L’économie française sous contrôle étranger

Les Échos du 12 octobre : "En Russie aussi Alstom et Siemens sont concurrents." L’absorption d’Alstom par Siemens va mal se passer. Notre Président a le sens de l’humour : "Je crois à la réindustrialisation de la France."

Les fleurons de l’économie française passent sous contrôle étranger sans que cela ne choque. Pechiney a été absorbée par le Canadien Alcan, Alcatel-Lucent par le Finlandais Nokia, Alstom énergie par l’Américain General Electric, Lafarge par le Suisse Holcim, Alstom Transport par l’Allemand Siemens, Les Chantiers navals de l’Atlantique par l’Italien Fincantieri.

Le Club Med, l’emblème des villages-vacances français, absorbé par le Chinois Fosun, l’aéroport de Toulouse lui aussi donné aux Chinois, et une centaine de propriétés viticoles du Bordelais depuis 2008. Arcelor, le spécialiste des aciers spéciaux absorbé, par l’Indien Mittal. Dans ces deux derniers cas, on s’étonnera qu’il n’y ait aucune possibilité, pour un Français, de posséder une entreprise en Inde ou en Chine.

Quand votre maison ou votre appartement appartient pour moitié ou en totalité à un étranger, on comprend que vous n'êtes plus chez vous et que vous ne pouvez plus faire ce que vous voulez. Mais quand ce sont nos entreprises, cela n’a pas d’importance.

La France est aussi le pays de l’OCDE où l’on taxe le plus le capital et le travail. Ces deux éléments sont les seuls à créer des richesses. Etonnez-vous de la faiblesse de la croissance !

Nos dirigeants veulent faire du capitalisme sans capital. Alcatel avait été absorbé par l’Américain Lucent en 2006, donnant naissance au numéro 2 mondial des infrastructures de télécommunications. Neuf ans plus tard, l’échec est patent : huit exercices déficitaires et des effectifs réduits de 79.000 salariés à 53.000. Pourquoi des étrangers développeraient l’industrie française ?

On nous annonce toujours une fusion entre égaux. Comme pour les deux géants du ciment Lafarge et Holcim. Mais le siège social est basé en Suisse.

François Fillon nous avait alertés : "Plus de la moitié de l’économie française est sous contrôle d’investisseurs étrangers, à cause de la fiscalité du capital." 45 % des actions du CAC 40 appartiennent à des étrangers.

Selon l’économiste Élie Cohen : "Elle confirme le décrochage. Le phénomène touche à présent les grands groupes, dont la vitalité a longtemps masqué la dévitalisation industrielle du pays." Loïk Le Floch-Prigent : "Il est indigne de présenter ces défaites comme des victoires." Pour lui, on assiste à "la casse de l’industrie".

Pas de grand pays sans industrie forte. Ce phénomène est lourd de conséquences pour l’emploi, les savoir-faire de pointe, l’indépendance et le commerce extérieur. Il serait temps que l’État français protège nos industries et ait une réflexion géopolitique et stratégique.

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Mylène Troszczynski
Député européen du groupe ENL

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