Léo, poignardé à Castres : peut-on encore sortir en boîte, en France, en 2024 ?

@Matty Adame/Unsplash
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Les discothèques et leurs abords sont-ils devenus des coupe-gorge ? Si certaines boîtes de nuit jouissent d’une réputation sulfureuse depuis bien longtemps, déjà, d’autres semblaient épargnées. Aujourd’hui, le secteur semble faire face à un défi majeur.

Le Pop Art de Castres en est le parfait exemple. Cette institution tarnaise où, il y a quelques années, les jeunes filles pouvaient se rendre non accompagnées n’est plus le temple de la fête. Dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1er novembre, alors qu’il sortait de l’établissement et se rendait à sa voiture, garée à proximité de la place du Mail, un jeune homme de 21 ans, Léo, a été poignardé. Il a été pris en charge par les pompiers et hospitalisé. Il a, depuis, regagné son domicile. Selon sa mère, les agresseurs auraient agi à « vingt contre un » et « voulaient égorger un Français ». Une thèse rejetée par le parquet, qui a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de l’agression.

Agressions à gogo

Même âge, même jour et même mode opératoire, avec une fin tragique. Toujours dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, mais à Bernolsheim, dans le Bas-Rhin, un jeune homme de 21 ans, Erwan, a été poignardé alors qu’il se trouvait sur le parking du Mille Club, une boîte de nuit. Les pompiers sont intervenus aux alentours de 5 heures du matin, ils n’ont rien pu faire. La victime, touchée au thorax, est décédée sur place. Deux suspects de 18 et 20 ans ont été déférés devant le juge d’instruction.

Encore et toujours dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, Nicolas, un rugbyman de 22 ans, a été tué dans une fusillade alors qu’il attendait pour entrer dans la discothèque Le Seven, à Saint-Péray en Ardèche. À ce jour, aucun suspect n’a été interpellé et les circonstances du drame restent inconnues.

Couteaux à tire-larigot

Avant eux, une victime de 26 ans a été poignardée sur le parking d’une boîte de nuit par un Algérien sous OQTF, à Montluçon (Allier), dans la nuit du 26 au 27 octobre. Une femme a été battue et violée alors qu’elle passait la soirée dans un établissement du XIIIe arrondissement de Paris, le 19 octobre. Kylian, un garçon de 17 ans, a été poignardé à mort alors qu’il quittait une boîte de nuit à Subles, dans le Calvados, le 29 septembre dernier... Tous ces jeunes gens étaient sortis pour s’amuser ; d’autres en ont décidé autrement.

Interrogé par BV, Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police, analyse la situation : « Il y a toujours eu des bagarres et des altercations, mais avant, ça s'arrêtait au coup de poing. Il y avait rarement des morts. Aujourd’hui, il y a un mort toutes les semaines. Il y a une "orange-mécanisation" de la société qui se caractérise par une violence inouïe. Les auteurs sont des individus qui attaquent avec des armes. » Il précise : « Aujourd’hui, ceux qui arrivent avec de mauvaises intentions ont tous des armes sur eux, des couteaux, des katanas, des calibres… » Il n’exclut pas, non plus, le paramètre drogue, qui peut accroître l’agressivité des individus : « Dans les boîtes de nuit, c’est compliqué, parce qu’il y a énormément de stupéfiants. » Conclusion : en discothèque, comme quasiment partout sur le territoire, la violence et la drogue font des ravages. En France, il n’y a qu'une salle et qu’une ambiance : celle de l’ensauvagement.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 11/11/2024 à 3:12.

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Pourquoi toutes ces attaques devant des lieux où la jeunesse s’amuse, danse, écoute de la musique me rappelle le Bataclan?

  2.  » Une thèse rejettée par le parquet qui a ouvert une enquête ». Comme quoi, en France, la justice peut éliminer une hypothèse avant le début de l’enquête.

  3. Je me souviens bien des virées dans les années 70-80 dans des pubs, dans des boites de nuit ou dans les restaurants qui fermaient tard la nuit. Nous étions toujours une dizaine de copains, beaucoup fumaient du canabis, on buvait de l’alcool plus que de raison. On s’amusait, on rigolait beaucoup, on faisait des blagues de potaches, tous les garçons avaient des couteaux suisse pour la bricole. Jamais nous n’avons agressé quelqu’un, jamais nous n’avons insulté ou manqué de respect à quiconque. La drogue et l’alcool ont bon dos. Le problème aujourd’hui c’est la non éducation qui porte à la haine. Celui qui n’est ni elevé par ses parents, ni éduqué par l’école est livré à lui même, il n’est donc rien d’autre qu’une bête sauvage puisqu’il n’a reçu aucun enseignement.

  4. « Dans les boîtes de nuit, c’est compliqué parce qu’il y a énormément de stupéfiants. » Une descente de police et une fermeture administrative donnera à réfléchir

  5. Fin septembre, à Caen, c’était Kilian : La liste est EFFROYABLE. Les armes sont toujours les mêmes, les mobiles à peu près constants, tout comme le profil des agresseurs. Il faut HURLER, il faut CRIER à tous ces gauchos, ces macronistes, ces bobos qui sniffent, s’amusent à coup de joints, de pétards et de chem’sex que ce sont des criminels, et que tous ceux qui les laissent faire, par clientélisme, par complaisance, par idéologie, sont leurs complices. Le Peuple demande des comptes …

  6. Il va devenir urgent de remettre les armes en vente libre en France (comme la plupart des états américains). En effet, nous ne sommes pas des moutons, bons seulement à bêler et à faire des marches blanches. A partir du moment où les voyous arrivent à se procurer des armes, malgré les interdictions, il faut que chaque citoyen ait les moyens de se défendre. Si nos jeunes qui sortent en boîte de nuit avaient eu un flingue, celà ne se serait pas passé ainsi (idem pour Samuel Paty)

  7. Ils viennent jsq dans nos discos (Euh non bras) égorger nos fils et ( violer) nos compagnes. N) 1 au hit parade depuis + de 200 ans.

  8. A Menton on a trouvé la solution: zéro boîte de nuit il y en a à Monaco mais les voyous n’y mettent pas les pieds, la police très efficace contrôle les véhicules. Sécurité totale.

  9. Malheureusement, même sans aller en boîte, marcher dans la rue est devenu très dangereux… un jeune de Dijon a été agressé juste pour son téléphone et sa carte de crédit. Voilà la France d’aujourd’hui.

  10. « Nous sommes en guerre » sont les paroles d’un certain macron lors du covid mais aujourd’hui il ne dit rien or nous sommes vraiment en guerre, guerre qui tue des français, des jeunes qui ne demandaient rien d’autre que de passer quelques heures entre copains dans une boîte de nuit. Ce sont toujours les mêmes agresseurs qui viennent en bande, munis de couteaux, de révolvers, de catanas. Le silence du gouvernement est coupable et immonde, macron ne dit rien et se ballade avec ses copains, dont certains en litige avec la justice, aux frais des français. Citoyens quand allez vous réagir ?

    • Macron ne s’est jamais déplacé en bus, il y a des voitures avec chauffeur pour ça.
      Les boîtes de nuit ? Il connaît pas plus, lui et sa femme ne fréquentaient que les hôtels particuliers de la haute société voyons.

      Des agressions en France ? Diantre vous répondrait il « mais pourquoi les gueux ne prennent ils pas des gardes du corps ?  »

      Mais, par la grâce de la sainte abstention et à la solidité du barrage républicain, il a été élu (et réélu) par 22% des électeurs inscrits car c’est ainsi que les Français réagissent.

      Vous cherchez un endroit sûr ? Vaste ? Bien équipé pour le sport ? Avec la fibre pour l’écran géant et internet ? Je vous recommande de demander à partager la cellule d’Abdelslam.

    • Non, nous ne sommes pas en guerre. Une guerre, cela implique des soldats, ou au moins des combattants, qui s’affrontent sur un champ de bataille ou un sur un terrain quelconque. Ce à quoi nous assistons, c’est une partie de la population agressive, armée, organisée en bandes, qui s’en prend à une autre partie, désarmée, dispersée, désorganisée, sidérée par la violence et la peur de l’autre. L’état est incapable, de faire face, de réagir, d’empêcher, tout au plus condamne-t-il du bout des lèvres quelques « fait divers ». Au Rwanda, on n’a pas appliqué le terme de guerre, pas plus qu’on utilise ce terme en Afrique du Sud, au Mexique ou en Colombie. Le jour où les Français se lèveront, se grouperont, s’armeront, s’organiseront et répondront à ces attaques par d’autres attaques, on pourra parler de guérilla ou de guerre civile. Ce moment n’est pas venu et personne ne sait s’il arrivera un jour.

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