Nahel : la cagnotte du policier, enjeu d’une bataille droite-gauche

Police manif

Créée il y a seulement quatre jours, elle a dépassé, ce 3 juillet, le million d’euros. La cagnotte mise en ligne par Jean Messiha en soutien à la famille du policier incarcéré après son tir mortel contre le jeune Nahel n’en finit plus de polariser l’opinion publique. Droite et gauche s’écharpent sur le sujet depuis plus de 48 heures. Éric Ciotti, invité ce lundi sur LCI, dit comprendre la raison de cette cagnotte et hésite à y contribuer personnellement, tandis que des élus de la NUPES appellent à la clôturer séance tenante.

Les représentants de la plate-forme GoFundMe sur laquelle est hébergée la cagnotte ont affirmé, sur BFM TV, qu'« actuellement, cette cagnotte est conforme à [ses] conditions d’utilisation car les fonds seront versés directement à la famille en question ».

Aucun obstacle à ce jour, au moins sur sur le plan juridique, pour une cagnotte dont l’ampleur a interloqué l’opinion, à commencer par son créateur : « Quand j’ai lancé cette cagnotte, j’étais à mille lieues d'imaginer l’ampleur que cela allait prendre », affirme, à BV, Jean Messiha. L’ancien cadre du RN et soutien d’Éric Zemmour affirme avoir reçu « des dizaines de milliers de messages de gens qui nous félicitent pour notre soutien aux forces de l’ordre. Des gens qui ont des toutes petites bourses et qui donnent deux euros alors qu’ils n’ont rien. » Une réaction du pays silencieux qui a vu un moyen concret d’afficher son soutien aux policiers et à leurs proches.

Une cagnotte menacée ?

Sous le hashtag #cagnottedelahonte, la gauche et l'extrême gauche dénoncent à cor et à cri l’existence de cette cagnotte. Ainsi, la chef de file de LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, tente-t-elle de mouiller le gouvernement en tweetant : « En 2023, la cagnotte en soutien au policier responsable du meurtre de Nahel récolte plusieurs centaines de milliers d’euros... sans aucune réaction gouvernementale. Tuer un jeune Maghrébin, en France en 2023, rapporterait gros. Cette cagnotte doit être supprimée, immédiatement. » En parallèle, les cyber-harceleurs gauchistes Sleeping Giants ont monté une campagne d’intimidation contre l’entreprise, la harcelant sur les réseaux sociaux pour la faire plier. Une situation qui, pour l’instant, n’a pas fait dévier GoFundMe.

À gauche, ils sont par ailleurs nombreux à faire un parallèle avec la cagnotte constituée en soutien du boxeur Christophe Dettinger. Celui-ci s’était battu avec des CRS au moment des révoltes des gilets jaunes. Condamné à une peine de prison et à une amende, il avait aussi bénéficié d'une cagnotte de soutien sur Leetchi. Mais, à l'époque, l’hébergeur l'avait finalement fermée, invoquant un non-respect de ses conditions générales d'utilisation qui « proscrivent toute incitation à la haine ou à la violence ». Le boxeur gilet jaune avait aussi expliqué que cette levée de fonds ne devait servir qu'à « financer les frais de justice ». Ce qui est interdit. Il fallait ajouter à cela une confusion sur l’identité du bénéficiaire qui « posait problème », d’après Leetchi. La comparaison semble donc s’arrêter là.

D’après le spécialiste de droit public Frédéric Rouvillois, contacté par BV, les possibilités judiciaires sont faibles. « Est-ce qu’un juge pourrait considérer que cette cagnotte est susceptible de constituer un trouble à l’ordre public ? Ce serait très étonnant », estime-t-il.

Un gouvernement prudent

À l’instar du garde des Sceaux, interrogé ce matin sur France Inter, le gouvernement affiche une grande prudence quant à cette cagnotte. Ainsi, Éric Dupond-Moretti a fait un lien entre celle-ci et les opinions de Jean Messiha en se demandant, du bout des lèvres, « s’il n’y a pas, derrière tout cela, de l’instrumentalisation ». Il est convenu que « chacun pouvait exprimer ses sentiments », même si cela n'allait pas, selon lui, « dans le sens de l’apaisement ». Aucune condamnation de fond, donc, à ce stade. De même, le ministre de la Ville Olivier Klein a refusén ce matin, sur France Info, de commenter l’information.

D'autres en jugent différemment. « Au fond, cette cagnotte est bel et bien une immonde provocation qui met de l’huile sur le feu, entretenant l’idée qu’il y aurait un camp à choisir », jugeait, dans Libération, le chroniqueur Jonathan Bouchet-Petersen. Une belle inversion accusatoire au vu du contexte de pillage, de sang et d’émeute qui secoue la France. Elle donne raison à Jean Messiha qui maintient, au téléphone : « Ce qui s’exprime, c’est l’explosion d’une lave identitaire et nationale qui en a marre de couver dans un volcan dont on maintient le couvercle depuis 40 ans. » Mais la gauche, obsédée par sa traque des jeteurs d’huile, a oublié jusqu’à l’existence d’un incendie.

Jean Messiha ne compte pas s’arrêter là. Le chroniqueur a prévu d’échanger avec la famille et les différents représentants des forces de l’ordre pour constituer « un fond de soutien financier aux familles des forces de l’ordre ». Le président de Vivre français a précisé que l’objectif serait d’encourager les policiers « à agir dans le cadre de la loi et de la déontologie » mais de les « désinhiber de la peur d’être lâché par leur hiérarchie et des conséquences sur leur famille ». Une idée qui, à n’en pas douter, va faire hurler le camp d’en face.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

69 commentaires

  1. Cette cagnotte est le signe d’un contre-feu face aux émeutes des descendants de l’immigration nord-africaine. Il ne faut pas le dire ?
    On n’en pense pas moins.

  2. BRAVO à cette cagnotte de l’HONNEUR ! Elle permet à la France profonde et d’habitude silencieuse de s’exprimer et de dire qu’elle considère que ce soi-disant « ange » n’était qu’un racaille et que Macron et la presse à sa botte se trompe de cible ! Quand on pense qu’on a fait une minute de silence à l’assemblée pour cet énergumène.

  3. Le succès de cette cagnotte au profit de la famille du policier est un vrai référendum , le montant atteint est parlant du ras le bol des français qui n’en peuvent plus , qui sont abandonnés par le régime en place faisant la part belle à la racaille de tous poils .

  4. Moi, j’ai donné ! Qu’un policier soit ainsi lâchement abandonné jusque par le Président de la République alors qu’il essayait de faire au mieux son métier pour nous protéger mérite un soutien populaire. D’après l’article L435-1, il a agi dans les règles ! En attendant que l’enquête aboutisse, sa famille aura besoin d’une aide financière pour tenter ensuite de se reconstruire… Cette inversion des valeurs entre coupable et victime est sidérante même si, bien entendu, la mort d’un jeune de 17 ans est tragique. Mais ce délinquant a non seulement refusé de s’arrêter mais, alors qu’il était mis en joue, il a redémarré. Cette inversion des valeurs est telle que ce fait est minoré, voire oublié. Pour ma part, je suis persuadé que ce policier ne cherchait pas à le tuer mais qu’il a tiré conformément à l’article précité pour empêcher un drame potentiel avec des piétons, …. Attendons les résultats de l’enquête.

  5. Tout d’abord mon soutien indéfectible à la famille du policier, mettons nous à la place de l’épouse et des enfants, tout à basculer en un instant . Cette cagnotte sera d’un réconfort certain.
    Félicitation à jean Messiha pour cette excellent initiative.
    Enfin et ce n’est pas rien, je me réjouis grandement de voir la bave aux lèvres de haine de tout ce qui est de gauche et d’extrême gauche.

  6. Quand on en vient à se poser les questions de fond, c’est bien le clivage droite gauche qui est pertinent. Surtout quand le progressisme de gauche déconstruit tout. Et justifie la casse et la violence.

  7. L’émotivité, que Jean Messiah cache volontiers derrière un masque assez rigide, était visible hier quand il a répondu aux détracteurs de la cagnotte créée pour notre policier. Un peu dépassé, mais inébranlable, il a peut-être trouvé un moyen inattaquable d’aider les policiers, tout en témoignant du très puissant soutien du peuple français aux forces de l’ordre.

  8. Bravo à Jean Messiha qui je rappelle est Enarque (comme Macron), et immigré….des comme ça La République Française peut en accueillir des millions…C’est bien par là qu’ils sont assez squizzés !

  9. Bravo pour l’initiative de cette cagnotte. Je me mets sur la liste, pas tellement en soutien financier, je crois que vu le montant atteint il n’y en a pas besoin, mais surtout en signe de résistance face à cette énième émeute musulmane. A Lorient aussi il y’a eu une vingtaine de gars civils qui se sont proposés en renfort des policiers dans cette lutte. Espérons que ce phénomène se répande dans les moindres recoins de France. Que ça serve d’exemple.

  10. A l’heure actuelle, la cagnotte continue à gonfler et c’est un puissant signal que les Français (la majorité silencieuse) envoient au monde politique et médiatique. En désignant ce policier comme coupable, d’emblée et sans attendre les résultats de l’enquête, Emmanuel Macron s’est montré indigne de sa fonction. A force de toujours chercher à ménager les sensibilités des fauteurs de troubles des banlieues (pour complaire aux moralisateurs de gauche) , nos gouvernants ont abdiqué toute autorité.

  11. Même si Mr Messiha n’est pas forcément ma tasse de thé, étant parfois excessif et presque caricatural, je le félicite pour son initiative, très républicaine ( n’en déplaise au fasciste Mélenchon ), et je viens moi même de contribuer à faire grossir cette cagnotte. Nous sommes là à l’opposé des propos du Méprisant de la République , ou de sa première Sinistre, crachant sur les forces de l’ordre qu’ils sont censés représenter !! Le comble du cynisme

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