
Vous aviez l’injonction à mener une vie écologique, bardée d’interdits, drapée de moraline, qui fait le bonheur des pisse-froid et place ses pratiquants dans le camp du bien ? Vous aurez bientôt la mort écologique. Passons sur le pléonasme digne des Précieuses ridicules – la mort étant la fin de la vie, elle est forcément écolo, non ?
La pratique du compost humain, qui consiste à accélérer la décomposition du corps humain à l'aide de bactéries, s’étend aux États-Unis… Désormais, six États américains autorisent la réduction organique naturelle que Le HuffPost présente comme « une alternative écologique à l’inhumation ou à la crémation » : depuis le 31 décembre, elle est légale dans l’État de New York qui suit celui de Washington, du Colorado, de l’Oregon, du Vermont et de la Californie.
Les restes de Mamie dans le potager !
Accrochez-vous, voici de quoi il retourne : après plusieurs étapes de décomposition, le corps placé dans une cuve avec de la paille, de la luzerne et des copeaux de bois est encore traité un mois. « Les os restants sont brisés » et la famille récupère le corps du cher défunt transformé en compost pour en faire bon usage « écolo » : les restes de Mamie serviront à faire pousser fleurs et légumes. Mais quelle bonne idée ! Katrina Spade, fondatrice de l’entreprise Recompose – comme c’est poétique - qui a lancé cette macabre pratique, en explique la haute valeur ajoutée écologique : « La crémation utilise des combustibles fossiles et l’inhumation nécessite beaucoup de terre et laisse une empreinte carbone. » Si c’est bon pour l’empreinte carbone, alors, cette pratique peut se targuer de toutes les vertus.
Semblable au rite satanique d’une secte orwellienne, le processus s’apparente à un dérivé du cannibalisme proprement ignoble. Il est surtout symbolique d’une modernité insensée, d’une fracture dangereuse entre les traditions immémoriales de sépulture et de dévotion envers les morts et les pratiques réinventées de l’homme moderne déraciné, sans mémoire et sans plus de contact avec la réalité. Il est le signe d’une rupture anthropologique majeure dont, hélas, notre époque est friande. Le corps humain s’efface et disparaît tandis que le culte rendu à Gaïa explique les déviances inimaginables il y a peu. Le corps humain, siège de l’âme et de l’intellect, du spirituel et de la raison, des émotions et des affections est radicalement nié.
Décadence d'une civilisation
Ne reste à l'homme que sa dimension purement matérielle : la personne que l’on a chérie est ravalée et réduite à un matériau bon pour le compost. Le matérialisme est ici poussé à l’extrême : la dépouille n’a plus qu’une fonction purement utilitariste - Marx y verrait l’achèvement de son idéologie -, elle est démonétisée. Avec cette pratique disparait, évidemment, toute la grandeur d’une civilisation qui sait rendre hommage aux morts, qui connaît l’importance d’une sépulture digne et pour qui toute personne est unique, donc précieuse. Depuis les origines, la grandeur et le raffinement d’une civilisation se mesurent à l’aune du soin apporté aux petits, aux anciens, aux morts. Avec ce « compost humain », exit la piété filiale : où se recueillir, maintenant ? Devant son potager ? Exit, aussi, le fil qui relie les morts et les vivants, la mémoire vive des premiers entretenue par les seconds.
Dans ces six États américains, mais aussi en Suède où le procédé est légal, les funestes disciples de Créon ont vaincu Antigone. Les partisans du rite de la nouvelle religion écologiste arguent du problème de bétonisation lié aux cimetières et aux tombes « réelles ». Cette solution miracle élimine du paysage la mémoire même : qui n’a pas été ému par la visite des cimetières en novembre, par les histoires familiales que l’on devine, par ces longues vies ou celles trop vite abrégées, par ces tendres croix pour certaines très anciennes ?
Sous de fallacieux arguments, le projet semble clair : faire de l’homme moderne une monade errant au gré de sa vie, haïssant ceux qui lui ont donné la vie mais chérissant les vers de terre et autres moustiques, comme le funeste Aymeric Caron.
Pour l’heure, cette pratique que l’on n’ose qualifier de funéraire est interdite en France. En 2016, une première tentative de la sénatrice Élisabeth Lamure avait tenté de glisser cette question dans le débat public. Réponse du ministère de l’Intérieur : « Son introduction en droit interne soulèverait des questions importantes, tenant notamment à l’absence de statut juridique des particules issues de cette technique. » Dit plus trivialement, ce compost ressort-il encore de l’humain ?
Un bien faible refus. Quand on voit la prédilection de la Macronie à briser tous les tabous de nos vieilles sociétés – l’euthanasie en est un autre –, on peut aujourd’hui trembler et craindre l’importation de cette étrange pratique.
Mon commentaire ci-après étant un peu long, je reprends un extrait de l’hommage à Benoit XVI publié par la Marche pour la Vie et qui résume parfaitement ma pensée. RdV à tous les lecteurs de BV le 22 janvier prochain…
Le sourire lumineux du pape Benoît XVI nous enseigne que l’on peut être doux et ferme. Dans les durs combats du temporel, auxquels les malheurs des temps condamnent les défenseurs de la vie, le pape émérite actualise pour nous ce conseil trop oublié de Jacques Maritain : « Il faut avoir l’esprit dur et le cœur doux. Sans compter les esprits mous au cœur sec, le monde n’est presque fait que d’esprits durs au cœur sec et de cœurs doux à l’esprit mou. »
Pour certains, ce concept semble naturel et tout à fait respectueux de la vie et de leur spiritualité. Pour la plupart d’entre nous, cela nous choque profondément car cela ne correspond pas à notre culture (ou au choix : à notre tradition, à notre identité, à notre religion…).
Personnellement, je commence à me demander avec une certaine angoisse où poser le curseur entre ce qui est possible mais pas souhaitable, générateur d’une liberté individuelle plus grande et pression économique d’une société inhumaine au sens profond que je prête encore à ce terme. Je ne veux pas désespérer car je sais que jamais DIEU ne nous abandonne, c’est dans ma foi que je puise ma force, dans la certitude de sa présence et de son amour que réside ma joie.
Nous sommes de nombreux lecteurs de BV à partager cette foi ou a minima être fortement attachés à notre culture. Mais, pour résister effacement au vent mauvais de notre époque, il me semble que nous avons à apprendre à maitriser notre émotion, pour NE PAS REAGIR TROP VITE. Car une réaction trop rapide et trop vive vis à vis de ceux qui ne pensent pas comme nous, est souvent contre-productive. Mécaniquement, par contagion mimétique, l’interlocuteur avec qui nous sommes en désaccord se sentira agressé par notre propos, en sus d’être contesté dans « sa croyance ». Et nous alimenterons ainsi le cycle infernal de la violence, verbale d’abord et parfois physique ensuite, comme nous le montre trop souvent notre actualité.
D’autres cultures que la notre existent ou ont existé, tout à fait respectables en leur temps. J’avais vu il y a plus de 20 ans un film magnifique , Himalaya : l’enfance d’un chef sorti en 1999. Un livre en a été tiré. J’avais appris, à cette occasion, que la coutume funéraire de ces tribus étaient de transporter leurs morts dans les hauteurs de l’Himalaya et de les y démembrer, laissant le soins aux vautours de nettoyer les os…
De même, le film La Ballade de Narayama, sorti en 1983 relate une ancienne coutume funéraire, japonaise, très surprenante (voire choquante par sa « ‘violence ») aussi pour nous Occidentaux, mais très naturelle aussi et compréhensible dans le contexte de vie très difficile de ces villages reculés, à une époque très ancienne, où la survie du groupe primait sur celle des individus…
Sachons défendre intelligemment notre culture ET notre religion en nous opposant fermement mais le plus calmement possible à ces dérives, en particulier au plan législatif bien sûr pour faire interdire ces pratiques en France mais surtout en vivant pleinement notre culture, appuyés sur notre foi. Nous n’aurons que les députés et le Gouvernement que nous méritons. Je souhaite une très bonne année 2023 à tous les lecteurs de BV
Parler tout simplement de Dieu et de sa foi vous fait inéluctablement passer pour un agresseur, même bardé de bienveillance et débordant de l’amour que l’apôtre Paul décrit dans le treizième chapitre de sa lettre aux Corinthiens. .
Paul l’avait prophétisé « les gens ne supporteront plus la saine-doctrine ! »(2 Timothée 4: 3).Mais Dieu a pourvu et donné aux fidèles qui suivent ses prescriptions « aller faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » les armes afin d’affronter les critiques et pour se fortifier dans le Seigneur ,la vérité pour ceinture, la cuirasse de la justice, le zèle que donne l’évangile de paix, le bouclier de la foi, le casque du salut et l’épée de l’Esprit qui est la parole de Dieu. Jésus n’a t-il pas dit « vous serez haïs à cause de mon nom ».
Le Christ me donne une espérance bien plus paradisiaque que de finir en compost ! « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle » Jean 6:47
Vezede : OUI ; tout cela me fait penser a un film avec « Charlton Eston » ,Le soleil vert . ..Albert Einstein a dit : » Seul deux choses sont infinies ; L’univers et la bêtise humaine , en ce qui concerne l’univers je n’ai pas acquis la certitude absolue » .
Je pensais aussi à Soleil Vert. On y aura peut-être droit un jour. Il y a urgence à réveiller nos contemporains, et particulièrement nos jeunes sur cette écologie dantesque.
Perso je me moque complètement de ce qui adviendra après ma mort je préfère penser à la vie et en profiter le plus avant de mourir. Les hommes deviennent fous et la société marche sur la tête.
« Et tu retourneras en poussière » mieux qu’en fumée? Un pas vers la fiction Soleil Vert et un clin d’oeil sur un certain passé.
Je suis déçu par les très nombreuse réactions (sans doute pavloviennes à l’égard des écolos) hostiles à ce concept qui me semble naturel et tout à fait respectueux de la vie et de la spiritualité. Mais je note tout de même quelques dissonances qui me rassurent quant à l’esprit d’indépendance des lecteurs de BV.
Bonne année à tous
C’est une profanation infecte, déjà annoncée dans Le Meilleur des mondes. Je n’ai pas assez de mots pour exprimer mon profond écoeurement.
Je suis bien d’accord avec vous !! Le déclin total…
Ils feront mieux : du « soleil vert » film culte. Un effort et nous mangerons nos ancêtres. Ne pas s’inquiéter pour l’Asie, l’Afrique et….la Russie.