« L’Islamisme et les femmes », Lina Murr Nehmé

L’une des plus amères satisfactions qu’offrent les ouvrages sur l’islam, qui paraissent plus nombreux chaque année, dans une indifférence de plomb, est celle que tout est déjà dit. Les faits sont là. À ce titre, l’ouvrage de Lina Murr Nehmé peut figurer dans toute bonne bibliothèque du vivre ensemble. Vous y apprendrez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’islamisme et les femmes sans jamais avoir osé le demander.

Est-ce, d’ailleurs, un choix éditorial pour éviter le procès que celui de parler d’islamisme et non d’islam ? En effet, tous les documents cités par l’auteur sont issus du Coran, de hadiths authentiques ou de sermons d’imams qui ont pignon sur rue. Et je préfère vous prévenir : c’est du lourd. Avec la précision administrative qui caractérise si bien les oulémas, la description des houris au paradis du croyant vaut de s'y arrêter (p. 135 sqq.). Les hommes, qui mesureront trente mètres et auront tous la même apparence (celle d’Adam), auront chacun à leur disposition leur(s) épouse(s) et deux houris, de trente mètres chacune également. Avec chaque épouse, 70 houris, et avec chaque houri, 70 suivantes. Ce qui nous fait, pour un musulman qui aurait 4 épouses (l’auteur, bien qu’elle ne soit qu’une femme, manie la calculette comme un docteur de l’islam), 20.026 géantes de trente mètres à honorer pour l’éternité. Un rapport sexuel durant 70 ans au paradis, les futurs chahids ont intérêt à assurer. Heureusement pour eux, conclut l’imam, ils pourront aller discuter et boire du vin avec leurs amis après le service.

Plus près de nous aussi : les princesses saoudiennes affamées et séquestrées, probablement mortes aujourd’hui dans l’indifférence ; le viol collectif de Caroline Sinz, journaliste française, sur la place Tahrir, sous l’œil des caméras ; la révolution tunisienne, qui s’est enflammée (sans mauvais jeu de mots) parce que la rumeur avait couru que le premier mort, auto-immolé par le feu, avait été giflé par une policière ; le meurtre de Sarah Halimi par un musulman africain, qui se prétendait possédé par des djinns (autodiagnostic qui n’est pas tombé loin du compte), mais qui était surtout violent, haineux ; la salafisation inexorable, avec la complicité des pouvoirs publics, de la rue Jean-Pierre-Timbaud, en plein Paris. Tout cela est fouillé, recoupé par des témoignages cités in extenso, implacablement prouvé. Nous savons tout.

On juge un peuple au sort qu’il réserve à la première de ses cellules : la famille. Or, au cœur de la famille, il n’y a pas l’homme (qui rayonne par son exemple, qui prolonge la lignée et transmet l’héritage, mais qui, par construction, part toujours : à la chasse au mammouth, à la guerre, en mer ou même bosser à la Défense sur des tableurs Excel). Il y a la femme et, partant, la condition des femmes, maîtresses du foyer, garantes de l’éducation. Ce livre est donc doublement édifiant : sur la condition des femmes en islam, et plus généralement sur ce qu’il y a dans la tête de nos « frères en humanité ».

Par conséquent, à la question à cent euros « L’islam est-il compatible avec les-valeurs-de-la-république ? », il convient d’opposer deux réponses. La première, évidente : ces valeurs n’existent pas. La deuxième : qu’on nous donne des exemples de compatibilité. Même autrefois, même ailleurs, même avec une autre société. Pour les exemples à charge, le livre de Lina Murr Nehmé fait le reste.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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