Mesures d’Anne Hidalgo : ça fait du bien quand ça s’arrête

Hidalgo ce matin un lapin

À Paris, la place de la République était parsemée de poutres plus ou moins empilées que la municipalité nommait « bancs publics ». À mi-chemin entre un amas de traverses de chemin de fer et des tas de bouts de bois abandonnés, l'installation donnait à la place une allure de chantier inachevé. Pour parvenir à ce sommet de modernité urbaine, un architecte avait été mandaté. Il lui fallait trouver le moyen de remplacer élégamment les jolis bancs Davioud datant du Second Empire. Il avait échoué.

À force de protestations et de manifestations menées par le mouvement #saccageparis, la mairie a fini par réinstaller les bancs Davioud. Au journal Le Parisien, passants et riverains expriment leur satisfaction de retrouver le charme et le confort du mobilier précédent. L'effet « Ça fait du bien quand ça s'arrête » a opéré. Après avoir mis en place diverses bizarreries inesthétiques, la mairie semble désormais sur le chemin du retour à une vie normale avec toutes les joies inhérentes à ce revirement. Et tous de louer dorénavant celle par qui la fin des souffrances arrive. « Merci Anne Hidalgo ! Vive elle ! » Dans la capitale, les victimes du syndrome de Stockholm pourraient se compter par milliers au fur et à mesure de la suppression des plots fluorescents plantés au beau milieu d'avenues prestigieuses, et tous d'exulter lors du démontage d'urinoirs écoresponsables, et applaudissements ici et triomphe là-bas devant des arbres replantés à l'endroit même où ils avaient été abattus. Des hourras et des vivats de toutes parts. Ainsi va la vie de l'élue parisienne qui, inlassablement, détruit puis reconstruit au grand soulagement de ses administrés. Un principe novateur fondé sur l'équation suivante : 1) création de l'insatisfaction 2) macération 3) réparation des dégâts 4) popularité extrême.

À l'approche des Jeux olympiques, Anne Hidalgo entame son triathlon de la remise en état de la capitale. Adieu sièges « champignons » disposés autour des arbres, peut-être un décapage express des fontaines Wallace peintes en rose bonbon, on arrache, on enlève, on supprime. Couloirs calèches, voies sur berges réservées aux machines à vapeur, la municipalité pourrait aller trop loin dans sa volonté d'offrir l'image d'un Paris chargé d'Histoire... « Et si l'accès aux bancs Davioud était réservé aux seuls passants habillés à la mode Napoléon III ? » Les idées fusent, la repentance gagne l'équipe de bobos écolos. L'exposition de ses frasques aux médias du monde entier interpelle l'adjoint au niveau du vécu. Passer pour une bande d’hurluberlus inconséquents serait bien dommageable au moral de la municipalité. Anne Hidalgo vise la médaille d'or du demi-tour. Ses chances de figurer quelque part sur le podium sont réelles.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Pourquoi les français s’obstinent à élire des incompétents. destructeurs ?
    Après son record à la présidentielle, cette folle aurait du démissionner !
    Go back to spain !

  2. Après la destruction de la République, l’entreprise de destruction de Paris, siège de la République, aurait-elle fait long feu ? Je crains le pire. Mais, A. Hidalgo, dans un geste très « flamenco », essaie de relever la tête après sa cuisante défaite à la présidentielle ; son nom ne peut donc être associé à un nouvel irréparable dommage : Paris ne doit pas être la cause d’un échec des Jeux Olympiques.
    Il faut donc qu’on roule à Paris, et que Paris retrouve son aura de plus belle ville du monde, fut-ce au prix de l’effacement des foucades absurdes d’une municipalité en quête d’un progressisme où le ridicule atteint des sommets.
    Je crains le pire, car cette tentative de réhabilitation me rappelle une aventure célèbre du sapeur Camembert qui remplissait les trous du champ de manœuvre en recueillant la terre des trous qu’il creusait à côté. Faire et défaire, c’est toujours faire, dira notre édile municipale pleine d’entrain et jamais à court d’un programme politique opportun.

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