Manuel Valls victime du Jean-Claude Dusse de la politique
De son fief de campagne espagnol, Manuel Valls se remémore le passé. Hollande, Matignon, campagne électorale, primaires… Un cauchemar ! Son job ? Un chemin de croix ! Et d’abord, tout avait mal commencé. Interviewé par L’Obs, le candidat à la mairie de Barcelone entame sa diatribe : « François a été élu sur un malentendu. » Les socialistes font du ski. La France fut dirigée par le jumeau de Jean-Claude Dusse. Sous le costume-cravate de traviole : la combinaison jaune de Michel Blanc. « Il fallait tout péter, tout casser, il ne l’a pas fait. » Meeting du Bourget : « Mon ennemi, c’est la finance. » Le héros a les bâtons mais pas les skis. Sur la piste, il s’élance, descend toute la pente sur le ventre et termine sa course contre le portail de l’Élysée. Plâtré de la tête aux pieds, le malheureux regarde passer les chasse-neige de la finance. Impuissant. Résigné.
Manuel Valls se désole : « Au fond, dès l’automne 2012, il ne pouvait plus se représenter. » L’affaire était pliée. Les Français avaient compris qu’ils n’avaient pas joué le bon cheval. Encore quatre ans et demi à attendre avant de voter pour le sosie d’un autre personnage de la troupe du Splendid. En coulisses, Emmanuel Macron répète le rôle du moniteur de ski aux dents blanches, look play-boy de haute montagne. Le casting est impeccable. Mais revenons dans l’arène où François Hollande passe un sale quart d’heure. « Je suis quelqu’un qui encaisse, mais les cinq années de pouvoir ont été redoutables. » Et il n’en a rien dit. Stoïque, dévoué à la cause du Che Guevara de carnaval, mercenaire d’une guerre perdue avant le premier coup de feu, il a poursuivi son calvaire sans broncher. Le journaliste de L’Obs est en larmes.
« En 2014, quand je deviens Premier ministre, je découvre un groupe socialiste déprimé, divisé. » Les performances du champion ont laissé ses adeptes KO debout. « Un gars dans lequel on avait mis tous nos espoirs. Il nous disait toujours qu’il allait conclure… » La rue de Solférino est déclarée zone sinistrée. Les riverains exigent le départ du PS. L’immeuble menace de s’effondrer.
Au milieu des décombres, Manuel Valls continue à occuper, tant bien que mal, le poste de Premier ministre. Laminé, démoralisé, il avance comme un zombie, serre des mains à tout hasard, compte les jours et, en fin de parcours, appelle le docteur Macron pour une thérapie étalée sur cinq ans. Peine perdue. Le médecin-moniteur est au sommet de sa gloire. Pas le temps de consulter. Il parcourt les montagnes en hurlant : « Parce que c’est mon projet ! » Les mêmes bâtons de ski à la main, la même absence de glisse… Le sort s’acharne sur les Bronzés de l’Élysée.
Au rayon des regrets éternels, l’ex-Premier ministre estime avoir commis l’erreur de se présenter aux primaires. Erreur « impossible à éviter une fois qu’Hollande a annoncé qu’il n’y allait pas ». Il fallait un suppléant. Un figurant. Manuel Valls a fait l’homme de paille. Contraint de remplacer le gros malin coincé sur un télésiège.
Après tous ces déboires, Manuel tente de se refaire une santé à Barcelone. Au cours d’une réunion publique, des indépendantistes sont venus lui crier « Retourne en France ! »
Hors de question. La liqueur avec le crapaud à l’intérieur de la bouteille, il a déjà goûté. Merci bien.
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