Prisons : le bilan d’Emmanuel Macron laisse à désirer…

PRISON

Dans une tribune publiée lundi 7 février, dans le journal Le Monde, Dominique Simonnot, contrôleur général des lieux de privation de liberté, dresse un portrait des prisons françaises qui donne des frissons dans le dos. La première phrase tape fort en interpellant le gouvernement et les élus. « Entrez dans les prisons ! Venez découvrir les colonnes de cafards qui cavalent en rangs serrés et les rats qui grignotent dans la cour ! » Le constat est sans appel. La prison est surpeuplée et, par effet boule de neige, entraîne insalubrité et tensions chez le personnel pénitentiaire. « Dans les maisons d’arrêt, 1.600 personnes dorment à terre, sur un matelas, et 37.800 sont entassées dans des prisons bondées à plus de 120 % de leur capacité dans le meilleur des cas, et jusqu’à 150, 180, voire 200 % dans les pires », écrit Dominique Simonnot.

En revanche, les solutions qu'elle propose sont déjà connues : « Il existe un très large éventail d’alternatives à l’enfermement fort contraignantes et contrôlées, tels le travail d’intérêt général, le bracelet électronique, le sursis probatoire ou la libération sous contrainte. » On y distingue aisément une pensée estimant que la prison n’est pas le remède à tous les maux, et même parfois aggraverait une situation. « Vous [les parlementaires], dont certains, aujourd’hui, réclament pourtant toujours plus de prison, comme si c’était la seule peine qui vaille », détaille Dominique Simonnot, à l'instar d'un certain Emmanuel Macron, candidat en 2017, qui déclarait à l'époque : « La prison ne doit pas être l’unique peine, car elle n’est pas toujours la plus efficace. »

Alors que le Président sortant devrait annoncer sa candidature à sa réélection dans les prochaines semaines, ses concurrents commencent à attaquer son bilan quinquennal. L'occasion de découvrir à quel point il y a une véritable dichotomie entre les promesses faites en 2017, notamment au chapitre « Justice ». Car dans ses promesses de campagne d'alors, le candidat de La République en marche annonçait la construction de 15.000 places de prison. Chiffre revu à la baisse dès 2018 par le Président lui-même, prévoyant finalement 7.000 places en 2022, les 8.000 restantes étant reportées en 2027. Avec un résultat final de 2.000 places réellement mises en service, avec une promesse de 7.000 autres « livrées ou à un stade avancé de construction » d'ici 2022... (article de France Info du 17 septembre 2021).

Autre promesse de campagne du candidat devenu Président : « Toute peine prononcée sera exécutée. » En ligne de mire, les peines inférieures à deux ans ferme qui ne sont que très rarement exécutées. Apparemment, là encore, le vœu du Président ne s’est pas réalisé. Prenons un exemple concret, avec une personne condamnée pour viol. Grâce aux réductions automatiques (CRP) et aux remises supplémentaires de peine (RSP), « on peut tout à fait imaginer qu'une personne condamnée pour viol, dont le quantum moyen des peines est de 9,6 ans, puisse sortir après 4 ans et demi passés derrière les barreaux » (Le Figaro).

Les libérations pour cause de Covid ont eu, elles, des conséquences dramatiques : quelques jours avant que le France ne soit confinée pour la seconde fois, une adolescente, Anne-Lise, est en vacances dans l’Isère et se retrouve avec des amis dans un appartement. Parmi eux, un homme d’une trentaine d'années. Il incite la jeune fille à boire, la drogue puis en profite pour la violer. Quand les parents se sont présentés au commissariat pour porter plainte, l’agent leur a indiqué que « l'auteur présumé du viol avait profité des libérations Covid ».

À ce prix, plus que des promesses non tenues, c'est un bilan désastreux !

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Les personnels de prisons sont à plaindre, il faudrait refaire à neuf les locaux où ils travaillent mais ne rien rénover pour les prisonniers, ceux-là savent pourquoi ils sont en prison, on ne va pas les plaindre sinon la sanction perd tout son sens. Ils sont à l’abri, chauffé, nourri, lavé, salle de sport, TV, portable, visite. Si c’est sale, qu’ils fassent eux-mêmes le ménage. Si SURPEUPLEMENT, que les autorités EXPULSENT l’excédent dans leur propre pays et renouvèle l’opération si nécessaire

  2. Dire que le bilan d’E. MACRON laisse à désirer au niveau des PRISONS….. il est DESASTREUX et ce, à TOUS les NIVEAUX. Personne ne souhaite le revoir. Il nous « emmerdait » avant-même de déclarer « qu’il avait envie d’emmerder les non-vaccinés », du coup, il a aggravé plus encore son cas. Sa vulgarité, son mépris pour le peuple et sa grande incompétence durant 5 ans, MERCI BIEN, nous ne voulons pas subir et revivre ça ! Vivement que ça change prochainement !

  3. Macron est en échec total sur la sécurité, la crise sanitaire, le commerce extérieur, l’économie, qui survit grâce à une dette qui explose. Un bilan désastreux auquel ses ministres et lui même ajoutent mépris et arrogance, et ne supportent ni critique, ni contradiction. Qu’ils soient sanctionnés par les urnes !

  4. S’il n’y avait qu’au sujet des Prisons, ce ne serait pas très grave….par exemple pendant qu’il libérait plus de 10 000 prisonniers, il nous confinait pour un virus qui n’est pas bien létal….Une grande imposture atteint au paroxysme….Ce sont souvent ceux qui ne veulent pas de « fake news » qui en font le plus, souvent en taisant la Vérité

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