Lancement du CNR : la recette inratable de l’arnaque macronienne

macron en 3

Dans vingt ans, lorsque les élèves des écoles se pencheront sur l’histoire de la région France en Europe, on leur fera peut-être étudier les mots du Président Macron au Conseil national de la refondation (CNR), qui se réunissait ce 8 septembre. Il y a dans ce discours et dans les réponses à la presse un étonnant concentré de macronisme. Tout y est, toutes les caractéristiques, toutes les ficelles, les petites et les grandes arnaques du régime. Et cet art du vide servi en soufflé, ce festival de mots creux et grandiloquents. C’est l’occasion ou jamais d’écrire la recette du macronisme pour tous.

1 Se saisir d’un récipient flashy

Commençons par le nom, ce CNR inspiré du Conseil national de la Résistance. Le macronisme ne résiste à rien : il suit l’européanisme mondialiste. Le sigle a ainsi tout de la captation d’héritage… à mauvais escient, car le programme du CNR, celui de la guerre, tient bien davantage du mélenchonisme que du macronisme. Établi le 15 mars 1944, ce programme promettait « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ». De quoi faire trembler les grandes fortunes qui ont soutenu la campagne de Macron à bout de portefeuille. Ce n’est pas tout, le CNR de la guerre, promettait « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, les fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurance et des grandes banques ». Rassurez-vous ! Macron ne met pas ses pas dans les traces symboliques du communisme, il a juste trouvé un sigle ronflant, un mot flash. Va pour le CNR.

2 Y verser deux mesures de consensus

C’est la base de la recette. Il faut citer le cuisinier lui-même. Emmanuel Macron veut « bâtir du consensus sur la situation de la France et son avenir ». Il faut aussi « rebâtir du consensus sur là où va le pays ». On nous a changé l’homme qui rêvait d’« emmerder les non-vaccinés ». Vive le consensus !

3 Ajouter la transition climatique

Indispensable ingrédient du consensus guimauve, la transition climatique ne se discute pas : elle s’impose. On doit être prêt à mourir non plus pour la France mais pour la transition climatique. Alors, Macron fonce : « La transition climatique et la transition démographique, le grand âge créent énormément de tensions dans la société. » Le grand âge, énormément de tensions dans la société ? Macron prépare l'arrivée de l'euthanasie. Une urgence, c'est sûr, alors que l’immigration, par exemple, c’est bien connu, remplit de joie le cœur des Français. Macron n'en dit pas un mot.

4 Insérer la consultation

Ingrédient majeur du macronisme, la fausse consultation donne son goût inimitable à la recette de l’arnaque macronienne. Le Président veut donc « une très large consultation » pour « mettre les Françaises et les Français au cœur de ces grandes décisions ». Il s’agit « de prendre en compte toutes ces parties prenantes ». Traduire : il faut permettre aux minorités agissantes de l’extrême gauche et aux militants du consensualisme qui n’ont pas d’idées de le dire haut et fort.

5 Saupoudrer le terrain

L’Élysée et ses consultants enfermés dans leur bureau n’oublient jamais d’évoquer « le terrain ». Comme dit le Président, il s’agit de « remettre les forces vives sur le terrain au cœur de l’action publique ». « Les coalitions d’action, on va les ouvrir sur le terrain », ajoute notre Président. Vous avez compris, vous ? Dans ce cas, c’est qu’il s’est mal exprimé !

6 Monter l’« ouverture » en neige

Ah, la France et son destin, cet avenir qui chante et vibre ! Écoutez plutôt : « Les conditions d’action (sic !), on va les ouvrir sur le terrain (revoilà le terrain !), ce sera ouvert. Et puis, on va ouvrir dès la semaine prochaine une consultation nationale très large qui sera en ligne, qui sera ouverte. Je veux qu’il y ait des débats sur le terrain qui puissent être en ligne, qui puissent être ouverts, tout cela nécessite de la transparence, de l’ouverture. C’est plutôt un souhait, j’espère qu’on y viendra. ». Chateaubriand et Jaurès peuvent aller se rhabiller !

7 Mélangez le tout et enfourner au thermostat doux des promesses non tenues

Promis ! « On va très vite lancer de l’action concrète », assure le Président. Ouf, on a cru un instant qu’il ne s’agissait que de mots creux.

8 Servez tiède et bien mélangé

Un dernier mot : « On vous redonne du sens, de la capacité à faire et à agir. ». Ah bon ? Merci, Monsieur le Président. On sent tout de suite que, grâce au CNR macronien, la France respire mieux. Français, la libération est proche.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

50 commentaires

  1. Consensus. Définition du Larousse:
    1. Accord et consentement du plus grand nombre, de l’opinion publique
    2. Procédure qui consiste à dégager un accord sans procéder à un vote formel, ce qui évite de faire apparaître les objections et les abstentions.
    Notre très cher président devait penser à la procédure, sûrement pas à l’accord…

  2. Pour pouvoir faire et agir c’est à dire avoir la maitrise de son destin collectif il faut disposer du RIC en toutes matières et d’abord constitutionnelle. Or E.Zemmour, F.Arthaud, et E.MACRON constituaient le TRIO de candidats qui ne proposait pas le RIC à la Présidentielle !
    Il ne faut participer à aucun débat avec E. MACRON tant que le RIC n’aura été mis en place et que les participants mécontents de ce que M.MACRON en aura retenu pourront en appeler à l’arbitrage des électeurs par RIC;
    Marine LE PEN, Valérie PECRESSE, et les candidats de gauche proposait le RIC. il est donc majoritaire à l’Assemblée nationale et au Sénat. Qu’attendent ces parlementaires pour instaurer le RIC dans un nouvel article 89?

    • Le Melenchon qui a appelé à ne pas voter pour Le RN et qui se voyait 1 er Ministre de Macron aux législatives, la combine a échoué et Macron nous est revenu par la petite porte…

  3. Avec macron le CNR devient le Conseil National du Ridicule.
    Même si la recette semblait alléchante, il n’y avait manifestement pas grand monde pour déguster le plat. C’est souvent comme ça avec le réchauffé.

  4. Encore une « macronade » de plus. Le CNR ne représentera pas les Français mais parlera par la bouche de cette minorité de « courtisans » qui ont accepté l’invitation, et Jupiter, le psychopathe, pourra continuer à imposer tout ce qu’il veut sans, une fois de plus, passer par le Parlement et le Sénat. Espérons que sa destitution soit mise « en marche » rapidement.

    • Il faudrait un miracle…Mais ils sont tellement rares. D’autant plus qu’une majorité d’aplatis semble accepter cinq années de plus à supporter ce mégalo!

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