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Nous ne connaissons ni le jour ni l’heure[1]. Mais pas plus le lieu, la manière, la cause, le nombre et l’identité des protagonistes, etc. Il nous a dit seulement qu’il nous faut veiller, être prêt, à chaque instant, en vue de ces événements : notre mort, la Parousie et le Jugement dernier. Mais nous ne savons pas.

Nous pouvons, certes, nous livrer à des conjectures : le livre de Daniel, l’Apocalypse de Jean sont-ils des prophéties de la Parousie ? Les expérience de mort imminente sont-elles des révélations privées d’un au-delà (ou d’un « haut-delà ») entraperçu subrepticement en frôlant la mort ? Et puis nous pouvons nourrir notre esprit de ce que d’autres ont imaginé : les beaux-arts, la littérature et le cinéma rivalisent d’inventivité, que ce soit pour le jugement ou pour la fin du monde. Ou spéculer à gogo sur l’effectivité de la jurisprudence Polnareff (« On ira tous au paradis »). Mais nous ne savons pas.

Une vision double des fins dernières est prégnante dans le monde judéo-chrétien, c’est une antinomie : noce ou jugement ? La noce est celle du Messie, l’envoyé de Dieu. Il épouse l’Église pour les chrétiens ou Israël pour les juifs. Le jugement est celui de nos vies et de l’amour que nous aurons pu y mettre[2]. Sauf que le « ou » de cette alternative n’est ici pas nécessairement exclusif : le verdict du jugement est peut-être de nous exclure de la noce. Mais nous ne savons pas.

Le récit imaginaire de Natalia Trouiller, Dernières Nouvelles avant la fin du monde, publié chez Mame, nous invite à croiser en cette situation quelques personnages attachants, émouvants : Jésus, Marie, des archanges et des anges facétieux, graves ou débordés, des hommes et des femmes et des enfants, qu’ils soient saints ou pécheurs. Il n’est pas question de divulgâcher ici son contenu (écrire ici son « intrigue » aurait de déplorables connotations), mais juste de dévoiler l’un des ingrédients : ce livre a une haute concentration en humour bienveillant. Il fait aussi réfléchir, méditer sur notre condition, notre foi, notre nature de pécheur, la miséricorde dont nous avons tous besoin. Peut-être devrions-nous espérer qu’il soit une prophétie sincère et fidèle. Mais nous ne savons pas.

Par contre, pour ce qui est du plaisir et de l’intérêt qu’il y a à lire ce livre, petit par la taille mais riche de réflexions spirituelles, moi qui l’ai lu, je sais. Il ne tient qu’à vous de savoir aussi.

 

 

[1] Mt 25,13

[2] Saint Jean de la Croix : Au soir de cette vie, vous serez jugés sur l'amour.

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17 avril 2021 à 8:21

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