La France en deuil : l’Alsace est perdue

Hansi Alsace

Le vote favorable de l’Assemblée à la création de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) va poser les bases d’une séparation de fait et anticonstitutionnelle de l’Alsace (« article 1 : la France est une république indivisible »).

En d’autres termes, une nouvelle « Catalogne » se profile à l’Est sous le couvert très hypocrite mais apparemment souhaitable d’une unification de ses deux départements et d’un retour à une saine décentralisation, bien mise à mal par la création, en 2016, d’une région Grand Est sans queue ni tête.

L’Alsace, qui n’a pas toujours été bien traitée par Paris (1918-19, 1945-46, 2016), se régénère, mais pour donner toute sa place à un irrédentisme voire un autonomisme toujours sous-jacents, un tropisme international réel (le Rhin, l’aéroport binational de Bâle, le pôle Alsace-Suisse-Allemagne au sud), un européisme de « cabris » si chers au Général, une préférence allemande de moins en moins officieuse et une méfiance parfois justifiée de l'État.

La création d’une « collectivité » est prévue par la Constitution de 1958. En 2018, lors d’une énième révision, les députés votent un « droit à la différenciation ». La brèche est ouverte. Comment s’y engouffrer et répondre à des aspirations politiques et des intérêts plus ou moins avouables profonds ? En créant une « collectivité européenne », pardi ! Imparable. Et en adoptant, sans le dire ni le faire ouvertement encore, le modèle des Länder allemands, qui disposent chacun d’une Constitution propre, d’un gouvernement et d’une assemblée. À quand un référendum d’autodétermination lancé par la future assemblée de Strasbourg ?

Par ailleurs, tous nos départements et régions sont aussi géographiquement européens que l’Alsace et pourront désormais se prévaloir d’un précédent. Que vont faire, par exemple, la Corse et la Bretagne ?

Enfin, on doit s’interroger sur ce que vient faire le mot « européenne » dans la dénomination d’une collectivité française. L’Alsace n’est-elle pas un joli nom ? Dirait-on le « Land européen de Berlin », même si... le lobbying bruxellois de certains Alsaciens paye.

Il est du devoir de nos politiques de se demander quel rôle tiennent Bruxelles et l’Allemagne dans tout cela, et surtout quelles sont les conséquences prévisibles de la stratégie qui se met en place. À leur place, je serais très prudent !

Vive la collectivité « française » d’Alsace ! En deux mots : Vive l’Alsace !

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