Livre : Au cœur de la folie destructrice des antifas américains

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Le livre : Démasqués. Infiltré au cœur du programme antifa de destruction de la démocratie, de Andy Ngo, Éditions Ring.

Un jour de mai 2019, Andy Ngo remonte une manifestation d’antifas dans sa ville de Portland, sa caméra GoPro sur le front, lorsqu’un militant le reconnaît. Le jeune journaliste s’est spécialisé sur le sujet : il a publié des articles sur les antifas dans la presse de sa ville de Portland mais aussi dans le Wall Street Journal et il a eu accès aux antennes de Fox News. Soudain, le slogan crié par les antifas change. Ils scandent « Pas de haine, pas de peur » lorsque Andy Ngo sent un choc à l’arrière du crâne. Les coups pleuvent soudain, à la tête, sur son dos, ses épaules, entre les jambes. On lui arrache sa caméra. « L’agression m’a laissé en sang, complètement désorienté, poursuit Ngo. Mon oreille saignait, j’avais des plaies sur tout le visage. Je sentais mes yeux s’injecter de sang. » Une grêle d’objets divers pleut alors sur le jeune journaliste, sous les rires et les insultes des antifas. « Putain de vendu, salope ! », lui lance l’un d’eux. Aux urgences de l’hôpital, les médecins diagnostiquent une hémorragie cérébrale. Rose City Antifa, le groupe des antifas de Portland, revendique l’agression qu’un reporter du journal The Oregonian a en partie filmée. Lynché, Andy Ngo devient célèbre aux États-Unis qui découvrent que les « gentils » antifas ont leur face noire.

Andy Ngo enquêtait depuis plusieurs mois sur cette mouvance qui, en France, s'en prend actuellement à Éric Zemmour et ses partisans après avoir longtemps harcelé le Front national. « Les Antifa, en réalité, idolâtrent la violence, écrit-il dans son livre traduit de l’américain et édité chez Ring sous le titre Démasqués. Infiltré au cœur du programme antifa de destruction de la démocratie. « Depuis 2015, ils ont harcelé, agressé, volé, voire tué un nombre incalculable de gens, y compris des journalistes. ». Les médias et la justice, sauf exception, ne se sont pas beaucoup penchés sur la question, alors que l’auteur a témoigné devant le Sénat américain, le 4 août 2020, à l’invitation du sénateur conservateur Ted Cruz.

« Les Antifa avaient décidé que j’allais faire partie de leur histoire : après mon lynchage en 2019, je suis devenu leur ennemi public numéro un. J’ai reçu des menaces de mort, ils m’ont traqué. Ils sont allés plusieurs fois chez mes parents, ils m’ont menacé de me tirer dessus, de m’immoler. Sur les réseaux sociaux, ils ont exposé en temps réel le moindre de mes mouvements. Ils ont menacé mes amis. » De charmants garçons.

Sur près de 350 pages, Andy Ngo décrit par le menu les actions, les meurtres à Saint-Louis ou à Davenport, les « stars » et la philosophie des antifas qui couvrent une partie du monde occidental et sont particulièrement actifs en France. Il décrit leurs modes d’action et ce curieux reversement du vocabulaire. « Le terme de solidarité peut sembler anodin, écrit l’auteur. En réalité, il constitue dans les milieux d’extrême gauche un stimulus qui déclenche toujours le même genre de passage à l’acte. En l’occurrence, solidarité est synonyme de violence. »

Ngo parle de leur objectif : « La disparition de l’Amérique, le but ultime à leurs yeux. » De l’Amérique et des nations. Pour cela, tout est bon : le pillage, la bagarre, la destruction, l’incendie. « Pour eux, seule la violence peut arrêter le fascisme », dit Ngo. L’auteur détaille leur philosophie, une utopie nihiliste, et rapporte les programmes de leurs formations Ainsi, dans un module 3 des antifas de Portland, les militants sont invités à argumenter pour démontrer l’importance de l’antifascisme militant et le distinguer de l’antiracisme classique. Une réflexion courte avant des actions dures.

L’histoire de ce mouvement qui remonte à l’entre-deux-guerre. « Sous la République de Weimar, l’action Antifa annexait des bâtiments, des rues, voire des quartiers entiers : les Antifa d’aujourd’hui ne procèdent pas autrement. » Le mouvement s’est installé en Angleterre, dans le sillage des groupes punk rock des années 1970. En 2020, Donald Trump avait respecté une promesse de campagne en inscrivant ces mouvances parmi les organisations terroristes nationales, provoquant une vague d’articles en défense dans la presse américaine. Il en faudra davantage pour endiguer les dégâts sur les esprits. « Les Antifa, leurs copains d’extrême gauche et leurs idiots utiles ont convaincu l’opinion que le patriotisme était synonyme de fascisme et de racisme », conclut Ngo, rejeton méritant d’une famille vietnamienne pauvre émigrée aux États-Unis. « Je réfute cette thèse et j’invite tous les honnêtes gens à en faire autant. » Mais puisqu'on vous dit que les méchants, c'est les partisans de Zemmour, Le Pen ou Ciotti...

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

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