L’Élysée préfère les Émirats arabes à la canonisation de Charles de Foucauld

foucauld

Charles Eugène de Foucauld de Pontbriand, vicomte de Foucauld, n’était pas alsacien mais les hasards de la carrière de son père, inspecteur des forêts, l’ont fait naître à Strasbourg. Le toujours Premier ministre devait assister à sa canonisation par le pape François, ce dimanche, à Rome. Et voilà que l’on a appris en dernière minute que Jean Castex n'est finalement pas allé au Vatican, le président de la République ayant décidé de se rendre aux Émirats arabes unis pour rendre hommage au cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, décédé vendredi… Une annulation de dernière minute due à la règle qui veut que les deux chefs de l’exécutif ne pouvaient être hors du territoire en même temps, le Premier ministre a donc dû annuler son déplacement.

La famille de Charles de Foucauld est originaire du Périgord et appartient à la vieille noblesse française ; leur devise est : « Jamais arrière ». Orphelin de père et de mère dès l’âge de six ans, le jeune Charles commence une vie tourmentée : pendant ses études secondaires, il perd la foi et mène une existence dissolue. Militaire sans conviction, après Saint-Cyr et Saumur, Charles est affecté en Algérie, puis en Tunisie, avant de quitter l’armée pour monter une expédition au Maroc.

À son retour, dans une paroisse parisienne, il vit une conversion qu'il raconte en ces termes : « Je me suis mis à aller à l'église sans croire, ne me trouvant bien que là, et y passant de longues heures à répéter cette étrange prière : “Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse !” » Il cherche Dieu et, à 28 ans, revient à la foi catholique de son enfance dans l'église Saint-Augustin à Paris. Quatre ans plus tard, en 1890, il donne tous ses biens et entre chez les moines cisterciens de l'abbaye Notre-Dame-des-Neiges (Ardèche).

Après la Syrie et l'Algérie, il accomplira, toujours comme ermite, un long séjour à Nazareth dans le jardin des sœurs Clarisses. Ordonné prêtre en 1901, il part, toujours ermite, au Sahara, en Algérie, d'abord à Beni Abbes, puis à Tamanrasset dans le massif du Hoggar où, vivant parmi les Touaregs, il sera assassiné, le 1er septembre 1916, devant la porte de son ermitage.

Déclaré bienheureux en 2005, sa cause en canonisation, un temps suspendue, aura mis du temps à être confirmée. Dans une tribune publiée dans Le Monde, en juillet 2020, l’universitaire Ladji Ouattara avait estimé que la canonisation de Charles de Foucauld serait un « déni d’histoire » à ses yeux, l’œuvre de Charles de Foucauld étant indissociable de la conquête coloniale du Sahara par la France. L’absence de notre Premier ministre à Rome, remplacé au pied levé par Gérald Darmanin, ministre des Cultes, sera quant à elle ressentie comme un déni de mémoire à la communauté catholique : le chef de l'État français préférant « exprimer son soutien à son frère le prince héritier d'Abou Dabi, ainsi qu'au reste de la famille et à tout le peuple émirien », a indiqué la présidence.

José Meidinger
José Meidinger
Journaliste - Ancien grand reporter à France 3 Alsace, il passe son temps entre l’Alsace et la Grèce.

Vos commentaires

54 commentaires

  1. « la règle qui veut que les deux chefs de l’exécutif ne pouvaient être hors du territoire en même temps » Je ne savais pas que notre exécutif avait deux chefs, mais plutôt un chef et un esclave. Mais on apprend à tout âge.

  2. il suffit de se rappeler la visite a st Barth et la fête de la musique sur le perron de la présidence pour savoir ou bat son coeur. de toutes manières la France n’a pas d’histoire d’après lui donc circulez

  3. Je prends le risque d’être exclu mais qu’importe mon âme le vaut bien . Honte à la France que Macron apporte par ses choix . J’ai mal à mon coeur , ma culture et ma foi .
    Macron pourquoi tout pourrir ainsi

  4. Charles de Foucauld aimait les musulmans… Qui ont fini par l’assassiner. J’en tire un principe très clair.

  5. Si vous demandiez à Macron qui est Charles de Foucault il vous répondra « Qui veut gagner des millions », à l’image de cette « marcheuse » qui confond Jacques Perrin avec Francis Perrin à qui elle fait part de ses condoléances, la marque de fabrique de la « Macronnie » est bien l’ignorance doublée du mépris et de l’arrogance, à l’austérité du Vatican Macron Préfère les fastes et les dorures ostentatoires des cheiks des tribus Arabes, là ou il est dans son élément idéologique.

  6. Nous sommes donc tous bien d’accord sur l’attitude de Macron préférant les Emirats à notre civilisation française. Honte à lui !
    et quant à nous restons forts et fiers dans nos convictions et croyances , nous nous devons de lutter contre ce machiavélisme ambiant et présidentiel , nous leur avons déjà cédé tant de notre patrimoine STOP
    Encourageons nous les uns les autres à ne pas capituler alors qu’une petite lueur pointe a l’horizon ..

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