Lundi de Pâques, la chasse aux œufs continue, quoi qu’il en coûte !
À Noël, on a cloîtré papi et mamie dans la cuisine. Trois mois plus tard et des variants du virus en plus, papi et mamie, cette fois-ci, ont été privés de chasse aux œufs avec leurs petits-enfants. En revanche, ils seront, pour beaucoup, réquisitionnés pour les garder afin de laisser les adultes télétravailler en toute sérénité.
En bon garde-chiourme des interdictions infantilisantes, le Premier ministre avait prévenu les Français. Pas de chasse aux œufs en famille cette année. Après avoir échappé à « un effet Noël », « un effet jour de l’An », « un effet galette des rois », un « effet Saint-Valentin », il s’est agi d’éviter un « effet Pâques » sur la propagation du virus, même s’il n’a pas franchement attendu la résurrection du Christ pour continuer à contaminer les Français et à saturer nos hôpitaux.
Depuis des semaines, la tentation de céder à la gourmandise était bien là avec ces rayons de supermarchés regorgeant d’œufs en chocolat en tout genre. Des cocottes, des cui-cui, des lapinous, des hiboux, des cloches en chocolat ont trôné dans les boulangeries et chez les chocolatiers. En revanche, bizarrement, pas de pangolin en chocolat…
Toute la semaine, on a eu le droit à l’avalanche de promos alléchantes et de publicités cucul la praline où l’on voyait des enfants, rayonnant de bonheur devant leur œuf ou lapin en chocolat, embrassant papi et mamie comme avant.
Mais si le gouvernement voulait absolument interdire cette chasse aux œufs, pourquoi n’a-t-il pas classé le chocolat parmi les produits dits « non essentiels » ? Après tout, pas de chocolat, pas d’œufs, pas de tentation, pas de chasse. Mais la cohérence est loin de caractériser la politique sanitaire de ce gouvernement. À moins que ce ne soit par choix politique. Lors d’un conseil d’urgence sanitaire, Jean Castex a pu très bien se dire qu’au regard de la dépression nationale qui touche les Français, boycotter le chocolat, puissant réconfort psychologique, risquerait d’allumer la brèche de la révolte latente. Alors, devant ce scénario catastrophe, on imagine Jean Castex s’exclamer avec dédain « Eh bien qu’ils mangent du chocolat ! »
Tout se passe comme si cette chasse aux œufs avait dû faire courir un risque de transmission élevé, renvoyant ainsi la gourmandise à un vice sanitaire à défaut de ne plus être un péché capital. Pourtant, on a du mal à comprendre où se trouvait ce risque. La chasse aux œufs se déroule, en principe, à l’extérieur, et qui plus est, cette année, celle-ci est masquée.
Enfin, on ne peut que constater qu’à l’exception des quelques fêtes sauvages ou des manifestations politisées, les Français, dans leur grande majorité, ont largement adopté les gestes barrières, ne sortant pas sans leur masque et se faisant tester tous les quatre matins à la pharmacie du coin. Face à ce comportement anti-risque des Français, la légitimité de l’interdiction ne tenait pas.
Pendant la Prohibition, on vendait de l’alcool sous le manteau ou dans les speakeasies. Près d’un siècle plus tard, le pouvoir s’est introduit dans nos vies privées comme jamais auparavant. Alors, prudence en cette semaine de Pâques, des gendarmes, accompagnés de chiens renifleurs de chocolat, viendront peut-être perquisitionner les jardins pour vérifier si des œufs de Pâques n’ont pas été planqués derrière les buissons ou dans des pots de fleurs. Quoi qu’il en soit, dimanche, les cloches ont sonné aux oreilles de Macron, de Castex et de Véran qui n’ont pas pu empêcher les familles de se réunir et les enfants de courir partout pour trouver les précieux œufs en chocolat. Il doit bien en rester quelques-uns derrière un buisson ou sous une pierre. Alors, la chasse continue !
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