Macron à Bruxelles : ouvrons nos frontières aux migrants !

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Emmanuel Macron va-t-il continuer à nous abuser encore longtemps ? Non seulement il vient de prouver que son gouvernement est incapable de maîtriser la jeunesse des banlieues, la laissant épuiser les réserves d'eau pour satisfaire leur besoin de patauger, malgré les supplications des pompiers, mais il vient de nous prédire une invasion migratoire sans précédent.

C'était la semaine dernière à Bruxelles, pour clore son premier Conseil européen, devant une chancelière allemande admirative. "Nous devons accueillir des réfugiés, car c'est notre tradition et notre honneur." Oui, M. le Président, lamentablement élu par l’abstention. Vous avez raison. Et ce fut toujours le cas pour des cas bien précis de réfugiés. Mais c'était une époque où la France ne connaissait pas un taux de chômage extraordinaire. C'était une époque où ces réfugiés étaient en majorité de tradition culturelle européenne, voire judéo-chrétienne.

Lors de la conférence de presse conjointe avec Mme Merkel, le jeune président de la République française a donc parlé migration : "La crise que nous vivons actuellement sur le plan migratoire n’est pas une crise passagère, c’est un défi de long terme qui ne trouvera sa réponse que dans la stabilisation à long terme en Afrique, au Proche et Moyen-Orient et dans une politique de développement européenne ambitieuse." Sur ce point-là, M. Macron a raison. C'est même le but final : aider les pays de migration pour qu'ils puissent retenir chez eux tous ceux qui, pour diverses raisons, veulent atteindre un eldorado qui n'existe pas. Et c'est là où la politique menée depuis trente ou quarante est à blâmer : aucun gouvernement n'a eu le courage d'arrêter les pompes aspirantes que sont les aides de toutes sorte offertes aux centaines de milliers de clandestins qui n'ont jamais été refoulés.

Hélas, Emmanuel Macron vient de se dévoiler : il ne sera pas celui qui prendra la décision radicale qui s'impose. Au contraire. Il souhaite plus de migrants, plus d'asile. Il est vrai qu'il définit le bon asile. Mais rejettera-il à la mer 90 % des migrants qui viennent en Europe y trouver un travail qui n'existe pas ? Soutiendra-t-il, par exemple, l'entreprise Starbucks qui vient de décider d'embaucher 2.500 migrants plutôt que des chômeurs européens ?

Macron nie que ces migrants soient des migrants économiques. A-t-il vu débarquer ces dizaines de milliers d'Africains qui ne fuient ni la guerre ni un régime politique dictatorial. Seuls les Soudanais et les Érythréens pourraient bénéficier de l'asile politique. Quid de tous les autres qui tentent la dangereuse traversée de la Méditerranée dans l'espoir d'être recueillis à bord des navires de Frontex ou d'ONG compatissantes, puis dispersés à travers l'Europe ?

Que voilà un discours dangereux et un véritable encouragement à tenter la migration vers l'Europe : "Et je le redis ici : les réfugiés ne sont pas n’importe quels migrants. Ce ne sont pas les migrants économiques, ce sont des femmes et des hommes qui fuient leur pays pour leur liberté ou parce qu’ils sont en guerre ou pour leurs choix politiques [...] Ce qui a été acté aujourd’hui, c’est bien l’accélération de notre procédure de traitement des demandeurs d’asile, le renforcement des moyens pour gérer les frontières extérieures de l’Union européenne – ce qui est une avancée importante – et notre volonté, également commune, d’œuvrer sur les théâtres d’opérations où nos intérêts se jouent, en particulier en stabilisant la frontière libyenne, en soutenant les efforts du G5 Sahel, en développant les accords globaux avec les pays d’origine et de transit pour assurer ensemble une meilleure gestion des frontières, une lutte résolue contre les réseaux de trafiquants et de passeurs et un développement durable de nos relations à long terme."

Que voilà de belles paroles qui risquent fort de ne jamais être concrétisées.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/09/2024 à 10:07.
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Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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