réveillent. Ils ne veulent pas que les pays européens se contentent de gérer le flux des migrants : ils veulent que leurs patries contrôlent ce flux, le maîtrisent et le stoppent.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/11/2022 à 16:36.

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26 novembre 2022 à 20:15

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35 commentaires

  1. A partir du moment où vous embarquez sur un bateau vous dépendez et vous êtes régis par les lois du pays dont il bat pavillon. Au lieu de discuter stérilement sur ces bateaux qui récupérent des migrants dont la situation du bateau est indiqué en point GPS par les passeurs, je ne vois pas pourquoi ces « migrants » ne sont pas renvoyés manu miliatari sur le bateau où ils sont qui en l’occurence bat pavillon norvégien. Que les norvégiens accueillent ces gens dont ils financent le passage au lieu de les jeter comme une poignée de sottise dans l’UE. Pour mémoire ce pays ne fait pas partie de l’UE et donc du traité de Shengen. Alors ce sont les lois internationales qui s’appliquent et non les lois stupides et laxistes de l’UE accentuées par Von der Layen et sa clique d’écolos de la commisssion européenne. Que Macron et consort fassent leurs bpulot et fassent appliquer les lois qui nous défendent au lieu d’être les lconplices de cette invasion que l’on subit depuis trop d’année. Nota je ne fait pas partie des dirigeants deu RN donc inutile de vouloir faire une dissociation qui ne respecte pas la démocratie comme cela semble être la mode avec macron.

  2. Finalement, notre « Sœur Latine » réagit avec courtoisie, discernement et diplomatie en cette occurrence !
    Nos neo-barbares prétentieux dits « de gouvernement » feraient bien de prendre des notes ! Une fois de plus !

  3. si il y a une chose évidente Mme Méloni elle a la majorité contrairement a lui et tient ses promesses de campagne face a l’immigration et contrairement a la France n’obéit au dictat UE

  4. Macron n’a pas du écouter, voir, la vidéo sur les Réseaux Sociaux de Méloni qui s’adresse à Lui sur un ton très en colère, en lui reprochant plein de soucis qu’a vécue l’Italie à cause de Sa Politique, et ceci même inclus depuis Sarkozy.
    Macron a obtenu moins de 50 % de voix des électeurs(trices) inscrits sur les listes électorales, donc il devrait faire profil bas, et s’en remettre au Parlement…
    Le Président le plus mal élu de la Vème République. Il devrait avoir honte

    1. >>> et ceci même inclus depuis Sarkozy. <<<
      Très important !
      D'ailleurs, Sarkozy/Macron : même combat.
      Et Sarkozy-Macron/Hollande : Toujours le même combat mais avec des "moyens inférieurs" en ce qui concerne le dernier cité.
      Les conséquences ?
      Nous les avons désormais sous les yeux. Et ce n'est pas fini, car il n'est plus exclu que ce soit irréversible.
      Bonne soirée, Papang13.

  5. J’espère que le peuple italien et ses dirigeants, ne confondent pas le peuple français et le grand usurpateur de la place qu’il occupe…. et par la même occasion que les français vont enfin se réveiller de leur torpeur entretenue à coup de « chèques cadeaux » remboursables in fine

  6.  » À ce jeu qu’il croit subtil, il risque de perdre, car partout en Europe les peuples se réveillent. » Je m’excuse , la france ne fait pas parti de ces peuples là , les français sont comme anesthésiés .

    1. Vous avez entièrement raison puisque depuis Pompidou  » ils  » ont voté pour le pire du pire , hélas !

  7. « Macron fait la distinction entre le peuple italien et son gouvernement, tout comme il fait une distinction entre les électeurs du Rassemblement national et ses dirigeants » Manoeuvre d’essence communiste employée à tire-larigot depuis Lénine. Les dictatures communistes ont TOUJOURS séparé les peuples (asservis, évidemment) de leurs dirigeants imposteurs, uniquement de droite et extrêmes. A l’inverse, les gouvernements de gauche font toujours le bonheur de leur peuple avec lequel ils se confondent étroitement.

  8. Les Italiens ont de la chance d’avoir Méloni ,nous ne pouvons pas en dire autant de la France avec notre gamin Macron .

  9. Madame Méloni a l’air de bien rire de la farce qu’elle fait à notre Jupiter en lui serrant la main! Tout le monde rigole. Et lui? Rira-t-il quand il se rendra enfin compte que le monde entier le prend pour un guignol?

  10. Et lâche en plus le petit bonhomme . Et s’il croit que madame Meloni est fragile il se trompe , elle a bien plus de courage que lui .Elle lui a bien tenu tête face aux migrants .Le peuple français rêve d’une telle personne à la tête du pays .

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