Malgré la hausse de France Inter, Radio France perd 278.000 auditeurs

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On n'est jamais si bien servi que par soi-même. France Inter a ainsi fait faire une publicité spéciale à destination des réseaux sociaux : « Première radio de France, plus d’interactivité, de débats, de culture, de rire même. » De rire ? Ah, le rire de France Inter. Sur les ondes de la radio de service public, on peut rire de tout, mais seulement aux dépens des Français, des Français de droite ou enracinés. Des franchouillards, quoi, tout juste bons à payer la redevance et à tendre la joue droite quand la radio qu'ils financent a giflé la joue gauche.

La dernière étude de Médiamétrie, le baromètre officiel des audiences, donne pourtant un bon point à la radio publique tout sauf neutre, qui a depuis longtemps gagné son surnom de « France Intox ». Elle a acquis 260.000 nouveaux auditeurs en septembre-octobre 2022 par rapport à la même période de 2021. C’est bien. C’est même la plus forte hausse du paysage. France Inter, presque inaudible pour qui n’a pas sa carte à la NUPES, affiche 6,7 millions d’auditeurs réguliers, creusant encore l’écart avec sa poursuivante RTL (5,5 millions d’auditeurs). Nul besoin d’applaudir nos haineux de service public, ils s’applaudissent très bien tout seuls, à l'image de ce tweet de la patronne de France.

 

Il est donc urgent, à ce stade, de dégonfler un peu un melon qui menace d’exploser. L'occasion de rappeler deux ou trois choses.

D’abord, France Inter fait partie d’une maison. Une maison ronde, Radio France. Et pour Radio France, ce n’est pas tout à fait la fête à Neuneu, en ce jour de révélation des audiences. Car pendant que France Inter gagne ses 260.000 auditeurs et que France Culture en gratte 141.000, France Bleu, qui rassemble les radios locales du service public, perd… 564.000 paires d’oreilles et France Info en abandonne 115.000 ! Bilan des courses pour la maison mère de France Inter : 278.000 auditeurs partis voir si l’herbe n’est pas un peu moins rouge-verte ailleurs.

Surtout, il faut rappeler les conditions parfaitement inégales de la course en sac de la radio d’État avec ses concurrentes privées. Les radios privées paient des impôts et rapportent à l’État quand les publiques pèsent sur nos impôts et coûtent à l’État. En 2021, l’État français a signé un chèque de 570 millions d’euros à Radio France, qui s’est empressée de les transformer en propagande bien-pensante et en mépris pour une partie de ceux qui ont mis la main à la poche, contraints et forcés. Rien ne se perd dans le service public, surtout pas l'emploi : la bonne maison ronde emploie près de 5.000 salariés (4.881 en 2021, précisément) quand la station RTL et ses musicales, premier groupe radio privé, en alignent ensemble quelques centaines. Pas de sobriété pour la radio d'État.

Face à ce rouleau compresseur étatique, pas facile de résister. Europe 1 s’y essaie et paie cher sa volonté d’indépendance. Son audience tombe à 2 millions d’auditeurs, soit 362.000 auditeurs en moins sur cette vague d’enquête, par rapport à l’an dernier. Le prix à payer pour une transition que les Français n’ont pas encore perçue. Peu à peu, Europe 1 a cessé d'imiter les programmes de France Inter qui l’avaient entraînée vers le gouffre. Quitte à écouter une radio de gauche, autant éviter de s'infliger en plus les tunnels de publicité, se sont dit les auditeurs qui sont partis en masse. Depuis deux ans, la radio des groupes Lagardère et Bolloré tente un virage à droite, ce qui lui a fait perdre sans doute quelques auditeurs politiquement corrects. Mais les autres, ceux qui écoutent CNews, par exemple, ont-ils vraiment identifié Europe 1 comme la radio de leur rêve ? Pas encore ! Les 42 % de Français qui ont voté Marine Le Pen au second tour des présidentielles et même une partie des électeurs de droite égarés chez Macron ont peu de chance de se sentir à l'aise avec les rires méprisants et les coups bas qui occupent l'antenne du service public. Ils supportent, en attendant mieux. Encore faut-il pour cela qu’ils identifient la radio de leur rêve, leur radio. Pour l'instant, Europe 1 ne s’est pas imposée.

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Quel crédit peut-on accorder à tous ces chiffres ? La république française ne survit que par le mensonge permanent et tout est bon pour accréditer faussement ses thèses, ses solutions et son fonctionnement. Ca m’étonnerait ainsi que France Sphincter (excusez-moi…) ait augmenté son auditoire, surtout dans ces proportions, alors que tout porte à croire le contraire, compte tenu des scores de la droite nationale, du succès des médias alternatifs ancrés à droite et de la médiocrité affligeante de cette radio.

  2. je regarde tous les jours Cnews de 19 à 20h et j’écoute Europe 1 le matin, quel bonheur; pour la 1ère fois de ma vie j’entends des infos qui nous donnent la véritable image du monde et de la France; malheureusement ces images sont celles de la décadence qui se poursuit inexorablement; j’ajoute que Boulevard Voltaire et Valeurs Actuelles complètent merveilleusement mon réseau d’information; continuez tous, soyez persévérants !! Pour un catholique , l’Espérance est une vertu Théologale !

  3. L’avantage et le seul de france info c’est l’information continue mais le défaut rédhibitoire c’est la subjectivité idéologique

  4. On demande à des journalistes de télé ou de radio d’être honnète et de faire honneur à leur métier…
    malheureusement nous sommes en France ou les subventions faussent tout le système ! On est revenu à la situation des années 70 avec en plus des journalistes qui sont avant tout des militants qui exposent leurs idées et leurs convictions souvent avec haine vis à vis de ceux qui ne pensent pas comme eux !

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