Les avantages des anciens Premiers ministres revus à la baisse. Et si on s’occupait aussi des Présidents ?
Après que le Premier ministre Édouard Philippe l’eut promis aux Français, le décret d’application est paru ce dimanche au Journal officiel : les avantages octroyés aux anciens Premiers ministres vont être limités à dix ans.
Notre bonté étant à la démesure de nos moyens, nous offrions à nos anciens chefs de gouvernement les services d’un secrétaire particulier et une voiture avec chauffeur jusqu’à ce que mort s’ensuive. Désormais, le secrétariat n’excédera pas dix ans et prendra fin de toute façon à leurs 67 ans. Ils n’auront toutefois pas à se préoccuper du transport puisqu’on leur laisse le véhicule et le chauffeur « sans limitation de durée ».
Précision utile : « Pour les anciens Premiers ministres dont les fonctions ont cessé avant la publication de ce décret, la durée de dix années sera décomptée à partir de cette publication et sans limite d'âge. » Onze sont concernés, sachant toutefois que ces avantages en nature ne le sont pas aux « anciens Premiers ministres qui disposent d’un soutien équivalent pour l’exercice d’un mandat parlementaire, d’un mandat d’élu local ou d’une fonction publique ».
La République est généreuse et les réformes en ce domaine dépassent rarement le stade de la réformette. Ainsi, lorsqu’il en fit l’annonce en février dernier, notre Premier en exercice l’avait reconnu : « Vous allez me dire que c’est trop, moi je vous dis que c’est mieux qu’avant. » En effet, ça n’est pas tout mais c’est toujours mieux que rien. Et puisqu’on prend ce chemin-là, on serait également bien avisé de faire le ménage dans les avantages des anciens présidents de la République, lesquels bénéficient, après leur départ de l’Élysée, d’avantages exorbitants pris en charge à vie par l’État. Par nous, donc. Et « la vie » (tant mieux pour eux) peut se chiffrer en longues décennies post-élyséennes…
Nous l’avons déjà détaillée maintes fois, cette liste, mais il est toujours bon de se rafraîchir la mémoire.
Sont concernés Messieurs Giscard d’Estaing, Chirac, Sarkozy et Hollande, âgés respectivement de 93, 86, 64 et 65 ans, auxquels sont donc offerts :
– une retraite d’environ 6.000 euros bruts par mois, s’ajoutant aux éventuels salaires et pensions issus d’autres fonctions que la magistrature suprême ;
– le passage au Conseil constitutionnel – dont les anciens Présidents étaient, jusqu’à la dernière réforme constitutionnelle, « membres de droit » – leur rapporte 11.500 euros nets par mois ;
– deux fonctionnaires de la police nationale sont mis à leur disposition, sauf s’ils en expriment le refus ;
– leur compagne ou épouse peut bénéficier d'un collaborateur pour son secrétariat personnel, à sa demande ;
– est également mis à leur disposition un appartement de fonction meublé et équipé, dont la maintenance et les charges, y compris le téléphone, sont assumées par l'État. Deux employé(e)s sont affecté(e)s au service de cet appartement ;
– leur sont également alloués sept collaborateurs permanents à la charge de la collectivité, nombre ramené à trois cinq ans après avoir quitté l’Élysée. À préciser que ces dépenses de personnel « sont supportées par les ministères mettant à disposition ces collaborateurs (Intérieur, Défense, Finances, ministères sociaux). Ces derniers peuvent en outre se voir attribuer, comme les membres des cabinets ministériels, une “indemnité de sujétion particulière” instituée par un décret du 5 décembre 2001 » ;
– nos anciens chefs d’État bénéficient, eux aussi, d’une voiture avec deux chauffeurs (un seul au-delà de cinq ans) et peuvent voyager gratuitement, sans limitation de distance ni de durée, sur Air France ou avec la SNCF ;
– enfin, le logement leur est offert à l’étranger dans les résidences des ambassadeurs ou des consuls, les préfectures ou sous-préfectures s’ils sont en France.
Coût global pour l’État avant le départ de François Hollande : 10,3 millions d’euros annuels.
Alors, un peu de ménage ?
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