Les écolos réclament la semaine de 4 jours quand d’autres font 4 journées en une

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À l’heure où les tracteurs traversent la Beauce, la Champagne et le Berry pour converger vers Paris, c’est Cédric, un agriculteur du Cantal, éleveur de race Aubrac, qui relaie sur son compte X le post des Jeunes Écologistes : « Nous ne voulons pas de la semaine EN 4 jours, nous voulons la semaine DE 4 jours. » Et de commenter : « Alors que certains se tuent au travail, d’autres réclament de ne rien foutre ! »

C’est là le nouveau concept de la jeunesse verte : la décroissance du boulot pour la croissance des salaires. « Oui au droit à la paresse, au droit à ce que le travail prenne moins de place dans notre vie. La réduction du temps de travail, c’est plus d’emplois et de meilleures conditions de vies (sic) », qu’ils disent.

Le site du Printemps écologique y voit « un progrès social et écologique », assure que 10.000 salariés français l’auraient déjà adopté. Les effectifs de la mairie de Paris et des mairies écolos, sans doute ? Toutefois, l’objectif est bien la réduction du temps de travail et pas sa concentration. Sinon, gare aux cadences infernales sources de « fatigue accrue, débordement de l’activité de travail dans la sphère privée, baisses de vigilance, et donc de risque d’accident ». Et pas question, non plus, de « réduire les RTT ou les congés payés ».

L’objectif, louable évidemment, est de « réduire le temps de travail pour réduire notre empreinte environnementale » et, ainsi, « favoriser l'engagement citoyen et associatif des salarié.es ».

Bref, comme l’assurent les penseurs de l’Institut Rousseau, dont la note vient étayer le propos, la semaine de 4 jours, c’est « le temps du monde d’après ». Mais d’après quoi, au juste ? D’après le boulot, on l’a compris.

La loi Aubry imposant le passage aux 35 heures n’ayant jamais prouvé son efficacité, encore moins confirmé son objectif de réduction du chômage, l’Institut Rousseau, « laboratoire d’idées de la reconstruction écologique et républicaine », chargé de justifier l’apologie de la feignasserie ? Et, donc, « cette note entend démontrer que la semaine de quatre jours, au regard de ses bénéficies écologiques et sociaux, constitue une proposition qui arrive en France à maturité dans les entreprises, le monde du travail et la société dans son ensemble ».

Mais attention, le louable objectif de « réaménager la place du travail dans nos vies » ne concerne pas tout le monde. C’est bon pour les bobos qui vont bruncher en trottinette électrique, pas pour les culs-terreux qui se lèvent tous les matins pour la traite. Pas, non plus, pour les professions libérales ou les commerçants. Et pas, non plus, bien sûr, pour les esclaves uberisés qui livrent les sushis à point d’heure chez les bobos, etc. (voir plus haut). « Les personnes non salariées (artisans, commerçants, professions libérales, agriculteurs) ainsi que celles travaillant à temps partiel ou sur des horaires atypiques ne pourraient pas être concernées par cette mesure dans un premier temps », disent nos fins analystes. On ne voit pas non plus comment ils le seraient dans un deuxième…

Qu’à cela ne tienne, il faut s’inspirer de l'exemple islandais, dit le Printemps écologique. « Entre 2015 et 2019, le petit pays insulaire a vu 1 % de sa population active est passée (sic) de 40 à 35 heures. Aujourd'hui, 90 % de la population active islandaise a réduit son temps de travail ou à négocier (sic) un aménagement », écrit Anne Le Corre. Il est vrai qu’en ce qui la concerne, récupérer trois heures de temps pour apprendre la syntaxe ne serait pas inutile…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

56 commentaires

  1. Sacrés écolos. La réduction du travail, c’est d’abord pour eux afin qu’ils puissent confortablement vaquer à leurs loisirs. Les écolos sont la pire chose que l’humanité ait inventé. Il y a en t’il au moins un, chez eux qui ait pensé à créer une machine pour soulager l’homme dans ses tâches. Ce serait un trop gros effort, rendons l’autre esclave pour notre seul plaisir: telle est leur devise. Et dire qu’il existe des illuminés pour voter pour ces gens là.

  2. Quand les écolos plombent une partie de l’économie, de l’industrie, de notre agriculture, le bâtiment, notre indépendance énergétique, et le porte monnaie des français, c’est une véritable guerre déclarée aux peuples des nations. Ces idéologistes sectaires de la gauche extrême qui ont tant fait souffrir et continuent de faire souffrir les peuples devraient être sanctionnés de la meilleure des manières à commencer dans les urnes et par une réduction drastique du financement de leurs partis et ONG leurs semblables, il serait bien de les ignorer complétement en ne leur tendant plus aucun micro, ni plateau TV ni la moindre ligne dans la presse afin que les peuples ne soient plus endoctrinés par ces sectes qui réinstallent la pauvreté dans le monde.

  3. Le droit à la paresse est un petit livre écrit par un révolutionnaire du 19ᵉ siècle. Il part de l’idée, correcte, que les machines permettent de produire la même quantité de biens avec beaucoup moins de travail humain et que pour produire l’équivalent de 2 euros de PIB par habitant qui permettaient à un rural de survivre, plus la production d’énergie progresse, moins on a besoin de travailler.
    La toute petite erreur de nos écolos révolutionnaires est qu’ils veulent, en plus, « revenir » aux sources d’énergie « naturelles » pour Sauver La Planète (TM). Or, le « retour sur énergie » des sources d’énergie traditionnelles est très bas, celui du solaire photovoltaïque, stockage intermittent compris, est de l’ordre de 1,7 contre 70 pour l’énergie nucléaire.
    Donc, à condition de produire juste le minimum vital (la nourriture pour survivre), l’énergie nucléaire permet de diviser son temps de travail par 70, le pétrole ou le gaz naturel permet de le diviser par 20, les moulins à vent et le soleil permettent de le réduire de 1,7 à 1 (soit 40%). La force musculaire oblige à travailler du matin au soir 7 jours sur 7 enfants compris.

    • L’Islande, ses nuits polaires, ses immenses territoires dépourvus de toute végétation, ses volcans qui en font l’un des lieux les plus instables de la planète…

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