Lendemain d’élection à Paris : ambiance festive

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28 juin de l’an de disgrâce 2020

Paris outragé, Paris martyrisé… mais Paris encore et toujours occupé par Mme Hidalgo et sa féroce coalition de pastèques boboïdes. Le cauchemar est reparti pour un bail de six ans. C’est le moment d’investir dans les trottinettes électriques ou les appartements Airbnb. Quelle infortune ! N’ayant pas l’ineffable bonheur de vivre dans la Ville lumière recouverte désormais d’un voile étouffant, je compatis néanmoins, du lointain de ma France périphérique, au désespoir des Parisiens de souche, des forts des halles, des apaches, des titis et des poulbots en voie d’extinction. Voici venu le bon moment pour ressortir du tiroir une ancienne chronique, par malheur toujours d’actualité.

Ce que nous ressasse, aujourd’hui, le clown McDonald's (Venez comme vous êtes) n’est que la répétition, par les mêmes fils de pub, de petites musiques déjà entendues.

Every kind of people… nous susurraient à l’oreille les publicités colorées de prêt-à-porter Benetton en un groove lénifiant. L’avant-garde sonnait le glas de la Vieille Garde. Cette dernière s’est rendue… tout en se suicidant. Les grognards supplantés par des rossignols de variétés, les tambours frappés de l’aigle firent place à d’autres percussions plus raffinées, plus diversifiées, plus métissées. Le traité fut signé, entre anciens et modernes… en une capitulation sans conditions. Il s’agit maintenant, pour les vainqueurs, de fêter dignement la victoire.

Comme on l’imagine, tout n’est que luxe, calme et volupté dans les soirées de monsieur l’Ambassadeur de la nation sans frontières où les Rochers Suchard, le champagne millésimé et les rails de blanche s’échangent fraternellement entre tous les people, happy few et VIP qui squattent les places to be, s’en mettent plein le nez et nous en mettent plein la vue en se bousculant pour exister sur les photographies des magazines de coiffeuses : un transsexuel pakistanais réfugié politique, une actrice siliconée squatteuse d’églises, un cracheur de feu moldave, un transfuge soudanais, un transfusé sidéen, une danseuse étoile sidérée, un acteur pas trop mâle, un mannequin anorexique, un couturier germanique ne faisant pas dans la dentelle, un intellectuel germanopratin, un écrivain à la page, un pigiste plumitif, un sculpteur manchot, un producteur batave, un philosophe à bimbo, une bimbo de Mindanao et un migrant qui a vu de la lumière. Cette mixité des genres est une mixture brasseuse de vent où il suffit d’en être pour se croire arrivé. Il faut juste y tenir son rôle qui n’est plus qu’une image. Les ambitions des Rastignac sont à la hauteur de l’époque. Mais un salon reste toujours un salon où se joue la même pièce sous des tempos différents. On fait cercle non plus sous les plaintes des violons de l’automne mais sous les sons monotones de la lounge music. Cela blesse le cœur sans plus transporter l’âme. Les cultures plurielles, le lien social, le vivre ensemble, le faire société battent leur plein dans le triplex en attique oscillant tout en haut de la tour de Babel. L’apogée du bonheur, la ville-monde des élus de l’élite, Utopia cosmopolis rêvée par Anne Hidalgo entourée de sa cour, perchée sur les sommets.

Jadis, un véritable hidalgo cornélien - le Cid Campeador - a dû se soumettre à l’injonction de son père : Va, cours, vole et nous venge ! L’ambiance n’était pas la même, le tempérament plus sanguin et le panache autre chose qu’une fumée… autre chose qu’une fumette.

Vraiment, nous n’avons pas les mêmes valeurs, comme on le dit si bien dans les soirées Bordeau Chesnel.

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