« La question centrale, c’est l’immigration », dit Sarkozy. Que n’y a-t-il songé plus tôt !
3 minutes de lecture
Dixième anniversaire oblige, France Culture propose, en feuilleton de la semaine, une analyse de la crise financière de 2008 : comment nous y sommes entrés, comme nous l’avons (mal) gérée, comment l’Europe s’est aveuglée en contraignant la Grèce et d’autres à une austérité mortifère, etc. Et, pour finir, la question cruciale sur le « Comment nous nous en sommes sortis ». Ou pas…
Aux premières loges lorsque la finance mondialisée nous a plongés dans le chaos, Nicolas Sarkozy était, mardi martin, invité de la station. Les rédactions qui venaient d’apprendre la dernière crise nerveuse de monsieur Hulot étaient en émoi, on a donc interrogé l’ancien Président sur le sujet. Réponse : "Les questions centrales sont l’immigration et le poids des impôts."
On applaudit des deux mains. Bravo ! Vous avez mille fois raison, Monsieur Sarkozy, mais quel dommage que vous n’ayez pas compris cela du temps où vous étiez aux affaires !
Du temps, surtout, où le gommeux BHL qui se prenait pour un chef de guerre avait votre oreille ! Car, petite question en passant : d’où viennent, aujourd’hui, ces centaines de milliers d’immigrés qu’on ramasse à la mer comme des poissons dans un filet ? D’où embarquent-ils sur leurs rafiots au naufrage programmé ?
Dites-nous donc, Monsieur Sarkozy, qui a fait de la Libye ce qu’elle est aujourd’hui, à savoir un repaire de terroristes et de bandits de grand chemin ? C’est vous. Votre part de responsabilité dans le chaos du Moyen-Orient est majeure et l’on ne peut souhaiter qu’une chose, c’est que votre regard enfin décillé sur l’ampleur des catastrophes auxquelles vous avez tant contribué vous empêche de dormir. Hélas, tous ces problèmes ne sont, pour les gens comme vous, que de l’abstraction pure. Le "petit peuple", lui, doit en gérer les conséquences au quotidien. C’est d’ailleurs pourquoi il vote mal, le petit peuple…
On apprend ainsi, dans Le Parisien de ce mercredi, une énième atteinte au droit des braves gens ; en l’occurrence, des braves Parisiens des quartiers populaires.
"Au 151 de la rue des Poissonniers (XVIIIe), un ancien gymnase de l’US-Metro appartenant à la RATP devait accueillir, dès ce mercredi matin, une centaine de migrants. Une décision “prise en catimini”, selon les riverains qui assurent ne pas avoir été prévenus", rapporte le quotidien. Eh oui, il faut les comprendre, les riverains. Ils en ont marre, de vivre dans un quartier-dépotoir. Comme le souligne une habitante : "On est déjà à côté de la porte de la Chapelle et d’un camp de Roms. Là, c’est directement dans notre cour ! Je ne suis pas du tout d’accord."
Le plus incroyable, peut-être, dans cette histoire, c’est que personne n’a été prévenu, pas plus le bailleur que les habitants, et pas davantage le maire PS d’arrondissement.
La préfecture de région – autorité responsable – répond à grand renfort de langue de bois : "La gestion de ces structures est confiée par l’État à des associations qui œuvrent au quotidien en faveur des plus démunis et font preuve d’un grand professionnalisme pour que l’accueil de ces personnes soit effectué dans les meilleures conditions possibles." Sans doute, mais la qualité de l’accueil des migrants n’est pas la question. La question, c’est la qualité de vie des bonnes gens du quartier !
"Les services de l’État sont ouverts au dialogue", poursuit le scribouillard. La belle affaire ! Les riverains ont un problème concret, eux : la cour, sécurisée par un grillage et dont l’accès est assuré par un digicode, sera commune à tous. Les migrants "vont faire la queue pour entrer et donc s’installer sur nos pelouses", dit une habitante, affolée à l’idée de devoir "se retrouver face à 50 bonshommes" quand elle part travailler à 4 h 45 du matin.
Une réalité très concrète, bien loin des préoccupations de la préfecture et de la très chic villa Montmorency où vit Nicolas Sarkozy…
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :