Samedi se déroulera, à Toulon, la première Marche des fiertés LGBTQI+. Ce sera l’apothéose d’une semaine organisée par Le Liberté-Chateauvallon, scène nationale dont le directeur artistique est le comédien Charles Berling.

Après Jules Muraire, plus connu sous le nom de Raimu, Berling est l’autre gloire locale qui a réussi dans le théâtre : acteur, metteur en scène, réalisateur, scénariste, producteur et même chanteur, on ne compte plus ses prestigieuses casquettes.

À la rubrique vie privée, sa fiche Wikipédia nous informe : Charles Berling « est le père de l'acteur Émile Berling. En 2011, il confie avoir eu des expériences homosexuelles. Il dit être aujourd'hui principalement attiré par les femmes, mais juge qu'avoir eu d'autres expériences l'a aidé à mieux comprendre les femmes. Il ajoute ne pas vouloir choisir un “camp” et préfère ne se considérer ni gay, ni hétérosexuel, ni bisexuel. » C’est peut-être alors pour en comprendre davantage qu’il a programmé, durant toute la semaine écoulée, Le Liberté + Int&Out, à savoir le premier festival queer de Toulon qui va se clore sur la marche des fiertés et la grande fiesta de la place de l’Équerre. Masquées, c’est promis.

L’intention est plus que consensuelle, à savoir « une ardente envie de défendre des valeurs communes, le respect de l’autre dans ses différences et la lutte contre les discriminations quelles qu’elles soient ». Qui pourrait bien être contre toutes ces belles choses, on se le demande… Toutefois, à ceux que le terme pourrait rebuter, on explique que « derrière le terme intrigant de “queer” – insulte que les forces militantes LGBT+ se sont fièrement réappropriée pour en faire leur étendard –, il y a la volonté de parler de sexualités à travers le prisme de la création artistique ».

Donc, prenons un prisme et parlons à travers, on verra bien ce qu’il en sort.

Invité de la TV locale Info83, Ivan Clermont, le représentant du fier collectif, nous vend sa manifestation. Celle-ci est « queer et intersexe ». « On l’appelle plus gay pride, dit-il, parce que “gay”, c’était centré sur l’identité gay masculine et cette démarche aujourd’hui se veut inclusive, c’est-à-dire pour toutes les personnes qui sont sur le spectre du questionnement de leur identité ou de genre. » Le jeune homme qui, hier encore, était une jeune femme, si je l’ai bien compris, dit qu’il était urgent de faire quelque chose à Toulon, ville de marins où il n’y a rien ou presque pour les LGBTQI+. Il est tout jeune, Ivan Clermont, on lui pardonnera donc ses lacunes en histoire. Pour son édification, on peut quand même l’envoyer regarder celle du très gay Poulet-Dachary, le jour adjoint de Jean-Marie Le Chevalier, maire FN de Toulon, et la nuit pilier de l’Olympe et du Boy’s Paradise. Une vie très mouvementée qui finit dans le sang, au pied d’un escalier, une nuit d’août 1995, l’élu ayant été assassiné à l’issue d’une violente dispute avec son amant épisodique. Comme quoi il existe aussi des « LGBTQI+icides ».

Nous voilà donc tous fiers à l’exception, ce me semble, des hétéros de base qui feraient bien de raser les murs, les certitudes en matière de genre n’ayant pas bonne presse, ces temps-ci. En effet, mieux vaut, si l’on veut embrasser la carrière – et pas seulement dans le spectacle –, faire comme M. Berling et ne pas choisir son camp.  La mère d’Harry Potter, J. K. Rowling, en fait encore l’amère expérience, elle qui se retrouve une nouvelle fois dans le collimateur des associations LGBT pour transphobie. Son crime : avoir posté l’image d’un T-shirt acheté dans une boutique qui, paraît-il, « propose des goodies aux slogans jugés ostensiblement transphobes ». Des horreurs que j’ose à peine reproduire ici : « Les femmes trans sont des hommes », « Le transactivisme est misogyne », « L’idéologie trans efface les femmes »...

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25 septembre 2020 à 17:45

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