Pour Anne Hidalgo, le danger qui menace les femmes, c’est de ne plus avorter !

©Jacques Paquier-Wikimedia
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La campagne d’affichage de la mairie de Paris aux couleurs connotées rose et verte est bien là pour rappeler aux citadins qui risqueraient de l’oublier que l’avortement est un droit fondamental. Sujet ô combien évidemment prioritaire en cette rentrée ! Et Anne Hidalgo de tweeter sur cette urgence vitale du moment en insistant sur « ce qui demeure le plus important et le plus menacé des droits des femmes ». À en croire le maire de Paris, telle serait la menace qui pèse sur la gent féminine, cette épée de Damoclès de ne plus se sentir en sécurité… face à une grossesse non désirée !

Dans sa tour d’ivoire idéologique, Anne Hidalgo serait-elle aussi déconnectée de la réalité ? Pour se rebrancher au quotidien réel de ses administrées, peut-être devrait-elle se pencher sur ces chiffres éloquents de l'Agence européenne des droits fondamentaux qui révèlent que plus de huit femmes sur dix, en Europe, ont peur de se retrouver seules le soir : « 83 % des femmes âgées entre 16 et 29 ans évitent soit de se retrouver seules dans certains endroits, soit de se rendre dans certaines rues ou quartiers, soit de se retrouver isolées avec une autre personne. » L’étude indique également que 90 % d’entre elles vont « anticiper les actes et les propos sexistes des hommes et adoptent des conduites d'évitement pour ne pas les subir ».

Est-ce vraiment le droit à l’avortement ou, par ailleurs, la flambée des prix de l’énergie ou du coût de la vie qui devrait préoccuper nos dites élites, tandis que près d'un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois ? Ces mêmes Français, qui assistent actuellement impuissants au déferlement de ces milliers de migrants à nos frontières, pensent-ils vraiment au droit à l’avortement, en ce moment ?

Les vraies priorités

Droit de manger à sa faim, droit de se chauffer en hiver, droit de s’habiller sans subir les regards, droit de sortir le soir sans se faire agresser, voilà de quoi ont vraiment besoin les Françaises, aujourd’hui, et Mme Hidalgo ne peut l'ignorer. En outre, les femmes savent pertinemment qu’en cas de grossesse non désirée, tous les moyens seront largement déployés par les plannings familiaux pour les conduire au bout de leurs démarches. Sont-elles aussi bien accompagnées pour garder un enfant non désiré ? Pour autant, et n'en déplaise au maire de Paris, lorsque l'on sonde les Français sur leurs vraies priorités, c'est l'exemplarité des politiques qui ressort, avant même la question de pouvoir d'achat.

Supprimer un embryon, c'est oui, mais reconnaître le statut du fœtus, c'est non

Or, si supprimer une vie à naître est autorisé et encouragé à coups de campagnes médiatiques aux frais du contribuable dans notre pays, à l’inverse, reconnaître le statut du fœtus est encore largement controversé. En témoigne le drame que traverse ce couple du Pas-de-Calais qui, à quatre jours du terme, et alors que les contractions commencent à arriver, se rend à la maternité. La chambre est fin prête pour cette petite fille qui n’a plus qu’à pointer le bout de son nez. Malheureusement, sur la route, une voiture arrive à contresens et la violence de l’accident entraînera la mort du bébé. L’avocat des parents endeuillés, Me Antoine Régley, résume cette tragédie ainsi : « Neuf mois de grossesse. Une fraction de seconde. Une souffrance éternelle. »

Aujourd’hui, le couple se bat pour faire changer la loi et faire reconnaître leur enfant comme un être qui était viable. Dura lex sed lex, la jurisprudence indique aujourd’hui qu’un enfant doit avoir respiré pour être considéré comme vivant et viable. Cette petite fille en parfaite santé à qui il ne manquait que quelques heures pour respirer en dehors du ventre de sa maman est mort-née. Mais faire évoluer la loi reviendrait, évidemment, à reconnaître un statut pour le petit à naître et, ainsi, dans l’esprit de certains, menacer ce sacro-saint droit à l’avortement… Telle est la schizophrénie de notre société.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Vu les valeurs morales qui motivent cette personne ,je ne suis pas étonné que l’ avortement soit pour elle un geste anodin!

  2. Enfin, un droit pour se débarrasser de conséquence d’une rencontre non souhaitée avec un connu (très ?) défavorablement des services de police (sous OQTF ?). Un avortement doit coûter moins cher qu’un commissariat de police.

  3. Avant ce grand chahut autour de la condition de la femme, ne disait-on pas « Le femme dirige le monde » ou « C’est la femme qui dirige, qui commande ». Les peintres ont su matérialiser cette idée. Mais comme il se dit « le monde a changé ». La femme veut du pouvoir, prend du pouvoir concret. Le plus grand danger qui guette ces femmes n’est-il pas qu’elles prennent conscience de certaines de leurs faiblesses, qu’elles perdent du crédit , de l’attachement alors qu’elles étaient vénérées ?

  4. Essayez de discuter avec un militant avortement sur l’attitude à avoir face à une femme qui hésite à avorter. Ces militants vont répondre qu’il faut encourager cette femme à avorter comme on les encouragerait à porter plainte en cas de viol. Par contre si vous encouragez cette femme à ne pas avorter, on vous dira que vous êtes anti-avortement… C’est la que toute cette bonne volonté initiale, à force d’être toujours plus puritain, vous finissez par oublier la raison de votre défense de la cause (liberté de l’IVG) pour devenir fanatique de la cause (droit fondamental à avorter) jusqu’à en faire une paranoïa (une femme enceinte qui n’avorte pas est potentiellement une femme qu’on a forcé à mener sa grossesse à terme) voire une pensée sadique (il n’y a pas eu assez d’IVG cette année) ou tyrannique (il faut obliger les femmes à avorter sinon on va perdre ce savoir-faire). On n’en est pas encore là certes mais l’avancée du processus de radicalisation de l’opinion médiatique est entre l’étape 2 et 4, et ça c’est inquiétant car ces étapes se franchissent de plus en plus vite. Quelle que soit le sujet défendu, le processus d’une radicalisation se fait de la même façon que sur cet exemple de la cause de l’accès à l’IVG.

  5. Simone Veil, icône de la gauche extatique, donna en fait le premier coup de marteau dans le marbre de notre civilisation. Celle-ci s’était développée autour d’un concept simple mais fondamental : Tu ne tueras point. Ce premier coup de marteau a permis que soit autorisé le droit de tuer légalement, ouvrant ainsi la voie au déclassement de l’homicide dans l’échelle des crimes, bientôt remplacé par les viols puis toutes les atteintes sexuelles. C’est ainsi que triompha le puritanisme actuel et tous ses dérivés : féminisme, totalitarisme, goulags variés, interdiction de tout plaisir.

  6. Le danger qui menace les femmes : les agressions , les viols , les vols , madame Hidalgo devrait s’informer des conditions des femmes dans le métro et dans les rues . Rien qu’à Paris , au quotidien les chiffres sont affolants .

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