L’économie britannique a connu une récession extraordinaire, mais elle est maintenant fermement en mode reprise.

L’AFP, agence d’État comme feu l’agence soviétique Tass, annonçait déjà le pire en raison du Brexit, ce sera le coronavirus, et les nouveaux moines copistes des médias recopient ses dépêches. Mais un coup d’œil au très sérieux Telegraph nous donne une autre perspective.

Comment la récession a-t-elle affecté le Britannique ? La plupart des gens ne ressentent pas les hauts et les bas du PIB. Ce qui compte le plus, c’est leur emploi, leur salaire et le coût de la vie. La Banque d’Angleterre s’attend à ce que le taux de chômage atteigne un sommet d’environ 7,5 %, ce qui est moins grave que prévu, mais élevé par rapport à moins de 4 % avant la pandémie. Les prix des maisons sont liés à la confiance dans l’économie. Or, l’indice de Halifax a montré que les prix ont augmenté de 1,6 % en juillet et qu’ils sont, maintenant, en hausse de 3,8 % par rapport à l’an dernier, ce qui ne ressemble pas beaucoup à un effondrement.

Certes, une récession officielle vient d’être déclarée. L’économie a reculé deux trimestres de suite. La chute de 20,4 % sur trois mois à juin est vraiment historique. Il est encore plus grand que The Slump (L’Effondrement) de 1921, lorsque la plus grande baisse trimestrielle était d'un peu plus de 12 %, et beaucoup plus raide que tout ce qui a été vu dans la Grande Dépression.

Cependant, nous sommes déjà sortis de la récession, précise Tim Wallace, du Telegraph, en parlant du Royaume-Uni. Le PIB a chuté en mars et en avril, puis est revenu à une faible croissance en mai, alors que les entreprises ont commencé à rouvrir leurs portes, et à une forte croissance en juin, alors que la reprise commençait vraiment. Le PIB a bondi de 8,7 %, en juin. Avec la réouverture de l’industrie hôtelière, en juillet, qui est au troisième trimestre et, donc, pas encore dans les chiffres officiels, la reprise devrait continuer. Le programme Eat out to help out qui encourage les familles, jusqu’en août, à manger à l’extérieur, avec une réduction de 50 % jusqu’à £10, semble fonctionner.

Le PIB monte en flèche, maintenant, comblant une partie de l’écart à mesure que l’économie rouvre.

Andy Haldane, économiste en chef à la Banque d’Angleterre, a déclaré qu’une reprise « V-shaped » (en forme de V) pourrait se dessiner en raison d’un retour rapide de l’activité. La Citibank s’attend à ce que l’économie croisse de 15,5 % au troisième trimestre. Néanmoins, HSBC pense que la production, sur l’ensemble de l’année, sera environ 8 % plus faible que l’année dernière.

Pour la première fois depuis 1963, la dette nationale a bondi au-dessus de 100 % du PIB. Le déficit budgétaire atteindra 16 % du PIB et le plus haut niveau d’emprunt de l’Histoire en temps de paix. Le niveau exact dépendra de la vitesse de la reprise.

« En tant que nation, nous allons payer cette récession pendant de nombreuses années à venir », conclut honnêtement Tim Wallace, du Telegraph, à la différence d’un Macron qui laisse entendre aux Français qu’ils n’auront rien à rembourser concernant le plan de relance européen, comme son prédécesseur Hollande avait dit : c’est gratuit, c’est l’État qui paie. Souvenons-nous, a contrario, de cette phrase de Margaret Thatcher : « Il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent du contribuable. » Les Français sont-ils vraiment trop c... pour qu’on leur tienne, un jour, un langage de vérité ?

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13 août 2020 à 19:55

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