Au cœur même du QG militaire russe, alors qu'une journée riche en tensions se termine, Vladimir Poutine fait son entrée avec un annuaire sous le bras. Ses généraux et tacticiens sont épuisés mais attendent depuis le matin ce moment de franche rigolade qui viendra récompenser leurs efforts : l'énumération des exclusions dont leur pays est frappé par diverses instances européennes.

Dès les premiers jours du conflit, la décision d'interdire le Concours Eurovision à un chanteur russe avait déclenché l'hilarité générale. Le coup était rude. La menace que des chansons de Patrick Bruel soient diffusées massivement dans la banlieue de Kiev était réelle. Les médaillés se tenaient les côtes et criaient : « Une autre ! Une autre ! » Mais point trop n'en faut. L'heure de rejoindre la datcha était venue. Le lendemain apporterait son lot de mesures de rétorsion pour magasin de farces et attrapes.

Les jours suivants, les belligérants se munirent de sacs de confettis. La liste des sanctions s'allongeait, toutes plus amusantes les unes que les autres. Leur annonce, le soir même, par le camarade Poutine méritait d'être fêtée dans la joie et la bonne humeur. Même s'ils riaient un peu jaune d'être privés de Jeux paralympiques et de Mondial 2022, la décision de fermeture des magasins Hermès™ sur tout le territoire était venue relancer l'ambiance. Après le Covid, la France était atteinte d'une russophobie galopante sans aucun effet secondaire. Ça s'arrose !

Le point culminant de la séance quotidienne de poilade fut atteint avec le bannissement des chats russes des compétitions félines. La Fédération internationale avait frappé fort. Des miaous de détresse allaient retentir de Moscou à Saint-Pétersbourg. Au bord de l'asphyxie, le staff militaire apprenait qu'un fonds d'aide aux éleveurs de chats ukrainiens avait été mis en place. Chat commenchait à faire beaucoup. Pliés en quatre, les généraux implorèrent Poutine de bien vouloir cesser cette énumération d'exclusions désopilantes. Des répercussions sur la concentration commençaient à se faire sentir. Sur le terrain de l'humour, le haut commandement russe n'était pas de taille à affronter l'Union européenne.

Le Gorafi, dont on ne saurait ignorer l'influence sur le plan international, pose la question cruciale : « Faut-il supprimer la Russie de Google Map ? » Emmanuel Macron s'est donné deux jours de réflexion. La mesure peut clouer au sol les dignitaires moscovites. On apprend, par ailleurs, que son épouse, qui était en train de préparer un dessert à l'aide d'un sachet de la marque Francorusse™ de son enfance, a été arrêtée et inculpée de haute trahison. Une lettre d'excuses sera publiée dans les colonnes du Parisien dès demain.

Pour venir à bout de l'ours russe, cela risque d'être insuffisant.

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08 mars 2022 à 16:15

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30 commentaires

  1. Aux dernières nouvelles, les Russes vont être privés de Netflix et Disney. Veinards! Poutine n’aurait jamais osé leur imposer ça…

  2. Heureusement le ridicule ne tue pas, mais tout aussi heureusement il laisse des marques indélébiles.

  3. Le Covid a subitement disparu. J’ai vu passé ailleurs des blagues dont l’une disait que l’on pourrait décerner à Poutine le Prix Nobel de Santé, pour avoir permis qu’il disparaisse dés le retour de la « négociation » de Macron à Moscou, dés les 1er chars en marche vers l’ouest…

  4. Et McDo ferme ses 850 « restaurants » (autoproclamés) en Russie. Grâce à ce conflit, les Russes vont devoir se priver de la malbouffe imposée depuis plus de 30 ans par l’Oncle Sam au nom de la démocratie galopante.
    Les diététiciens peuvent remercier ZÈLE-EN-SKIS.

    1. Ca demande du temps,des études (ENA, Sup de Co, Sciences Po, etc…) ainsi que de beaucoup de militantisme (de préférence à Gôche) !

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