En France, on ne compte plus les ras-le-bol : celui de l'armée, de la police, des pompiers, des enseignants, des personnels des hôpitaux, des ruraux, des automobilistes, des retraités, des cheminots, des maires des petites communes, des avocats, des notaires, des huissiers, des agriculteurs, des habitants des quartiers, des buralistes, des anti-migrants, etc. Plus ce gouvernement avance dans le temps, plus il se met à dos de nouveaux secteurs de la population.

"The last but not the least" est celui des prisons car, depuis les grèves de cet hiver, non seulement rien n'a été réglé, mais les incidents se multiplient. Un chiffre résume le comportement des prisonniers : plus de 40.000 téléphones portables ont été saisis dans les prisons françaises en 2017, un chiffre huit fois supérieur à celui de 2007. Cette somme s’explique, certes, par la hausse du nombre de mobiles en circulation, mais aussi par la pugnacité des "taulards".

Dans un long article du Figaro, les surveillants pénitentiaires dépeignent leur quotidien de plus en plus violent et anxiogène. Nombreux sont les agents à avoir la boule au ventre en partant travailler. Aux crachats, menaces, invectives s'ajoutent les 4.000 agressions physiques par an dont sont victimes les gardiens de prison. Le 5 août, un détenu armé d'une lame de rasoir se jette sur un surveillant qui vient d'ouvrir la porte de sa cellule, à la maison d'arrêt de Nîmes ; une veine du cou est touchée, le gardien s'en tire avec onze points de suture. Cinq jours plus tard, un détenu de la prison de Liancourt (Oise), muni d'un bout tranchant découpé dans une canette, se jette au cou d'un surveillant qui parvient à esquiver le geste de justesse. À Nantes, dernièrement, cinq surveillants sont agressés en une semaine. Cela, sans compter les manifestations devant les prisons organisées par des proches ou des soutiens, comme ceux de Tariq Ramadan. Soyons clair : actuellement, ce ne sont plus les prisonniers qui ont peur des "matons" mais les "matons" qui ont peur des prisonniers.

Vu le manque d'effectifs, les gardiens font trente à quarante heures supplémentaires par mois, les dépressions, arrêts maladie et absentéisme record se succèdent. Les personnels ne croient plus en l'utilité de leur métier, nombreux sont les jeunes qui, venant de passer le concours de l'École nationale d'administration pénitentiaire, démissionnent juste avant de prendre leur poste. Avec un surveillant pour 2,46 détenus en 2017, la France possède l'un des pires taux d'encadrement d'Europe. De plus, la vétusté de certaines prisons, comme à Colmar, rend également incompatible le respect des exigences de sécurité. Enfin, la surpopulation carcérale explose : selon Le Figaro, "au 1er juillet, 70.710 personnes étaient détenues dans les prisons françaises, un record historique depuis la Libération. C'est 48 % de plus qu'en 2001, et ceci alors qu'aujourd'hui, ceux qui prennent moins de deux ans sont exemptés de prison. Résultat : le taux d'occupation des cellules atteint plus de 120 %."

Mais surtout, derrière cette multitude, se cache un phénomène bien connu : la prolifération des racailles de quartiers, surreprésentées en prison. Le quotidien américain Washington Post, pourtant classé à gauche, estimait dans un article d'avril 2015 que "60 % à 70 %" des détenus en France sont musulmans alors qu’ils représentent "à peine 12 % de la population totale du pays". Déjà, en 2014, en sa qualité de président de l’Institut du monde arabe, Jack Lang, qui n'est pas lepéniste, avait écrit que "près de deux tiers des prisonniers en France étaient musulmans".

Je vous laisse imaginer les chiffres actuels que, bien évidemment, l'administration ne communiquera jamais. On comprend mieux, alors, pourquoi les gardiens se sentent démunis et dépassés face aux détenus radicalisés !

Pendant ce temps, Nicole Belloubet, toujours en pointe, déclarait : "La France sera au côté de l’Espagne pour prendre en charge les migrants." Car, évidemment, ceci n'a rien à voir avec cela.

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21 août 2018 à 23:45

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