L’université Paris-Dauphine se range du côté d’une étudiante voilée

Voile

Alors que certains - parmi les plus optimistes d'entre nous - retiennent leur souffle, suspendus à la décision du Conseil d'État sur l'autorisation du port du hidjab sur les terrains de foot, la saison universitaire s'achève sur une énième provocation islamiste. C'est à l'université Paris Dauphine, cette fois, prestigieuse institution implantée en plein quartier du très chic XVIe arrondissement de Paris, qu'une altercation a éclaté, ce 23 juin, entre un membre du jury d'examen et une étudiante qui se présentait voilée à un examen : « Vous n’avez pas honte de porter le voile à Dauphine ? Nous sommes en France, ici ! [...] Retournez en Afghanistan », aurait déclaré l'examinatrice, rapidement sanctionnée par sa hiérarchie, écartée quelques heures après de l'université et désormais visée par une plainte pour propos raciste.

Un dénouement qui, sans surprise, penche en faveur de la jeune fille : la législation française est impuissante à juguler les revendications communautaristes au sein de l'université puisqu'il n'y est pas interdit aux étudiants, personnes majeures, de porter des tenues religieuses. Contrairement à l'école, dans les collèges et les lycées dans lesquels la loi du 15 mars 2004 proscrit « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse », avec l'efficacité que l'on connaît. Dans l'enseignement supérieur, seuls le prosélytisme et les risques de troubles à l'ordre public constitueraient la limite à cette liberté.

Encore faudrait-il avoir le courage politique de se saisir de ces exceptions. Nous en sommes loin. Les quelques tentatives de résistance des enseignants choqués par le port des tenues religieuses se sont presque toutes soldées par un échec, voire une humiliation. Quelques perles : en 2014, le président de la Sorbonne dut présenter des excuses à une étudiante voilée à qui l'enseignante avait lancé « Vous comptez garder votre truc à tous mes cours ? » À l'université Paris 13 de Villetaneuse, un an plus tard, c'est le professeur de droit, Me Jean-Claude Radier, qui, pour avoir refusé de faire cours devant une étudiante voilée, en a été exclu. Le voile de la vice-présidente de l'UNEF, Maryam Pougetoux, venue participer aux travaux d'une commission d'enquête dans les locaux de l'Assemblée nationale ne posa aucun problème. Et ce sont les trois députés protestataires, membres de la commission, qui durent quitter les lieux sans que personne ne les retienne...

Lors de l'examen du projet de loi sur le séparatisme, trois députés LR, Annie Genevard, Éric Ciotti et Anne-Laure Blin, ont proposé sans succès un amendement pour interdire définitivement le voile à l'université. À l'époque, un certain Gérald Darmanin s'y était déclaré défavorable...

Cette fameuse loi sur le séparatisme n'aura, décidément, servi qu'à brimer les parents soucieux d'instruire leurs enfants à la maison et à renforcer le contrôle sur les écoles hors contrat, surtout lorsqu'elles sont catholiques...

Nous ne sommes pas au bout de nos peines. La récente nomination, au Conseil d'État, de Thierry Tuot, réputé pour son appétence à l'idéologie multiculturelle, n'augure rien de bon, à en croire cette confidence d'Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit constitutionnel émérite, au Figaro : « L’arrivée de Thierry Tuot à cette présidence, c’est la reconnaissance de la conversion des membres du Conseil d’État au multiculturalisme. »

Les gesticulations de Gérald Darmanin, défavorable donc à l'interdiction du voile pour les étudiants mais favorable lorsqu'il s'agit de football, n'y changeront rien. C'est la réalité démographique qui aura le dernier mot ; les revendications communautaristes portées par des individus de plus en plus jeunes nous le démontrent chaque jour un peu plus.

Pendant ce temps-là, à l'université de Téhéran, des étudiants protestent contre le port du voile pour les Iraniennes. Un sympathique combat pour nos actrices françaises qui, n'en doutons pas, saurons leur sacrifier une mèche de cheveux sans un mot pour l'intervenante chassée de Paris-Dauphine. Ce doit être ce que l'on appelle le « suicide français »...

 

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

31 commentaires

  1. La plainte pour racisme ne peut pas être admise, car l’islam n’est pas une race mais une religion. La différence est la suivante : On ne choisit pas de naître noir, jaune rouge, blanc, … mais on choisit sa religion. Le délit c’est de vouloir imposer sa religion aux autres!

  2. A croire que nos gouvernants, une grande partie des élus de la France, le milieu de l’éducation, du sport, etc. sont soumis …. à l’obligation de soumission obligatoire dans l’islman. Et on hurle encore au scandale lorsque certains parlent de grand remplacement ?

  3. Je ne sais plus que dire. Ce ne devrait pas être compliqué de prendre une position nette et applicable partout. Notre Macron préféré est en pèlerinage à Marseille, bien sur il s’est exprimé en CONSÉQUENCE. Il nous menace d’une guerre en expliquant que l’hôpital des armées à construire est destiné à l’accueil des blessés d’un futur conflit à haute intensité en langage simple ça s’appelle une BOUCHERIE.
    QUELLE TRISTESSE.

  4. Dans quelques années, le régime Iranien sera d’actualité en France, peut être avant que ce que l’on peux prévoir. Pas besoins d’une loi, toute femmes où le début d’une mèche de cheveux peut être vue dans l’espace publique sera gravement sanctionné, pas par les forces de l’ordre mais par la population masculine.

  5. Pauvre France., pays réel des bisounours. De toutes façons les français sont d’accords pour se coucher devant l’islamisme. Pour bosser un peu plus ils déboulent dans la rue. Devant l’islam ils s’écrasent et s’agenouillent. Tout ce qui se passe est dans la logique des choses. L’islam ne ressent pas de résistance et est même encouragé…donc il en profite tout naturellement.

  6. Tous mes encouragements aux enseignants et à la police qui ne veulent pas subir sans résister la désintégration de la France…le fameux état de droit qui n’est plus que l’état des racailles

  7. La FRANCE est gouvernée et dirigée par des pleutres et des traitres à la nation . Tout mon soutient à cette examinatrice .

  8. Thierry Tuot « frériste » compatible, au moins c’est clair. Il faut maintenant que ces gens là assument ouvertement leur positionnement.

    • C’est au président de la république de prendre une position claire, ce qu’il ne sait pas faire, on ne peut pas vouloir faire plaisir à tout le monde parce qu’on fait plaisir à personne

  9. La commission européenne, composée de fonctionnaires non élus qui pondent des conneries à longueur d’années pour nous enquiquiner, vous connaissez ? Et bien nous avons les mêmes à la maison dans la composition du conseil d’état. Ceux-là même qui dans quelques jours vont entériner les « conseils de leur rapporteur sur le port du hijab dans les rencontres footballistiques. Cela ne fera qu’une forfaiture de plus que le bon peuple aura à supporter si ce n’est à accepter.

  10. Mon constat permanent. Qui a mis tout ce bordel en France depuis 50 ans? La réponse: Les gauchos et plus nuls il n’y a pas , les pourris de politiques dits de droite et les votants imbéciles. J’ai la rage.

  11. Que des personnalités se coupent une mèche de cheveux en soutien symbolique aux Iraniennes qui refusent le voile, c’est bien gentil, ça ne fait pas avancer le schmilblick et ça n’aide pas les enseignants et autres intervenants de l’enseignement à faire respecter la laïcité en France. La gouvernance actuelle, de plus en plus lâche, se met à genoux, que dis-je, à plat ventre devant les revendications des islamistes intégrales et intégraux. Ils n’ont pas honte, Darmanin et toute la clique, de ne pas défendre la France et sa laïcité ? Ils n’ont pas honte d’humilier les Français à longueur de temps ? Moi j’aurais honte.

  12. Le jour où la guerre civile commencera, ces mêmes gens ne comprendront pas qu’ils en sont à l’origine.

  13. Que ceux là remettent les croix dans les salles de classe s’ils tolèrent le voile , elle y a plus sa place en terre chrétienne .

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