Son passage à Bruxelles comme à Taormine a prouvé que Trump savait déjà qu’il n’avait rien à attendre d’« Européens » qui, de toute façon, parient sur son impeachment.

Il les a violentés, rackettés, traités comme des cancres, des parasites construisant des palais, des sots incapables de comprendre le nouvel enjeu géostratégique : un terrorisme islamiste qui ne discrimine pas entre Américains, Chinois, Africains, Russes, Européens ou Philippins : 28.000 victimes en 2016. Confirmé à Manchester et en Égypte…

Il leur a expliqué que, désormais, les 55 pays sunnites rencontrés à Riyad se sont engagés à couper les vivres aux réseaux terroristes qu’ils avaient financés eux-mêmes, et ce, sous la supervision du ministère du Trésor américain. Il a confirmé la création, à Riyad, d’un centre conjoint de traçage du terrorisme sur les réseaux sociaux, capable de réussir là où les agences de renseignement américaines font chou blanc. Un Guantánamo cybernétique ?

Puis il a inventé un nouveau loup-garou : l’Iran, coagulateur du condominium israélo-saoudien, « rassembleur » d’un milliard et demi de sunnites. Ce faisant, il tente d’isoler le Hamas et d’acheter un renversement d’alliance de la part des Palestiniens. Et il a fait oublier Poutine au peuple américain, leur désignant un ennemi plus « naturel ».

Il leur a également dit que, suite à sa discussion avec le pape, il ferait tout pour promouvoir la paix. Une paix jacksonienne, certes, ou à la Theodore (Roosevelt) : celle du gros bâton, plus tard reprise par Reagan. Un bâton qui coûte cher, avec des pays membres de l’OTAN qui n’achètent pas assez d’armements américains, créateurs d’emplois. Autrement dit : si tu veux que je déclare la guerre à Poutine, passe d’abord à la caisse! Et si tu crois que je vais me lancer dans une guerre totale pour défendre le nain du Monténégro, oublie ça!

Et c’est ici que Trump surprend les McCain, Graham et autres Rubio, qui le croyaient enfin sous contrôle.

Après sa diabolisation de l’Iran, ils s’attendaient à voir Trump clairement faire de la Russie l’ennemi de la civilisation, devant les muscadins de l’OTAN. Et surtout confirmer l’engagement des États-Unis à déclencher, sans hésitation, le célèbre article 5 du traité (une attaque contre un est une attaque contre tous). Il ne l’a pas fait, démontant ainsi le stratagème monté à Washington par le « deep state » depuis des mois : transformer en « actes de guerre » des attaques cybernétiques imputées aux Russes dans les élections américaines et européennes, afin de faire s’écrouler Poutine sous une chape de sanctions nouvelles… avant ses présidentielles de 2018. Les néocons enragent.

Et les Européens de constater qu’aux yeux de Trump, seuls comptent vraiment l’ANASE (Alliance militaire en Asie)… et le futur « OTAN sunnite ». Leur fromage à eux, le vieil OTAN, doit repasser au calfatage pour naviguer dans des eaux difficiles, celles de la lutte contre les « losers » terroristes. Intention reconfirmée au G7 qui, par ailleurs, a accouché d’une souris diplomatique sur les « grands » sujets collectifs de jadis (libre-échange, écologie).

Ce premier voyage présidentiel constitue, en fait, un acte de guerre contre le « deep state ». La fosse aux lions washingtonienne attend le « féal de Poutine » de pied ferme. L’équipe de Trump aussi : la rumeur indique, à son retour, un remaniement drastique des cadres de la Maison-Blanche… et quelques arrestations parmi les fuiteurs.

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27 mai 2017 à 20:21

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