Avec son cumul de revenus, Pierre Moscovici bien loin de « l’état de sobriété subie »

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À côté des histrioniques ténors de la NUPES qui réussissent à faire le buzz quasi quotidiennement, il est de plus modestes tâcherons qui aspirent laborieusement aux mêmes réussites dans la provocation. C’est ainsi qu’en séance de la commission des affaires sociales chargée d’examiner le rapport de la Cour des comptes, et en présence du premier président de ladite cour Pierre Moscovici, le député insoumis Frédéric Mathieu - totalement hors sujet - s’est mis à égrainer la longue liste des retraites dont l’ancien ministre de Jospin sous Chirac, puis de l’Économie et des Finances sous Hollande, bénéficie aujourd’hui. Retraites auxquelles s’ajoute son indemnité actuelle, soit un total de 26.300 € mensuels correspondant à 14 fois le salaire médian des Français !

Pendant la litanie, les yeux dans le vague, l’éminence caresse doucement sa barbe de cinq jours jusqu’à ce que sa voisine, la présidente de séance Fadila Khattabi, ex-PS passée LREM, comprenne enfin qu’il est temps de couper le micro à l’impertinent importun. C’est la cancel culture à la mode « en marche ».

Mais Frédéric Mathieu est en fait très injuste envers le grand serviteur de l’État car, en 2013, un an après son accession à la tête de Bercy, après trente ans de carrière à des postes de député national, européen, vice-président du Parlement européen, président de communauté d’agglomération et même, antérieurement, ministre pendant cinq ans, le pauvre Moscovici ne déclarait qu’un patrimoine de 268.124 €, immobilier compris (un 125 m2 à Montbéliard évalué à 200.000 €).

Soit 100.000 € de moins que le patrimoine moyen des ménages français de l’époque, et à peine de côté de quoi changer de chaudière ou refaire le toit. C’est quand même curieux : soit il claquait tout, soit il virait les trois quarts de ses revenus à des œuvres, soit il n’a fait que des placements désastreux.

Ce qui n’a pas empêché François Hollande, en homme qui sait utiliser les compétences, d’en faire son ministre de l’Économie et des Finances, ce qui explique peut-être l’état de celles-ci, même si Pierre Moscovici est loin d’en être seul responsable. Mais n’était-il pas temps qu’en fin de carrière, la générosité républicaine lui permette d’éviter d’avoir à squatter un logement vacant et de faire la file devant les Restos du cœur ?

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Voilà l’héritage de la révolution de 1789 dont tous nos politiciens s’inspirent,une révolution de bourgeois qui représentaient le Tiers-Etat,ils n’ont pas changé ces menteurs,et le peuple peut continuer à en baver puisqu’on vous dit que la France est le pays des droits de l’homme,droit de s’enrichir pour les uns,et de trimer pour les autres!

  2. Curieux que l’on soit surpris de telles sommes !
    C’est le « salaire » moyen de la grande majorité de élus en vue et en particulier des élus européens. Essayez de voir.
    Si l’on compare à celui d’un patron qui, lui, prend des risques (des vrais car c’est son argent !), c’est un véritable scandale et pourtant cela fait des dizaines d’années que ça dure sans que l’on change les règles d’octroi de retraites cumulées. HOLLANDE et sa bande d’anciens ministres, ceux du conseil constitutionnel, tous cumulards et pourtant …
    Circulez, y a rien à voir !

    • Cela explique grandement pourquoi les candidats se bousculent (férocement) à la distribution des postes, pourquoi les incapables sont favorisés (car peu enclins à prendre la place des titulaires) et pourquoi finalement les mafieux en sont les grands vainqueurs, car ils savent se battre et sont dénués du moindre scrupule.

  3. Suite…le contraire de ses ultimatums bruxellois. Un riche retraité bien peu fréquentable en vérité .

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