[PEOPLE] R. Bachelot déplore les effets des politiques… qu’elle a menées ou soutenues

L'ancien ministre s'interroge : "Est-ce qu’il y aurait encore des gens aujourd’hui capables de mourir pour la France ?"
@Capture d'écran YT Le Figaro
@Capture d'écran YT Le Figaro

Roselyne Bachelot s’interroge, dans Le Figaro La Nuit, le 17 juin dernier : « Est-ce qu’il y aurait encore des gens aujourd’hui capables de mourir pour la France ? » Question plus que pertinente posée par un ancien ministre de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron. Ne serait-elle pas en train de déplorer les conséquences de politiques auxquelles elle a elle-même participé ?

« Des gens aujourd’hui capables de mourir pour la France ? »

La question mérite bien d’être posée, et d’ailleurs elle n’est pas nouvelle. Il y a deux ans, la chaîne YouTube Cru avait interrogé 100 personnes en leur demandant si elles iraient se battre pour la France. Malheureusement, le résultat n’était pas étonnant, peu de ces jeunes prendraient les armes si besoin était. Ce qui est étonnant, en revanche, c’est qu’un ancien ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale déplore les effets de causes que son ministère aurait pu et dû endiguer. D'autant plus étonnant, d'ailleurs, que Roselyne Bachelot revendiquait fièrement, en 2016, dans Le Grand 8, avoir « fait partie de la commission spéciale qui a eu à juger de l'opportunité de la suppression du service militaire en 1996 ». Elle expliquait alors que la « première question à se poser, c'est : qu'est-ce qui est utile pour la défense du pays ». Peut-être que la réponse aurait été de former des « gens capables de mourir pour la France » ? Manifestement, non. De toute façon, il paraît que ce n'était qu'une « école où on apprend à boire, à fumer et à se faire injurier », que c'était loin d'être un creuset d'unité nationale et que sa nature généralisée ne répondait déjà plus à la nature de la menace terroriste. Alea jacta est.

Cela n'empêche pas Roselyne Bachelot d'évoquer l’ouvrage de Jean-Pierre Guéno, Paroles de poilus (Flammarion), des poilus formés en majorité grâce à la conscription. Elle s’extasie, à raison, sur ces lettres que de tout jeunes soldats partis défendre leur pays envoyaient à leurs parents. Ils avaient une tout autre idée de la France et de leur devoir, c’est certain ! Que s’est-il passé ? Pourquoi les descendants de poilus que sont les Français prendraient aujourd’hui la poudre d’escampette en cas de conflit armé ? L’ancien ministre se dit « prête à aller à la porte d’un lycée et à demander s' [ils sont] prêts à mourir pour la France ». Pourquoi ? Pour constater que les gouvernements dont elle a fait partie ont achevé le patriotisme ? Roselyne-Perrette pleurerait-elle sur le pot au lait d’une politique défaillante qu’elle a menée ? Serait-elle prise de remords ? L’ancien ministre déplore la disparition du « moi-social ». Pourtant, pendant un an et demi, elle était chargée, justement, de cette cohésion sociale. Qu'a-t-elle fait pour préserver le « sentiment de faire partie d’une communauté » ?

« Cette société, je la regarde avec angoisse »

Alors, voilà, Roselyne Bachelot regardant « cette société […] avec angoisse et stupeur parce que [elle a] du mal à [s]’y reconnaître ». Elle n’est pas la seule ! La seule différence, c’est qu’elle a été en position d’agir ! D’ailleurs, pourquoi « stupeur » ? Est-ce à dire que les ministres découvrent avec stupéfaction la réalité de leur politique seulement quand ils descendent de leur tour d’ivoire ministérielle ?

Peut-être aurait-elle dû écouter son frère, Jean-Yves Narquin, ancien délégué général du Rassemblement Bleu Marine devenu porte-parole d’Éric Zemmour. Peut-être que lui, n’ayant pas goûté au confort des ors de la République, a simplement su garder les yeux ouverts ? Interrogée à son sujet par Jean-Jacques Bourdin, sur BFM, Roselyne Bachelot expliquait qu’« il y a des ruptures qui sont définitives » et fustigeait avec toute la bien-pensance le candidat choisi par son frère : « Ce n'est pas un combat politique digne, Éric Zemmour est un falsificateur, un usurpateur […] » Aujourd’hui, elle est stupéfaite, mais notre ancien ministre, en 2024, après le meurtre de Matisse, avait préféré minimiser et comparer l’ensauvagement des jeunes porteurs de couteaux à « La Guerre des boutons »… Comme le dit si bien Simone de Beauvoir, « le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance mais le refus de savoir ». Maintenant, elle sait.

Roselyne Bachelot se fait fort d’être La Petite Fille de la Ve, elle se gargarise encore, dans cette interview, d’avoir côtoyé ceux qui l’ont bâtie. Elle était donc sans doute la mieux placée pour voir l’effondrement de la jeunesse française depuis 1958. Alors, qu’a-t-elle fait, elle qui aurait pu et dû, pour que « des gens [soient] encore capables de mourir pour la France » ? Roselyne Bachelot espère maintenant « que les circonstances amèneront ce sursaut de dignité et de courage ». Nous, on regrette qu’elle attende d’une situation tragique le sursaut de patriotisme que ses politiques n’ont pas su encourager.

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Une simple pharmacienne n’était absolument pas qualifiée pour devenir ministre . Coup de pouce, coup de chance, coup de pot , Et hop ! à nager dans les ors et les festins, elle n’a rien vu, rien su, rien compris..

  2. Pour mémoire, fut co-présidente de l’APCEA (Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe), le début de la DHIMMITUDE européenne suite au choc pétrolier de 1973.
    Surpris, on n’y trouve pas trace dans wikipédia !

  3. Pour répondre à sa question, oui, toujours les mêmes….quant aux autres ils se seront mystérieusement évaporés….

  4. Les gens n’ont plus le temps d’aller mourir pour la France, puisqu’ils la regardent mourir dans leur confort relatif. Pour moi j’aurai trop peur d’être tue, mais pas par l’ennemi d’en face. Quand a Bachelot elle peut servir dans l’armée US..elle a le format.

  5. Pour tout dire, la plupart de ceux qui ont été capables de mourir pour la France, on ne leur a pas demandé leur avis.
    Mais c’est vrai, il y a eu des hommes capables de souscrire à des missions dont ils avaient peu de chances de revenir.
    Je pense au Commando Kiefer, les seuls Français qui debarquerent en Normandie le 6 juin 1944…
    Je pense aux soldats qui firent le dernier saut à Dien-Bien-Phu en toutes connaissances de causes…
    Et combien d’autres…

  6. Mourir pour la France?
    Demandez à Villepin, Madame, il est de votre génération d’amis si mal inspirés pour la France mais si bien inspirés pour eux mêmes.
    Le sacrifice est une valeur que j’ai détenu pendant 22 ans d’armée, heureusement sans jamais avoir su ce que je sais maintenant, sinon j’aurai déserté pour ne pas servir les fanfreluches incapacitantes qui nous dirigent.

  7. « Est ce qu’il y aurait encore des gens capables de mourir pour la France ? »
    En tout cas sûrement pas elle, la soupe est trop bonne, surtout quand on peut y cracher sans vergogne.

  8. Il est bien temps de vouloir faire amende honorable, mais, désolé, son nom restera mêlé à la décadence française et au déshabillage de nos institutions et valeurs morales pour imposer à la France les forfaitures d’une classe politique mondialisée et corrompue. Les poubelles de l’histoire l’attendent ! Mais, on ne peut pas se blanchir, si je peux m’exprimer ainsi, à si bon compte, alors que les gouvernements auxquels elle a participé auront contribué à faire le malheur du peuple français. Et en plus, elle continue à sévir de sa gouaille de femme patronnesse sur les chaines des milliardaires gauchistes et/ou bétonnés de la désinformation généralisée et de la propagande d’Etat ! Tartufe !

    • parfaitement d’accord tous ces chiraquiens étaient de gauche molle cachée. Elle est dans la droite ligne de villepin et des autres. Ils le prouvent eux mêmes

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L’islamo-gauchisme n’existe pas. Comme le grand remplacement…
Gabrielle Cluzel sur CNews

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois