Alors que la lutte contre l’épidémie de Covid-19 et ses conséquences désastreuses sur l’économie du pays monopolise l’attention à juste titre, le 8 décembre, de nombreux médias se sont fendus d’articles ou de reportages sur le climat. Ils venaient en soutien à des organisations écologistes qui ont décidé de consacrer cette journée à la lutte contre le réchauffement climatique.

Passons outre toute discussion sur l’idée qu’il serait possible d’infléchir l’évolution du climat de la planète en réduisant nos émissions de gaz carbonique (CO2) pour se focaliser sur ce qui est déjà entrepris au niveau européen pour y parvenir. L’information est passée quelque peu inaperçue, mais le 7 octobre 2020, le Parlement européen a voté une résolution visant à porter à 60 % la réduction des émissions de carbone d’ici 2030, par rapport à 1990, alors que cet objectif n’était « que » de 40 % en 2019.

En dépit de toutes les réalités technologiques et économiques, cet objectif, qui n’aurait pu rester qu’une incitation, a été inscrit dans la législation européenne comme contraignant. Comme je l’avais déjà souligné dans un article précédent, « la Direction générale de l'environnement de l'Union européenne s'appuie sur les dix principales ONG environnementales pour fonder ses décisions et imposer aux citoyens normes et taxations en tous genres », ONG qu’elle nourrit avec l’argent de nos impôts.

Dans un article pour Le Monde, Dominique Finon, spécialiste de l’énergie et du climat, écrit que cet objectif revient à imposer une décroissance de 27 à 33 %, d’ici 2030. Il dit également que l’objectif de -40 % était déjà difficile à atteindre car il suppose de réaliser, en dix ans, autant de réductions que dans les trente ans qui ont précédé. Il précise également que les technologies permettant une telle accélération de la baisse n'existent pas.

Le seul moyen d’y arriver, en fait, serait de détruire notre économie et de réduire drastiquement les libertés individuelles, c’est-à-dire de poursuivre indéfiniment ce que nous subissons actuellement en France avec les confinements liés au Covid-19.

Dans un article datant de début juillet, je vous signalais que la diminution des émissions, évaluée à 58 % en Europe durant le premier confinement, n’avait conduit à aucune diminution du taux de CO2 de la station de référence de Mauna Loa. Dans un communiqué du 23 novembre, l’Organisation météorologique mondiale faisait le même constat : malgré le déclin de l’activité lié au Covid-19, les niveaux de CO2 continuent de battre des records.

Plutôt que de célébrer la journée du climat, il est donc urgent que nos dirigeants et nos médias ouvrent les yeux sur la réalité et se posent les bonnes questions… avant qu’il ne soit réellement trop tard.

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11 décembre 2020 à 9:15

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