Johanna Rolland, maire de Nantes, et Nicolás Maduro, président du Venezuela, même combat !

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La première a refusé, dimanche 15 juillet, malgré la mise en demeure de la préfecture, d’évacuer les centaines de migrants africains qui occupent un square du centre-ville et déclaré qu’elle allait "financer et co-organiser avec la Croix-Rouge et les associations locales une aide alimentaire à compter du lundi 16".

Le second a dit, ce même lundi : « L’équipe de France ressemble à l’équipe d’Afrique. En vrai, c’est l’Afrique qui a gagné », puis « l’Afrique a été tellement méprisée et, dans ce Mondial, la France gagne grâce aux joueurs africains ou fils d’africains ! » et a demandé « que cesse le racisme contre les Africains et la discrimination contre les migrants ».

Le Conseil constitutionnel a devancé l’appel puisque au nom de la fraternité, il a exclu des poursuites ceux qui aident les migrants clandestins.

Mais Johanna Rolland n’est pas un "aidant" ordinaire.

Elle est l’élue de Nantais qui confient qu’ils « vont sans doute rapidement évacuer l'Hidalguette de l'Erdre » car la situation sanitaire se dégrade.

On a recensé des cas de gale, les rats infestent le square, deux médecins du CHU Hôtel-Dieu ont proposé un dépistage de la tuberculose et 20 Minutes, le 13 juillet, parle non pas de 200 mais de 450 personnes !

À ceux évacués en novembre 2017 de l'ancienne école des beaux-arts sont venus s’ajouter les expulsés d’un bâtiment de l'université en mars 2018.

Certes, un certain enthousiasme s’est manifesté. Les associations ont fourni 200 tentes et, tous les soirs, entre 300 et 400 repas sont amenés par des « collectifs » ou la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Médecins du monde, Amnesty, le Secours catholique… La ville - service des parcs et jardins - trouve les migrants « hyper-respectueux, prêts a donner un coup de main » - Le Figaro du 14 juillet - et l’association Culture Bar-bars (sic !) « veut démontrer que les patrons de bars sont aussi des citoyens » et ouvre, depuis mi-mai, la nuit, dans certains bars proches, « un espace sécurisant avec des toilettes, de l’eau, un food truck et des animations ».

Mais les habitants proches du square se plaignent de ce « petit Calais », comme ils disent. Car outre les détritus, les déprédations, la saleté, il y a des bagarres. « L’entente entre les différentes nationalités – Tchad, Soudan, Érythrée - pose problème », note pudiquement Ouest-France, le 4 juillet. D’autant que, s’il y a une famille avec un bébé et une dizaine de mineurs, la quasi-totalité sont des hommes.

Et puis, il y a un autre enjeu : l’association Nantes révoltée notait, en décembre 2017, que "la ville, qui se réclame verte et écologique", menace de construire "des milliers de mètres carrés d’immeubles commerciaux" sur le square Daviais "où se retrouvent passants, jeunes et fêtards, dès les premiers jours du printemps". Enfin, où se retrouvaient… Car l’occupation par les migrants date, justement, des premiers jours du printemps. Un hasard, sans doute.

Alors, le square Daviais, "nouveau Calais" ou nouvelle ZAD ?

À Nantes, comme ailleurs en France et en Europe, les migrants africains deviennent une pièce maîtresse des luttes politiques.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 21/07/2018 à 21:23.
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Catherine Rouvier
Docteur d'Etat en droit public, avocat, maitre de conférences des Universités

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