[Point de vue] Conflit russo-ukrainien : une Troisième Guerre mondiale n’est pas à exclure

Une Troisième Guerre mondiale n’est désormais plus impossible à envisager dans le conflit russo-ukrainien qui a débuté le 2 mai 2014 et s’est poursuivi, depuis lors, par l’agression russe, le 24 février 2022. Aucune diplomatie française ni européenne n’a conduit à la paix depuis. La France fournit même du matériel militaire à l’Ukraine. Et l’Allemagne envoie des chars sur le théâtre des opérations pour renforcer cette dernière. La Russie, quant à elle, par la bouche de Vladimir Poutine, brandit la menace nucléaire comme une arme de défense au cas où son pays serait attaqué. On est bien obligé, alors, de se poser la question de savoir si le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky ne pourrait pas, lui aussi, à son tour, recourir à cette même bombe nucléaire avec ses alliés occidentaux au cas où la guerre se prolongerait.

La France doit se retirer d’une guerre qui ne la concerne pas directement. Si elle avait participé avec certains pays européens à un axe de paix, sans la présence de l’OTAN, une intervention de sa part aurait pu être souhaitable, par solidarité avec le peuple ukrainien agressé. Mais ce n’est pas le cas ! Le trio Zelensky-Biden-Macron mène une politique bellico-mondialiste dessinant ce que pourrait être un Nouvel Ordre mondial, promis par George Bush père en 1991, lors de la première guerre du Golfe et par Nicolas Sarkozy durant sa présidence française en 2007. Aujourd’hui, l’on voit bien toujours se dessiner ce cauchemar pour tous les peuples, y compris ukrainien, dans certaines têtes des membres de l’hyperclasse mondialisée et américano-centrée. Les Ukrainiens eux-mêmes ne seraient pas alors épargnés.

Ajouter de la guerre à la guerre est une folie. Pourtant, Emmanuel Macron souffle le chaud et le froid en même temps. Il a pris parti dans cette guerre russo-ukrainienne devenue désormais une guerre russo-américaine. Mathieu Bock-Côté, dans Le Journal de Montréal du 26 janvier dernier, note à juste titre : « Une certaine inquiétude devrait nous animer. À un certain moment, que l’on ne peut identifier d’avance avec certitude, mais qui pourrait bien se présenter, la Russie jugera que les forces de l’OTAN sont désormais objectivement en conflit avec elle. Elles seront, pour reprendre un terme qui s’est imposé, dans une situation de cobelligérance qui pourrait conduire l’empire américain et l’empire russe face à face. L’Ukraine, alors, ne sera plus que le champ de bataille où s’affronteront ces deux puissances. »

À propos de la Russie poutinienne et de l’Occident otanien, Mathieu Bock-Côté ajoute avec force et justesse : « Un autre facteur s’ajoute : un régime autoritaire qui s’effondre le fait rarement dans la douceur. Et si Vladimir Poutine tombait, demain, son remplaçant ne serait pas nécessairement un démocrate occidentalo-compatible. Étrangement, rappeler cela, en Amérique du Nord comme en Europe, peut vous valoir la réputation de prorusse. Il y a dans ce refus de la moindre nuance géopolitique à propos de ce conflit quelque chose d’étonnant, et peut-être même d’irresponsable. »

Il faut donc applaudir aux paroles pacifistes de Dominique de Villepin, Hubert Védrine, malgré ses louvoiements habituels (il est vrai qu’il s’agit d’un ancien diplomate), de Nicolas Dupont-Aignan, de Jean-Frédéric Poisson, qui avec son mouvement politique, Via la voie du peuple, vient de lancer une pétition contre la livraison de chars à l'Ukraine, d’Arno Klarsfeld (à qui il faudrait dire quand même, un jour, qu'Hitler est mort en 1945, malgré l’existence de groupes néo-nazis ukrainiens ne représentant qu’eux-mêmes ; à l’instar de BHL, qui croit que Staline est toujours vivant, comme si certains points de vues nationaux-communistes de l’élite poutinienne pouvaient recouvrir tout le bolchevisme historique !) et de surtout Marine Le Pen qui, le 31 janvier dernier, a appelé à une désescalade du conflit et à l’organisation, par la France, d’une « conférence mondiale pour la paix ».

Quant à nous, Français d’Europe, nous avons mal à l’Est ! Il est donc, plus que jamais, indispensable de panser les plaies et de faire cesser les convulsions destructrices.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 13/02/2023 à 7:56.
Arnaud Guyot-Jeannin
Arnaud Guyot-Jeannin
Journaliste et essayiste

Vos commentaires

64 commentaires

  1. Si Poutine déclenche une troisième guerre mondial la Russie sera anéanti car les ETATS UNIS et la FRANCE enverront des bombes atomique sur la Russie

  2. Cette guerre n’est pas une guerre entre la Russie et l’Ukraine mais bien une guerre entre les Etats-Unis et le Russie , et la troisième guerre mondiale est bien commencée.
    Si on écoute les dirigeants européens et donc Macron , il faut nous préparer à envoyer au front nos enfants et nos petits enfants . N’oublions pas que Macron n’aime pas la France et encore moins les français . Le sang de ses enfants ne risque pas de couler car il n’en n’a pas .

  3. Aujourd’hui dimanche 12 février, Florian Philippot et Les Patriotes ont organisé un grand rassemblement à Paris (Port Royal) pour revendiquer la Paix. Le risque de 3° guerre mondiale est bien réel, en effet, puisque l’on voit les USA et ses colonies (les pays de l’U.E.) prendre partie militairement contre la Russie : aïe !

  4. il faut lire Les Bienveillantes, prix Goncourt 2016, pour comprendre à quel point l’Ukraine a été plus que complice des crimes nazis

  5. L’agresseur est les USA ,qui prétendent régir le monde entier , et fait la guerre à ceux qui ne se soumettent pas.Certes ils ne se sont pas comportés en Ukraine comme en Irak , mais d’une manière hypocrite pensée de longue date , que les Russes ont bien comprise. Les Russes doivent porter la guerre sur le sol Américain ,et ils en ont les moyens.

  6. Alors, la belle Europe inventée pour garantir la paix, mantra récité depuis des décennies…
    Où sont donc les hommes de valeurs pour instaurer un dialogue de paix ?
    Que nenni, tous ces occidentaux sont en extase devant le clown ukrainien qui chaque jour qui passe en rajoute pour une escalade toujours plus dangereuse que nous acceptons !
    Le « camps du bien » (occidental) est tellement fort qu’il n’arrive pas à fournir à l’Ukraine la moitié des munitions quotidiennes nécessaires, quel fiasco !
    Tout vole en éclat, les pays européens paient au prix fort une guerre inventée par les américains pour leurs seuls intérêts…
    Revenons aux fondamentaux de l’Europe et battons nous pour la paix et non pour la guerre…

  7. Mes grands-parents ont vécu deux guerres et mon père n’est jamais revenu de la seconde. Je tremble pour mes enfants et petits-enfants. Stop à cette guerre que toute personne sensée rejette. C’est nous qui seront les premières victimes, mais les US risquent aussi cette fois d’être directement visés. Que Dieu, s’il y en a un, nous préserve de cette catastrophe et inspire les dirigeants de ce monde car ils sont devenus complètement fous. STOP.

  8. La Russie est-elle vraiment l’agresseur de l’Ukraine ?, je me pose la question. À force, pour nos médias, de nous rabâcher la même chose, on finit par le croire. Depuis 2014, l’Ukraine bombarde le Donbass et les régions limitrophes pro russe malgré le traité de Minsk que la France et l’Allemagne étaient supposées faire respecter, ce qu’a reconnu Mme Merkel. Je ne m’étonne pas de la réaction de M. Poutine qui n’a en fait que défendu son peuple. Il serait grand temps que nos dirigeants et l’OTAN, tous confondus, pensent à la paix et travaillent dans ce sens plutôt que d’attiser le feu.

    • Tout est juste dans votre commentaire. Et qui tire les ficelles de ce conflit? Nous n’avons plus de gaz russe et sommes maintenant dépendants de celui des US qui, si nous ne leur obéissons pas, arrêteront de nous en vendre (à prix d’or)! Nous nous sommes laissés piéger. Mais pas de problème pour notre Jupiter qui se voit déjà le Dieu de l’UE!

    • Bonne question… Mais n’oublions pas qu’Ursula van der Layen reconnaît que les accords de Minsk, il n’était pas question de les respecter !

  9. Au lieu de calmer le jeu et les positions belliqueuses on ne fait que préparer l’opinion à une troisième guerre mondiale. Heureusement, je pense que la guerre qui ne concerne uniquement que la Russie, le Monde reprendra ses rivalités que sur le plan économique.

  10. Qui n’a pas entendu dire qu’une bonne guerre résoudrait les problèmes économiques, démographiques et sociétaux ? Les USA sont les premiers à le penser tout comme ils ont été les premiers à utiliser la bombe atomique. Souvenez-vous en 1945 au Japon. De plus, les deux conflits mondiaux ont eu lieu en Europe donc loin du continent américain. En tout cas, ils attisent le feu et en ressortent avec beaucoup de profits. Malsain tout ça.

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