[MEDIAS] Appel à l’intifada, dans le silence complice des médias de gauche

Capture d'écran X
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L’image a fait le tour des réseaux sociaux. Le 8 septembre dernier, lors d’un rassemblement pro-palestinien place de la Nation, un individu nommé Elias d’Imzalène a harangué les manifestants et les a invités à « mener l’intifada à Paris, dans nos banlieues, dans nos quartiers » pour que « bientôt Jérusalem » soit « libérée ». « Qu’elle démarre de Paris, qu’elle passe par Marseille ! », a-t-il exhorté, sous les applaudissements de la foule.

Quelques jours après cet appel pour le moins étonnant, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin a transmis un signalement à la Justice. Le militant à la barbe fournie a été placé en garde à vue, mardi 24 septembre, dans le cadre d’une enquête diligentée par la brigade de répression de la délinquance contre les personnes (BRDP). Cette enquête vise plusieurs infractions, dont la provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine, nation, race ou religion déterminée. L'enquête vise aussi une provocation publique aggravée à commettre des atteintes volontaires à la vie ou l’intégrité physique et une provocation publique à commettre des crimes ou des délits portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. Rien que ça… Relâché, depuis, dans la nature, Elias d’Imzalène sera jugé devant le tribunal correctionnel de la capitale le 23 octobre prochain.

Le black-out des médias de gauche

L’affaire est prise très au sérieux par le ministère de l’Intérieur. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’un homme appelle à « mener l’intifada » en France. Le tout en plein Paris et sous l’œil complice d’élus de la nation. Pourtant, le service public est resté silencieux sur cette affaire. Aucun article sur le sujet n’apparaît dans la base de données pourtant pléthorique du site de France Info. Rien, non plus, sur Radio France. L’embargo semble total. Phares de la bien-pensance, Le Monde et Libération se sont également abstenus de tout commentaire.

Pourquoi occulter les soucis judiciaires du sieur d’Imzalène ? Parce qu’il est musulman, pro-palestinien et, donc, associé dans certains esprits au camp du Bien ?

Le profil de notre homme est pourtant tout sauf consensuel. Celui qui se présente comme un simple « artiste-interprète-compositeur & influence politique » est aussi et surtout un militant politique et communautaire, dont le site Islam & Info s’est donné pour mission de dénoncer « l'islamophobie d'État du gouvernement, des médias et de la police ». Également connu sous le nom d’Eli Yess Zareli, Elias d’Imzalène est un grand ami du Parti des indigènes, qui le qualifie de « frère », mais aussi un pilier du collectif « Urgence Palestine » dont les membres nourriraient une grande « admiration pour le groupe terroriste Hamas ».

En 2019, c’est lui, aussi, qui avait co-organisé la fameuse Marche contre l’islamophobie au cours de laquelle la foule avait scandé « Allah Akbar ! » devant le Bataclan. Il fait, par ailleurs, l'objet d'une fiche S depuis 2021 et d’une inscription au Fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique (FPASP). En 2013, lors d'une conférence à la mosquée de Torcy (77), il affirmait : « C’est à nous de faire nos centres de loisirs. C’est à nous de prévoir des salles de sport pour nos femmes. (…) Un jour, il faudra penser local. Un jour, il faudra penser communautaire. Un jour, il faudra penser grand... »

Le biais médiatique pro-islamiste

Mais n’allez surtout pas traiter l’influenceur d’islamiste. Il préfère l’étiquette moins connotée d’« islamien ». Une ligne de défense qui semble avoir convaincu les médias de gauche dont la bienveillance avec tout ce qui ressemble de près ou de loin avec un musulman, surtout s’il est hostile à Israël, n’est plus à prouver.

Depuis vendredi, ces mêmes journalistes se sont d’ailleurs illustrés par leurs portraits complaisants de feu Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah. La dépêche AFP annonçant la mort du leader antisémite ne comportait pas le mot « terroriste ». Le Monde, lui, insistait sur le « charisme » fou de l’homme, ses « traits d’humour » et « la modestie de son train de vie ». De leur côté, Le Parisien et BFM TV nous apportaient l’information cruciale selon laquelle le chef de guerre aurait été un grand « fan de foot »… Avec ce genre de couverture médiatique, les islamistes peuvent dormir tranquilles.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 02/10/2024 à 14:59.
Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

11 commentaires

  1. Cette personne fiché « S », appelle tout simplement et publiquement à « l’insurrection ». C’est un délit qui tombe sous le coup de l’article 412-3 du code pénal.
    Pourquoi le signalement du ministre de l’intérieur ne l’a-t’il pas fait?

    • 421-3 ne conviendrait pas tant qu’il n’y a pas eu  » violence collective de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l’intégrité du territoire national. » Mais iraient mieux plutôt 411-11 « Le fait, par promesses, offres, pressions, menaces ou voies de fait, de provoquer directement à commettre l’un des crimes prévus au présent chapitre, lorsque la provocation n’est pas suivie d’effet en raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende. » Ou encore mieux : 412-4  » Est puni de quinze ans de détention criminelle et de 225 000 euros d’amende le fait de participer à un mouvement insurrectionnel :
      4° En provoquant à des rassemblements d’insurgés, par quelque moyen que ce soit ; » Voyons si Retailleau est courageux : les faits ne sont pas prescrits.

      • Qui aura le courage de répondre et de faire appliquer des textes clairvoyants qui pourraient – je dis bien « pourraient » – être efficaces. Il suffirait d’exprimer la volonté de les appliquer.

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