« Ce qui m’a marqué est le slogan “On est chez nous”… »
Yohann Michel était présent, dimanche soir, sur le parvis de la basilique Saint-Denis, quand les forces de l'ordre ont expulsé les sans-papiers et les militants d'extrême gauche. Il témoigne en exclusivité au micro de Boulevard Voltaire.
Vous étiez présent devant la basilique Saint-Denis lorsque les forces de l’ordre ont expulsé les sans-papiers et les militants d’extrême gauche. Qu'avez-vous vu exactement ?
Quand nous sommes arrivés à la basilique, nous avons vu un attroupement devant la porte de la basilique. Les gens portaient une banderole.
Une petite dizaine de policiers nous barraient l’entrée de la basilique. Ils n’ont pas voulu nous laisser rentrer pour des questions de sécurité, le temps qu’ils gèrent l’incident.
Nous entendions énormément de bruit à l’intérieur de la basilique, des cris, des sirènes, des bruits de bois. C’était probablement des chaises qui étaient en train d'être déplacées. Nous nous inquiétions de ce qui se passait à l’intérieur.
Qu’avez-vous entendu ?
Avant même l’expulsion, des slogans étaient scandés : "liberté pour les sans-papiers" ou encore "on est chez nous". Ce qui m'a marqué est ce slogan "on est chez nous", que j'ai trouvé… déplacé. Pendant l’expulsion, les gens râlaient et hurlaient à peu près tout et n’importe quoi, comme lorsqu’on se fait pousser par des CRS.
Que représente pour vous la basilique Saint-Denis ?
C’est d’abord une église, c’est-à-dire un lieu où il y a la présence réelle du Christ. C’est un endroit sacré, un lieu de culte, au même titre qu’une synagogue ou une mosquée. Mais pour moi qui suis catholique, c’est encore plus que cela puisque Dieu y est réellement présent.
Ensuite, cette basilique pour moi représente pour moi un des plus grands lieux de la chrétienté, en particulier en France. Il y a un monastère juste à côté. Il s’y est passé tellement de choses. L'Histoire de France y a laissé sa marque. C’est aussi le tombeau des rois de France. C’est donc un endroit chargé d’histoire qui m’est particulièrement cher, même si je ne m’y rends pas souvent.
Le fait que dans cette église reposent les reliques de Saint-Denis la rend particulièrement importante.
Je ne dirais pas que l’expulsion s’est passée dans le calme. On le voit d'ailleurs bien sur les vidéos. Mais les policiers présents, au moins ceux à l’extérieur, étaient assez détendus bien qu’un peu déçus d’être-là. J’ai pu discuter avec quelques-uns d’entre eux. Nous étions d’accord sur le fait que les personnes qui se faisaient expulser avec violence n’étaient pas forcément celles en tort.
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