Voilà une information passée inaperçue, ce week-end, hormis sur CNews, ce dimanche 9 octobre au soir. De quoi s’agit-il ? D’un sondage commandé par Sud Radio à l’institut IFOP-Fiducial sur les partis politiques les plus populaires chez les Français. Ses conclusions méritent qu’on s’y arrête.

À en croire Frédéric Dabi, le directeur général opinion de l’IFOP, habitué des plateaux télé qui analyse ces résultats pour Sud Radio : « Le RN [...] a su redorer son image. Le Front national, qui était jugé comme un "parti repoussoir", se trouve désormais très apprécié par une partie importante des Français qui va même au-delà du socle du premier tour de Marine Le Pen. »

Ainsi le RN est-il aujourd’hui le parti favori de ces mêmes Français, à égalité avec EELV, avec « 37 % de bonnes opinions ». Du côté des « mauvaises opinions », la cote du mouvement lepéniste demeure de 42 %, défiance similaire vis-à-vis de La France insoumise. Quant au parallèle entre lepénistes et écologistes, le sondage prouve que 11 % des sondés disent avoir une très bonne opinion du parti de Marine Le Pen, contre 5 % seulement pour EELV. Il est peut-être aussi vrai que nos compatriotes montrent plus d’empathie pour l’écologie que ceux qui font profession de la défendre…

Derrière le RN et EELV, il y a Renaissance (ancienne LREM) et LR, avec respectivement 34 % et 31 % d’opinions favorables. Puis le PS, à 30 %, ex-aequo avec le MoDem. Derniers de la classe ? Le PCF (27 %), LFI (26 %), à égalité avec Horizons, le groupuscule fondé par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. Puis, en queue de peloton, Reconquête, le tout jeune mouvement fondé par le journaliste Éric Zemmour, à 20 %.

Il ressort de ce sondage qu’aucun mouvement politique ne parvient à franchir la barre des 50 % d’opinions positives. Plus important que les statistiques, il y a les dynamiques. Frédéric Dabi, toujours : « Le RN apparaît bien plus populaire qu’il y a cinq ans (37 % d’opinions favorables, contre 25 % en octobre 2017), soit une hausse de douze points. » Dans le même temps, poursuit notre sondeur, « le parti d’Emmanuel Macron enregistre une chute de neuf points en cinq ans. En bas du classement, La France insoumise encaisse une baisse de popularité (26 % d’opinions positives, contre 33 % en 2017), potentiellement en raison des polémiques récentes au sein du parti. »

Bref, le tassement de ces partis donnés naguère pour être institutionnels laisse place à la montée en puissance du Rassemblement national, mouvement hors normes puisque incarnant un bloc populaire dressé contre son homologue élitaire, tout en passant en pertes et profits une hypothétique union des droites, tandis que celle des gauches (la NUPES) se retrouve maintenant dans le caniveau.

La conclusion de ce sondage est sans appel : « Le RN apparaît comme le parti d’opposition le mieux placé. […] Un Français sur quatre (25 %) considère que le Rassemblement national ferait mieux que l’actuel exécutif s’il était au pouvoir, contre 18 % pour la NUPES et 14 % pour LR. »

Comme quoi, à force d’insister, on finit tôt ou tard par y arriver. La preuve par François Mitterrand et Jacques Chirac, éternels perdants ayant fini par atteindre l’Élysée, malgré leurs pires alliés : Michel Rocard pour le Florentin, Édouard Balladur pour le grand Jacques. Certes, les temps ont changé, depuis. Droite et gauche de gouvernement – 4,67 % pour Valérie Pécresse (LR) et 1,75 % pour Anne Hidalgo (PS) – paraissent condamnées à faire de la figuration. Comme avait coutume de le dire Jean-Marie Le Pen : l’avenir commence toujours demain. Il serait temps.

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10 octobre 2022 à 19:15

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34 commentaires

  1. Toujours autant depuis l’élection présidentielle ? Parce que le 1er sujet qui préoccupait bien des français c’était le Pouvoir d’Achat. Avec les 89 Députés du R.N., a t’on fait beaucoup depuis pour que les électeurs(trices) du R.N. soient mieux lotis en revenus ?

  2. Personnellement, je ne voudrais pas reprendre les rênes de notre pays actuellement car quoi que l’on fasse le travail est tellement titanesque qu’il y aura toujours quelque chose à redire et la gauche ne se privera pas pour en profiter. Un vrai casse-tête. Un piège.

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