
Il est une expérience que je conseille de faire : celle de regarder la publicité à la télévision en coupant le son, ne gardant donc que les images.
En effet, le son (musique et paroles) tend à nous distraire des images alors que celles-ci, magnifiquement réalisées, s’impriment avec une redoutable efficacité dans notre cerveau sans défense. Après tout, le rôle de la télévision, comme le disait en 2004 Patrick Le Lay, PDG du groupe TF1, n’est-il pas de « vendre du temps de cerveau humain disponible à Coca-Cola™ » ?
Le son, dans les publicités, fait semblant d’avoir un discours raisonnable, de nous expliquer combien le produit nous sera utile pour notre travail, notre famille, notre bien-être. Au même moment, les images réveillent la bête irrationnelle en nous, nos instincts sauvages, et fait monter une envie irrépressible d’acquérir ce produit a priori inutile. Couper le son permet d’amoindrir l’effet de détournement des images produit par le discours rationnel.
Les publicités, en vérité, ont pour but exclusif de déclencher une envie de plaisir, que le produit est censément apte à satisfaire pleinement. Les publicités pour la nourriture sont les plus significatives en ce sens. Il s’agit rarement de haricots vapeur ou de carottes Vichy, et beaucoup plus souvent de barres chocolatées. Quel plaisir, évidemment, de voir un flot de chocolat onctueux déferler dans un océan de lait d’un blanc immaculé, tandis qu’une fine pluie de cacahuètes vient s’étendre sur le tout avant que n’apparaisse le résultat : une magnifique gourmandise, souvent dans la main d’une créature de rêve ! On ne peut qu’en saliver d’avance.
De la même façon, il est impossible de ne pas admirer la superbe voiture qui s’élance sur la route (souvent pilotée, elle aussi, par une créature de rêve) au milieu de paysages d’exception. Qui de nous n’a pas rêvé de partir ainsi à l’aventure dans un tel véhicule (si possible avec la créature de rêve) pour échapper à la monotonie du quotidien ? Idem pour le parfum très coûteux qu’une beauté inaccessible nous fait miroiter.
Or, quand tous nos sens sont excités, quand la bête qui sommeille en nous est en train de rugir à pleins poumons, quand les passions ont obnubilé l’usage de notre raison, voici que surgit en bas de l’écran et en petits caractères un « message de prévention ».
Il n’y en a pas encore pour les parfums : cela ne va certainement pas tarder. Mais il y en a désormais pour les voitures : « Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo » ; « Pensez à covoiturer ». Ceux pour la nourriture existent depuis un certain temps, nous le savons : « Mangez cinq fruits et légumes par jour » ; « Ne mangez pas trop gras, trop sucré, trop salé ». Sans compter, évidemment, les messages de prévention pour les jeux de hasard, l’alcool, les emprunts, etc.
Autrement dit, on laisse les publicitaires user de toutes les armes possibles pour nous inciter à consommer des produits qui font grossir, qui polluent, qui mettent nos vies en danger, avec des images incroyablement alléchantes, emballées dans un baratin pseudo-rationnel (comme si cette voiture ou cette barre chocolatée était le meilleur chemin pour mener une bonne et saine vie d’honnête père de famille). Et quand l’ouragan est passé et m’a totalement émoustillé, je dois épeler laborieusement : « Attention ! cette voiture pollue. Attention ! cette barre chocolatée va vous faire grossir », un message censé me maintenir dans le droit chemin de la raison.
La disproportion entre la réalité de la publicité et l’indigent message de prévention est tellement ridicule que cela en devient comique. Au moins, pour le tabac, l’État a eu l’honnêteté de ses choix sanitaires : il a fait remplacer les beaux emballages de cow-boy par des photos immondes de poumons cancéreux. Quand l’État obligera-t-il à ne mettre dans les publicités de parfum que des filles super laides ? Quand est-ce que les publicités alimentaires ne seront plus autorisées que pour les épinards en branche et pour le céleri ?
Ah ceci me rappèle une petite anecdote humoristique, un commissaire à la citoyenneté interroge un ci-devant : Quel est ton nom ? Monsieur de Saint-Janvier, bon, il n’y a plus de Monsieur, il n’y a plus de Saint, il n’y a plus de Janvier non plus, désormais tu t’appèles « Citoyen « Nivose »,et passe ton chemin tu es déjà suspect. donc une bonne et saine vie de « père », père c’est « patriarcaliste », c’est ni bon ni sain, c’est dominateur et antiféministe, et en plus de famille traditionnelle, c’est abominablement anti progressiste et très mauvais « pour la planète » et son climat. Ah tous ces fachos qui ne comprennent pas les bonnes pastèques islamo-écolo-gauchistes qui se donnent tant de mal pour sauver la planète. Laquelle au fait ? (sourire). Cordialement.
Et dans les publicités où figurent des couples, comptez le nombre d’hommes noirs avec une femme blanche au bras. Je vous mets au defi de trouver un homme blanc avec une femme noire
Je n’ai que très rarement été impactée par une publicité ! Cela ne me fait aucun effet et si jamais, par hasard cela me donnais envie de me renseigner bien vite je me dis que c’est une magnifique supercherie.
Je me suis toujours demandé à quoi servait la publicité puisque j’y suis très majoritairement hermétique.
Je veux que sur les communications d’état il soit imposé de marquer : « Attention, donner de l’argent à l’état provoque des détournements de fonds, de la corruption et des guerres » ou « attention, les messages politiques sont très souvent mensongers ».
La publicité, comme les promesses électorales, ne concerne que ceux qui y croient. Je suis totalement imperméable à toutes ces « recommandations » et même souvent, fais le contraire de ce qui est dit (surement par esprit de contradiction : je suis un antivax assumé)