M. Macron et sa ministre ont mis le b… dans l’affectation post-bac !

Le Premier ministre, Édouard Philippe, va recevoir l’ensemble des ministres et des secrétaires d'État afin de les évaluer et, éventuellement, mettre fin à leurs fonctions s’ils ne sont pas montrés à la hauteur.

Mme Vidal, le ministre délégué chargé de l’enseignement supérieur, sera-t-elle concernée par ce coup de balai ? En effet, Parcoursup, la procédure d’affection des lycéens dans le post-bac se révèle être un fiasco absolu et les plus pessimistes des prévisions sont malheureusement dépassées. Parcoursup a été lancé « à la va-vite », sans aucune réflexion préalable, simplement parce que l’ancienne procédure procédait à des tirages au sort et parce que, par fanatisme et aveuglement, Mme Najat Vallaud-Belkacem limitait au possible la sélection même quand elle était indispensable. 8.500 étudiants sur 800.000 (1,06 %) étaient affectés par une loterie et pour remédier à ce dysfonctionnement, il suffisait d’instituer des prérequis en STAPS et en psycho. Alors que le problème existait depuis 10 ans et que tout le monde s’en moquait, il a suffi qu’on envisage de tirer au sort également en médecine pour que l’ancien dispositif APB soit immédiatement jeté aux ordures. Pourtant, il est apparu très vite que ce n’était qu’une fausse alerte.

Mme Vidal, aussi fanatique que son prédécesseur, a décidé par idéologie de ne jamais demander aux étudiants de classer leurs vœux, ce qui aurait ensuite permis à un algorithme de les répartir au mieux et selon leurs désirs, puisque les formations classent déjà ceux qui postulent chez eux. Or tous les pays au monde, je dis bien tous, font appel à un algorithme de ce type. Tous sauf la France macronnienne. APB le faisait dès le départ, mais beaucoup de nations font un premier tour sans que les étudiants aient ordonné leurs vœux. Ils voient ainsi quelles formations ils obtiennent et quel est leur rang sur les listes d’attente. Après deux ou trois semaines, pour accélérer les affectations, ceux qui n’ont pas encore eu ce qu’ils voulaient hiérarchisent les formations qui ne les ont pas rejetés et qui les intéressent. Si on procédait ainsi, tout serait terminé ou presque avant le bac. Or, actuellement, au 7 juillet 2018, 350.000 (sur 810.000 !) ne savent pas ce qu’ils vont faire à la rentrée contre 46.000 à la même date avec APB. En outre, 69.000 (8 % du total) ont préféré renoncer et sur les 400.000 qui ont accepté ce qu’on leur proposait, combien l’ont fait la mort dans l’âme, parce qu’il ne voulait plus attendre une hypothétique place dans une formation qui leur plaisait vraiment ? C’est tout bonnement une catastrophe et je suis étonné que les jeunes ne soient pas dans la rue à hurler leur mécontentement, car on se moque d’eux.

Un gouvernement de pseudo-réformateurs a pris 810.000 personnes comme cobayes et dans son arrogance, bien que tout s’effondre, prétend ne rien changer l’année prochaine ! On frise l’impudence et l’incompétence absolue. Imaginez que vous ne sachiez pas où votre enfant ira en septembre, que vous n’ayez, du coup, réservé aucun logement, que vous attendiez un miracle qui débloquerait Parcoursup, que ressentiriez-vous ? De la colère ? De la frustration ? Cela a sans doute joué dans l’effondrement récent de la popularité de M. Macron !

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Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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