Heureusement qu'il est là, dans cette morne plaine qu'est devenue la vie politique française, notre Jean-Luc Mélenchon national, pour assurer le service durant les manifestations du week-end. Et donc, ce samedi, depuis Marseille, flanqué de Manuel Bompard, il nous a encore gratifiés d'une de ces déclarations sorties tout droit de 1936 ou de 1968. Grandiloquence, toujours : « Situation sans précédent. » Et puis quelques remarques assez justes sur la gestion de la crise et du débat parlementaire par le pouvoir macroniste : « Il y a un art de gouverner et c’est autre chose que de diriger une banque, comme a pu le faire autrefois monsieur Macron. […] Brutaliser l'Assemblée nationale, brutaliser le Sénat, puis refuser de parler aux dirigeants des confédérations. » Une accusation de « pourrissement ». Et puis, sa solution démocratique à lui : « Il faut trouver une porte de sortie, donc nous allons en trouver une par la force. » Oui, vous avez bien lu : « par la force ». Imaginez une seconde un homme politique de droite dire cela. Mélenchon, lui, a le monopole de l'usage de certains mots.

Bien sûr, aucune dérive autoritaire chez lui et, d'ailleurs, sa phrase de putschiste n'a déclenché aucune indignation. On l'imagine bien nous expliquer qu'il s'agit de rapport de force, de lutte sociale, etc. Et puis, dans la même déclaration, il est capable de proposer « qu’on se dirige vers une consultation du peuple lui-même [par référendum, NRDL] , pour qu’on tranche » car « dans un pays démocratique, il faut une sortie démocratique à une impasse qui a été créée par le pouvoir lui-même ». Avec ce retour à la raison, cette gestion de son propre « en même temps », Mélenchon se tient en réserve de la République, on ne sait jamais. Un peu comme Mitterrand en 68. J'exagère un peu : le raisonnement de notre Líder Máximo est probablement plus subtil et cohérent. Une sortie par la force pour imposer la solution du référendum à Emmanuel Macron, certainement. Il n'empêche : on ne voit toujours pas de quelle force il s'agit. Une énième manif ? Une vidéo de Louis Boyard ?

Sinon, à gauche, ce week-end, le Parti radical de gauche rejoint le mouvement de Bernard Cazeneuve et, au PS, rien ne va plus entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol. Oui, heureusement que Mélenchon est là pour assurer le spectacle.

Avec ce drôle second quinquennat d'Emmanuel Macron, déjà englué dans la contestation, avec un Premier ministre déjà démonétisé et une majorité de plus en plus relative, les rivaux de 2022 semblent se tenir prêts à toute éventualité : Marine Le Pen marque des points par la bonne tenue de son groupe à l'Assemblée. Et Jean-Luc Mélenchon regrette certainement d'avoir renoncé à jouer cette carte en ne se représentant pas. D'ailleurs, BFM s'est intéressée à sa présence régulière, en ce moment, à Marseille. Il viserait peut-être une réélection dans sa circonscription de 2017, soit à la faveur de la démission de son successeur, un certain Sébastien Delogu - qui a d'ailleurs fait parler de lui, cette semaine, car deux plaintes ont été déposées contre lui pour des violences lors des blocages -, soit parce qu'il anticipe une dissolution. Après tout, si Mélenchon se prend pour le Mitterrand de 68, on peut tout imaginer.

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12 mars 2023 à 19:10

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35 commentaires

  1. A croire que cette haine qui l’habite lui ronge le cerveau et ne lui laisse plus que la possibilité de dire des âneries.
    Certes il a un côté guignol qui pourrait faire rire si le sujet n’était pas si important mais je crains plutôt qu’il n’alimente faussement les réflexions qui conduisent à élire Macron pour faire barrage au Front National pour s’en dédire ensuite alors que l’un des rares sujets abordés abordé par Macron lors de la campagne a bien été la réforme des retraites à 64 ans .

  2. C’est pas une forme de fascisme ça, face aux institutions de la République?
    Attention aux démagogues ou encore aux chants des sirènes ,surtout ce monsieur.
    Réforme peut-être brouillonne ou tout ce que l’on veut mais réforme nécessaire compte tenu que cette retraite ramenée d’un coup de 65 ans à 60 ans en 1984 en omettant de financer le manque à gagner pour les caisses, dixit Michel Rocard, ne nous étonnons pas de ce qui arrive aujourd’hui.
    C’était à l’époque plutôt un recul social qu’une avancée, ce qui est le cas en 2023 n’en déplaise aux naïfs que l’on promène et ils sont nombreux.

  3. « c’est autre chose que de diriger une banque, comme a pu le faire autrefois monsieur Macron. » Macron n’a jamais rien dirigé. Et c’est bien là le problème. C’est un « commercial », un comédien, un séducteur, un manipulateur, un communicant, mais nullement un dirigeant. Il suffit de voir ce que sont ses ministres et ses conseillers.. C’est moi le chef ! C’est ce que l’on dit quand on ne l’est pas. C’est ce qu’il a dit aux armées pour virer un vrai chef.

  4. D’autres se sont retrouvés devant les tribunaux pour beaucoup moins que cela … appel à la haine, désordre public etc … encore un 2 poids 2 mesures !

  5. Surpris que l’on se pose encore la question sur l’esprit  » démocratique  » de Melenchon . Il montre jour apres jour ce qu’il ferait si , par malheur il était élu a la tete de l’etat, s’assoir sur la Parlement et le Senat . Que les gens qui votent pour lui ouvrent les yeux !

  6. ce que je me demande est pourquoi perdre autant de temps a écouter les délires d’un raté en tout non élu qui veut entrainer dans sa chute les citoyens qui lui ont refusé un accès a un poste important du pays qui le paye a ne rien faire depuis des décrnnies

  7. Il veut une porte de sortie pour lui !!! toute les portes sont ouverte pour qu’il disparaisse de notre champ de vision .

  8. N’oubliez pas chers compatriotes que ce même Mélenchon avait appelé à voter pour le candidat Macron au second tour de la présidentielle pour faire barrage à Mme Le Pen, aussi rien d’étonnant à ce qu’on lui fait grâce de ses propos subversifs; et on peut également noter pour mémoire que l’ensemble des syndicats par la voix de leur chef de file l’avait également souhaité , et comble de leur engagement ce même candidat Macron avait pourtant bien dans son programme cette « Réforme des Retraites » tant décriée par ces mêmes soutiens  » on lui a donné le bâton pour se faire battre » ou comme le dicton le formule  » on a que ce que l’on mérite » .

  9. Plus hypocrite que lui ,tu meurs ! On m’a appris que la Démocratie permettait le non recours à la violence et que donc,au Parlement ,les représentants du peuple débattaient pour voter ou refuser une LOI.Mais quand un Parti impose des MILLIERS d’amendements soit disant au nom de la Liberté, il ne fait pas au autre chose en réalité qu’ INTERDIRE le débat qu’il prétend exiger.Ce n’est pas autre chose que du Faschisme .Ce meussieu qui prétend être le représentant du peuple et qui dénonce une violence qu’il a lui même engendrée, n’est en fait qu’un fascho-déguisé qui utilise les moyens que lui donne la Démocratie pour mieux manipuler ses électeurs.Faut-il rappeler que justement c’est au nom du peuple que les partis gôchistes imposent leur Diktat au peuple partout dans le monde.Je précise que moi qui aurait aimé ce débat me fait penser que ce meussieu le redoute .Pourquoi souhaite-t-il un référendum, alors que nous ne sommes pas suffisamment informés, alors qu’il refuse un référendum sur l’immigration?

  10. Pauvre Mélanchon, on ne fait pas de révolution avec des gens qui revendiquent le droit à la paresse, et qui reprochent surtout à la réforme des retraites de vouloir les priver de loisirs, si l’on en croit un militant cégétiste au micro de Pascal Praud. Macron n’a aucun souci à se faire, avec des opposants pareils

  11. Je n’ai jamais suivi les oriflammes rouges de la gauche cégétiste. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer. Ce n’est jamais évoqué mais si la France a été désindustrialisée on le doit en partie à la CGT qui a largement contribué à l’affaiblissement du tissu industriel à doses de grèves répétées. Se sont ajoutées à cela les charges qui rendaient les produits français non compétitifs. Le tout a été coiffé par les 35 heures, le plomb mortel. Depuis, nous reculons en continu dans tous les classements. Mélenchon veut surement ajouter sa pierre à ce concert de médiocrités.

  12. Je suis inquiet je pense qu’il faut se préparer à un régime autoritaire de gauche. Cela durera 20 ans au moins et dévastera le pays. Comme le communisme a dévasté les pays de l’Est. Mais chez nous on trouve des gens (comme le cegetiste Matteu par exemple) pour dire que ces régimes autoritaires étaient globalement positifs.

  13. Le clown Mélenchon sait parfaitement que le cirque Pinder ne lui renouvellera pas son contrat, que lui et ses sbires devront chercher ailleurs les opportunités de foutre le bazar.

  14. Mélenchon a raison. Pour survivre il n’y a que la force dans la rue. On ne peux pas vivre avec une inflation réelle de 25%

  15. Le grand commandeur de la gauche estampillée AAA « véritable gauche du grand capital ». En liaison directe avec la macronie comme son pendant LR. Véritable soupape respiratoire sans laquelle macron et sa bande d’artistes ne pourraient rien faire. Il y a fausse droite de gauche. Il y a fausse gauche de droite et maintenant on a les révolutionnaires à macron. Reconnaissons a macron son efficacité diabolique. Tout ayant des limites il est à craindre que ces différentes équipes de nuisibles nous placent définitivement dans le chaos gauchiste mais cette fois le vrai.

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