Où sont les pères ?

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Papaoutai ? La question est sur toutes les lèvres depuis le début des émeutes, et la réapparition du père de Nahel, une semaine après le drame, ne fait que confirmer ce constat cruel : celui de l’absence de la figure paternelle, laissant une jeunesse complètement désœuvrée, sans père et sans repère.

Huit jours. C’est le temps qu’il aura fallu à Hicham Hammouti, chauffeur-livreur de 42 ans, pour sortir du silence et revendiquer son rôle de père de la victime. Celui qui témoigne auprès de l’AFP n’avoir « pas pu assister à sa naissance, pas vu ses premiers pas, ses premiers mots » en raison d’un « parcours très difficile » - il a été incarcéré en 2006 pour une affaire de stupéfiants -, annonçait, ce mercredi, vouloir compenser son absence auprès de Nahel en se constituant partie civile. Son avocat Me Money le confirme au Parisien : « Il n’a pas eu la possibilité d’être le père de Nahel quand il était en vie. Finalement, ce sera dans les circonstances les plus dramatiques qu’il va enfin pouvoir l’être. »

Des médiateurs, des grands frères, des dealers et des mères

Mais le père de Nahel ne semble pas être le seul absent, dans ce jeu des sept familles. Pour tenter d’apaiser la colère et d’éteindre le feu qui s’était embrasé, on a vu partout sur le terrain, aux quatre coins de la France, des médiateurs, des grands frères et ces mères craintes par les « jeunes » qui font des maraudes en brigades des daronnes ou gilets roses. Mais ont-elles, in fine, obtenu gain de cause ? Ce ne sont pas les appels élyséens à plus d’autorité parentale, ni les flyers du garde des Sceaux, mais bien les fameux dealers qui ont sifflé la fin de la récré. Sur France 3, Fatoumata Sylla, une de ces mères courage sillonnant les quartiers la nuit, relate : « Les papas ne sont pas sortis pour aider, ce sont les mamans seulement qui sortent parler avec les jeunes, seulement les mamans. On les a sollicités mais ils ne sont pas sortis. » Marie-Jeanne, membre des gilets roses, le confirmait au Figaro : « Dans la culture africaine, la mère se sacrifie. » Mais ces jeunes ne sont-ils pas censés être français ? Quid de notre propre culture ?

Las, elle est celle de la lutte contre le patriarcat et des nouvelles techniques de PMA, de l’augmentation des divorces et de la garde des enfants le plus souvent confiés à la maman. Ces tendances pourraient tenter d’apporter quelques éléments de réponse à cette absence de figure paternelle, ô combien essentielle dans l’édification de la personnalité de l’enfant. Car, au risque de marteler l’évidence - mais puisque l’homme moderne doit être déconstruit, allons-y : « Le père a une fonction psychologique universelle et indépassable, celle de permettre à l’enfant de sortir de la fusion avec la mère, de "couper le cordon ombilical", d’entrer dans le monde du langage et de la culture, de reconnaître qu’il a deux parents, donc d’identifier la différence des sexes, de lui faire reconnaître le tabou de l’inceste. L’absence du père mettrait par conséquent en cause la construction fondamentale de l’enfant, sa maturation, son individuation, son équilibre affectif et sexuel », rappelle cette étude du sociologue Laurent Mucchielli.

Deux claques et au lit ?

Dans les colonnes du FigaroVox, la philosophe Chantal Delsol pousse même plus loin son raisonnement : « Nos gouvernants ferment vertueusement les yeux sur la polygamie des musulmans de France, et il faut oser dire que dans un harem familial l’enfant humain, encore une fois, ne sera pas privé de tendresse, mais n’apprendra pas à "s’empêcher"… » Entre les pères qui ont démissionné de leur autorité, ceux qui se sont absentés et ceux auxquels on a demandé de s’éloigner, le résultat est là, implacable, et qui peut croire que de simples flyers pourront renverser la vapeur ?

Dans une étude intitulée « La vie sans père », le chercheur américain Brad Wilcox a constaté, l’année dernière, que « les hommes issus de familles sans père ont presque deux fois plus de chances de finir en prison et environ 70 % plus de chances d'être oisifs (ne travaillant pas ou n'allant pas à l'université) au milieu de la vingtaine ». Cela signifie-t-il, comme le suggère le préfet de l’Hérault, qu'il faut « deux claques et au lit » ? Sans aller jusqu’aux sévices corporels, il y aurait urgence à réinstaurer l'autorité du pater familias. Mais est-ce encore possible, à l'heure où le relativisme ambiant affirme qu’un enfant peut aussi grandir avec deux mamans ?

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Inutile de chercher. Ils sont au bled, avec leurs autres femmes et leurs autres familles (la polygamie n’est pas encore autorisée en France). Ils laissent donc une épouse chez nous, histoire de toucher les allocs via Western Union et autres. Ceci explique pour quoi elles sont aussi pauvres et financièrement démunies.

  2. Les pères ? Certains ne sont plus reconnus comme figure de l’autorité car ils ne veulent plus l’exercer…. D’autres, comme Hicham Hammouti se souviennent qu’ils ont un fils quand le petit ange est mort et qu’en se constituant partie civile, il a tout à gagner. J’aimerai savoir s’il a versé une pension alimentaire……….

  3. C’est vrai ça, où sont les pères et qui sont-ils ? Ces femmes ont peut-être bénéficié d’une fécondation in-vitro sachant que pour ces gens, tout les frais de santé sont pris en charge par la Sécurité Sociale Française ? ou peut-être qu’elles ne se rappellent plus qui est le père, ou peut-être sont-ils en prison ou en Syrie ?

  4. Plusieurs choses : l’Etat s’est ingénié à détruire la famille, l’autorité de tous. Les sanctions sont « interdites », il faut raisonner le jeune… Même chose à l’école, les prof n’ont plus aucune autorité ni la possibilité de sévir de quelque façon que ce soit ! Le grand « truc » de nos progressistes c’est déconstruire un peu comme une révolution qui est le contraire de l’évolution. La justice est inexistante envers ces herbes folles qui n’ont aucune limite. Vols, drogue, viol, tournantes, tout leur est passé et on voudrait qu’ils soient de gentils petits ados ? L’absurdité est notre guide depuis quelques années. Et on en redemande… Virons cette clique d’appentits sorciers !

  5. Il y a un phénomène à ne pas négliger dans les quartiers ,ce sont les aides aux femmes seules qui permet à celles ci de se faire un complément de revenu non négligeable . Les critères sociaux qui permettent à ces femmes de se voir attribuer ces aides génère automatiquement toute une série en aval. Que ce soit au niveau des APL comme l’accès gratuit aux transports . Hors le grand sport dans les cités c’est justement de se mettre en conformité pour toucher cette manne sociale complémentaire . C’est pourquoi on trouve de plus en plus de femmes seules dans ces endroits . Le père n’est jamais très loin mais deux RSA plus une aide de femme seule ,vous assure la quasi gratuité pour le reste .

  6. Et après, il n’y a pas de grand remplacement, de changement de civilisation . La démonstration n’est-elle pas flagrante ? Chez ces gens là, monsieur, chez ces gens là y’a l’aîné … (Brel). Le père est parti à la razzia, et a laissé la smala. Il reviendra, peut-être, après hypothétique passage par la case prison … Comme les gentils Adama , Théo, …. Si choyés et admirés par nos présidents. A quand la destitution du stagiaire incompétent de l’Elysée ? Qu’attendent le sénat et l’assemblée nationale ?

    « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » (Comment je vois le monde (1934) de Albert Einstein)

    .

  7. Le père était en prison pour une affaire de stupéfiants. Après on s’étonne que le fils roule dans des voitures de luxe à 17 ans et refuse d’obtempérer à la police. Avons nous vraiment besoins de ces gens ici…

  8. Dans ce cas précis le père disparu depuis des lustres dans la nature réapparaît miraculeusement quand on parle de cagnotte à la famille ou d’indemnisation judiciaire pour la perte du petit ange.

  9. « Il n’a pas eu la possibilité d’être le père de Nahel quand il était en vie.  » Il était trop occupé à dealer.

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