Paternité : cherche cohérence, désespérément !

bébé papa père

Tout augmente, mon bon monsieur ! Le congé de paternité vient de passer de 14 jours à 28 jours. Le gouvernement l’a annoncé le 1er juillet via Élisabeth Moreno, ministre délégué à l’Égalité homme - femme + la Diversité + l’Égalité des chances, et Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’Enfance et de la Famille.

 

 

Les motivations sous-jacentes, ce sont un meilleur accueil de l’enfant, un partage des tâches domestiques plus équilibré entre père et mère et même la déconstruction de stéréotypes de genres qui persisteraient dans notre société encore hétéro-patriarcale malgré le macronisme ambiant. Adrien Taquet ose le dire, la présence du père est capitale. Il est primordial que les parents s’investissent et prennent leur place.

Qu’il est réconfortant de pouvoir, enfin, dire du bien d’une décision gouvernementale ! Oui, la présence du père auprès de son bébé juste né, c’est important. Tout d’abord parce qu’une mère doit se remettre d’une grossesse et d’un accouchement. Ensuite, parce que le bébé doit se confronter au monde extérieur, dont son père. Père et enfant ont été relativement séparés pendant neuf mois, leurs seuls échanges sensoriels relevant du tactile (indirect) et du vocal (dans le seul sens père vers enfant pour la voix). Il est opportun qu’ils fassent connaissance et y consacrer beaucoup de temps n’est pas un luxe, c’est un bienfait pour le bébé et pour la famille. Et puis, il y a à gérer la logistique de l’accueil et les éventuels enfants précédents. Bref, c’est très bien.

D’ailleurs, des entreprises généreuses avaient anticipé et accordé à leurs salariés des congés XL comparé au minimum syndical. Merci aux précurseurs et au gouvernement.

Et en même temps…

(Oui, vous l’aviez vu venir).

Il n’aura pas échappé au lecteur de Boulevard Voltaire que l’Assemblée nationale a voté en dernière lecture, cette semaine, la révision de la loi de Bioéthique, faisant fi des amendements puis du rejet du Sénat, de la désapprobation exprimée largement lors des états généraux de la bioéthique, des manifestations conséquentes, et ce, malgré sa propre indigence argumentative (qui se résumait à ânonner le mantra « égalité » bien que le Conseil d’État ait statué sur ce hors-sujet). Cette loi prévoit d’ouvrir aux couples de femmes et aux femmes seules la possibilité d’accéder à la procréation médicalement assistée, aux frais de la Sécurité sociale. Autrement dit, de se passer du père. Qu’il soit ici fait mémoire des brillantes interventions d’Agnès Buzyn (« Un père, ça peut être une femme, des oncles, une grand-mère ») et d’Emmanuel Macron (« Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père, c’est forcément un mâle »).

Bref, le père qui, le mardi, ne sert à rien d’autre qu’à fournir des gamètes et un vague dossier à remettre à la majorité de l’enfant se voit réhabilité le jeudi : sa présence est capitale ! Si le gouvernement et La République en marche veulent s’acheter de la cohérence, ça tombe bien, c’est la période des soldes…

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