JO 2024 : les syndicats menacent déjà de faire grève !

sophie binet

Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Ainsi, les Jeux olympiques, millésime 2024, se trouvent une nouvelle fois dans la tourmente avant même d’avoir commencé. Déjà, des travaux avançant à la vitesse d’une moule au galop, un Paris dont même Anne Hidalgo ne sait plus trop bien comment lui redonner un semblant de lustre, façon Ville Lumière, entre surmulots, campements sauvages d’immigrés clandestins, bitoniots en plastique et quartiers dévolus au trafic de crack.

Pour tout arranger, il y a l’affiche officielle, entre village Potemkine et « Où est Charlie ? », faisant de notre capitale une sorte de parc d’attractions dont les deux mille ans d’Histoire auraient été effacés - croix et drapeaux tricolores au premier chef. Ou de l’art de se fâcher avec à peu près tout le monde. Mais cela, la matrone de Lutèce, forte de ses 1,7 % à la dernière élection présidentielle, sait faire.

Comme si le carnet de bal n’affichait pas assez complet, voilà que les syndicats s’invitent à la danse. Sans surprise, la première à fouler le dance floor est Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT : « Nous voulons que le gouvernement prenne les mesures immédiatement pour assurer la réussite des Jeux à laquelle la CGT s’entraîne depuis des années. Pour cela, il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les Jeux soient préparés d’un point de vue social. »

Une fois traduit en langage vernaculaire, voilà qui signifie que la CGT menace de faire grève. En lançant ses athlètes de haut niveau qui « s’entraînent depuis des années » au lancer de marteau (et de faucille) ? Sophie Binet ne le dit pas. En revanche, elle est plus prolixe quant aux revendications de sa centrale : « Les Jeux, ce sont des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui sont percutés. […] D’abord celles et ceux qui vont devoir travailler beaucoup plus que d’habitude avec des heures supplémentaires, des congés payés qu’ils ne pourront pas prendre ? Et donc, pour ceux-là, nous demandons quelles sont les conditions sociales de ce travail, comment est-ce qu’on va héberger tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Île-de-France pour les Jeux olympiques ? » Bref, il faudra juste travailler un peu plus que d’habitude, comme les serveurs dans les restaurant, au moment du coup de feu. Une surchauffe qui, chez les agents de la fonction publique, doit souvent arriver comme les JO : une fois tous les quatre ans, en notant vache et en comptant large.

Pour tout arranger, à la CFDT, syndicat traditionnellement moins belliqueux, les menaces de grève ne sont pas non plus à exclure, à en croire Marylise Léon, sa secrétaire générale : « Ce n’est pas à l’ordre du jour. Pour la CFDT, on est dans le cadre des négociations. À ce stade, pas de préavis de grève dans les fonctions publiques pour la CFDT. […] On avisera en fonction de l’avancée des négociations. » Et le meilleur pour la fin : « Si l’État-employeur n’est pas au rendez-vous, rien n’est exclu. »

Si l’on résume, il s’agit plus là de possibles grèves de fonctionnaires que de simples « travailleurs et travailleuses. » Étonnamment, sur le site du syndicat SUD, rien de prévu pour l’instant, si ce n’est un appel à « la grève féministe » pour ce 8 mars : « La grève féministe, c’est à la fois la grève du travail rémunéré mais aussi de tout le travail invisible des femmes pour le fonctionnement de la société. Alors, portons cette mobilisation partout : sur nos lieux de travail, sur nos lieux d’études, dans nos espaces militants et dans l’ensemble de la société. » Logique, une bonne ménagère ne saurait être à la fois au four et au moulin.

Vaste programme ou autre « entraînement » en vue des compétitions à venir ? L’avenir le dira. Mais comme si cela ne suffisait pas, les pouvoirs publics seraient en négociations intenses avec d’autres syndicats, ceux de la police et des personnels hospitaliers. Comme on dit, voilà une affaire qui s’annonce sous les meilleurs augures.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Si enfin le gouvernement coupait toutes les subventions aux syndicats, Lemaire cherche des économies, en voici, y joindre toutes les associations pro migrants, il y en a des économies à faire.

  2. Ces syndicats sont lamentables. Ils exercent un chantage éhonté alors qu’ils devraient motiver leurs troupes pour le plus grand bénéfice de la France.

  3. C’est là qu’ils brillent le plus ils ne savent rien faire d’autre et quand on a la sécurité de l’emploi c’est si facile .

  4. Ces JO sont devenus du business sans nom et une vraie usine à gaz loin d’une saine compétition . Les marchands du temple ont dénaturé cette manifestation avec des gadgets de consommation et de recettes publicitaires.Le Fric la Frime et les Futilités sont l’ Alfa et l’Omega de notre société actuelle . Quand serait il autrement !!!

  5. Manque pas d’air la présidente …penser aux travailleurs empêchés d’aller travailler alors que c’est un jour sur deux dans les transports que ce syndicat appelle à la grève ….qui ose parler de dictat ??

  6. Quand on pense que le locataire actuel de l’Elysée s’est dit prêt à faire trembler Vladimir Poutine. Est ce de peur ou de rire. La France n’a besoin de personne pour disparaître, elle y réussit toute seule. Qui va enfin se lever pour siffler la fin de la partie?

  7. Je trouve le persiflage de l’auteur de cet article sur la surchauffe chez les agents de la Fonction Publique, plutôt inélégant.

    • Les agents de la fonction publique, c’est quoi, sinon que de l’inutile et des boulets de la France pour au moins 70% d’entre eux. Là il y a des économies à faire et une saine épuration à mettre en oeuvre.

  8. La France c’est la baguette de pain, le béret et la grève.
    Si on interdit les deux premiers …

  9. Tiens on entend moins cette fois-ci le gouvernement fustiger les militants politiques syndicaux, déplorer une mainmise d’un parti d’extrême gauche exclu un jour sur deux de l’arc Républicain sur un syndicat connu pour ses actions musclées. Emmanuel Macron avait su très bien le faire pour délégitimer la Coordination Rurale, mais s’agissant de la CGT encore une fois c’est rideau tiré…

  10. Syndicats en perte de vitesse , sauf dans la fonction publique fossoyeurs de tant d’entreprises, de fermes ou de grandes idées … les derniers feux avant la disparition du dinosaure rouge ….

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