Les élus EELV veulent censurer les menus scolaires de nos enfants

On connaît la différence entre un être humain normalement constitué et un député écologiste. Le premier n’entend pas imposer ses goûts aux autres, alors que le second… Bref, comme aime à le rappeler l’irremplaçable Laurent Gerra : « Ça ne me dérange pas qu’ils se nourrissent en bouffant de l’herbe, mais qu’ils me foutent la paix avec ma côte de bœuf. » Mais voilà qui est sûrement trop demander.

Surtout quand le gouvernement prend, pour une fois, cette mesure de bon sens consistant à permettre à nos enfants de ne pas manger que des radis et du chou dans les cantines scolaires. Du coup, la confrérie du quinoa signe une tribune furibarde dans Le Monde de ce 25 février : « Le gouvernement doit faciliter la mise en place du menu végétarien et non l’entraver ! » Parmi les agités du stylo, le maire vert de Lyon, Grégory Doucet, et sa rose consœur de Rennes, Nathalie Appéré. Morceau choisi : « Après trois années d’expérimentation du menu végétarien dans la restauration collective proposée par la loi EGalim, un consensus émergeait sur les bienfaits de ce menu équilibré pour la bonne santé des enfants et vertueux pour l’environnement. Pourtant, l’État semble vouloir persister à imposer une fréquence minimale de consommation de viande et de poisson chaque mois. »

Le « consensus » ? Ça ne mange pas de pain de l’affirmer. Quant à l’aspect « vertueux », il demeure à démontrer. Tout comme la dimension sanitaire de la chose : « Réduire notre consommation de viande permet de réduire les risques de maladies chroniques d’origine nutritionnelle. » Ah bon ? Pour les Diafoirus de jadis, tout venait du poumon. Pour leurs actuels descendants, tout le mal viendrait donc du jambon. En effet, comme si cela ne leur suffisait pas de se conduire en directeurs de conscience, tels des curés de carnaval, ces chaisières s’improvisent plus savantes que les savants. On ne dira jamais assez les ravages de l’actuel néo-cléricalisme : à côté, les prêtres puritains du XIX^e siècle bourgeois, c’étaient les Village People.

Et comme la propension de cette nouvelle milice de répression du vice et de la promotion de la vertu - qui doit beaucoup à son homologue saoudienne - consiste à empêcher quiconque de ne pas vivre comme eux, voilà qu’ils font appel à leurs relais parlementaires. Ainsi, les députés EELV, à l’instar des autres groupes de l’Assemblée nationale, ont-ils droit à leur niche parlementaire. La leur est donc évidemment consacrée à ce sujet, lequel ne devrait pas mobiliser les foules, à l’heure où tant de Français peinent financièrement à faire leurs emplettes.

Les occasions de rire étant rares au palais Bourbon, leurs collègues du Rassemblement national ne se sont pas privés d’un petit moment de détente. D’où ce tweet d’Edwige Diaz : « Mais on dirait que ces députés NUPES veulent vraiment en finir avec nos éleveurs ! » L’occasion, encore, pour son collègue Nicolas Meizonnet d’ajouter : « Ne nous emmerdez pas avec votre idéologie ! La viande à dose raisonnable est essentielle pour le bon fonctionnement du corps humain et pour la croissance des petits Français. Je refuse que les écolos imposent à nos enfants des menus végétariens dans nos écoles ! » Et de conclure : « Votre souhait profond est que nous devenions tous des mangeurs de graines… »

Ne nous emmerdez pas avec votre idéologie !
La viande à dose raisonnable est essentielle pour le bon fonctionnement du corps humain et pour la croissance des petits Français.
Je refuse que les écolos imposent à nos enfants des menus végétariens dans nos écoles ! #DirectAN pic.twitter.com/V68OwjJdfu

— Nicolas Meizonnet (@NMeizonnet) April 6, 2023

On notera que, pour de prétendus défenseurs de la nature, il est tout de même plus que baroque de vouloir à tout prix nier la… nature. En effet, si cette dernière nous a gratifiés d’une denture plus que fournie, c’est bien pour que nos canines, nos incisives et nos molaires nous servent à autre chose qu’à brouter. En des temps reculés, mais finalement pas si obscurantistes que ça, le grand Sully, ministre du tout aussi grand Henri IV, ne voulait-il pas que tous les sujets du roi puissent déguster la poule au pot dominicale ?

On notera, par ailleurs, que les mêmes entendent nous rationner l’apéro et le digeo, tout en assurant la promotion du bédo. Comme si ça pouvait les déranger qu’une écrasante majorité de nos compatriotes souhaitent persister à vivre comme des Français. Mais peut-être que, pour ces sans-culottes non sans culot, il ne s’agit finalement de rien d’autre qu’un gros mot.

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